Les sept dernières années de la vie de Dany avaient été belles, remplies d’expériences toute aussi riche les unes que les autres. Son service à l’armée avait calmé ses ardeurs de jeune homme insouciant, mais n’avait qu’augmenter son audace et sa témérité ; car plus que nulle part ailleurs, il comprit qu’on avait qu’une vie et qu’il fallait la chérir, en profiter au maximum. Faire tout pour devenir l’homme qu’on désirait voir renaître de ses cendres. Suivre les pas de son frère aîné avait été le meilleur choix, quoiqu’en dise son père qui avait coupé les ponts avec son second fils. Dany ne comptait forcer les réconciliations, ce n’était que le libre arbitre d’agir selon sa conscience, et son paternel avait fait un choix. Il ne pensait pas non plus au moment des retrouvailles, celles-ci viendraient ou ne viendrait jamais ; peu importe, Dany devait suivre sa voie. L’école de police avait été envisagée très sérieusement, au moins autant que faire parti de la grande maison de l’armée des Etats-Unis. Hélas durant les sélections et à la fin, lorsqu’il fut accepté, il rebroussa chemin. Ce n’était pas par orgueil démesuré, il ne s’était pas dit qu’il valait mieux qu’un policier. Au contraire, Dany respectait les uniformes, davantage depuis qu’il l’avait lui-même porté. Son attention s’était reportée sur le bureau fédéral d’investigation et dès la fin de ses tests, il sentit que sa place était bel et bien entre ces murs. Une ambiance toute autre, encore méconnue pour le jeune homme plein de fougue qu’il était.
Une nouvelle page se tournait dans sa vie et c’était avec un réel entrain que le premier jour de son contrat, il entra dans ce nouveau lieu de travail. L’espace des étages et bureaux était épuré, aucun visage ne lui semblait familier. Dany Lewis faisait bonne figure, marchant droit, la barbe taillée et le sourire étincelant au milieu des salutations tandis qu’il suivait une secrétaire qui le guidait dans ces labyrinthes. Elle le mena jusqu’à l’étage où il passerait la majorité de son temps, celle de son unité. Pas de comité d’accueil dans la très grande salle où il déboucha, excepté un collègue aux cheveux grisonnants qui se trimballait un bon paquet d’années d'anciennetés leur montrant bureau et salles communes. Très important, il nota à Dany et aux autres nouveaux agents, l’emplacement de la cafetière qu’on prenait soin de toujours tenir en ébullition. Ainsi se passa sa première semaine, Dany prenant ses marques et se sentant plus que jamais à sa place. Il s’était déjà fait quelques nouvelles amitiés, dont certains avec qui les points communs fusaient étant donné qu’ils étaient également passés par l’armée. A l'heure de table, Dany et deux de ses comparses avaient pris possession de la salle de détente à midi. Ils s’adonnaient à de grands éclats de rire, l’humour noir de l’ancien soldat faisant l’unanimité dans ce petit groupe formé dès les premiers jours. Croquant dans un sandwich d'où dégoulinait la sauce mayonnaise, Dany tourna les yeux vers un groupe de dames qui entrait à leur tour. Parmi elle, une Sara qui posa sur lui un regard particulièrement insistant auquel il répondit par un sourire. Toutes venaient s’installer autour de leur table, se joignant à une conversation un peu trop masculine et immature. La blonde au tailleur minutieusement repassé prit place aux côtés de Dany, lançant immédiatement une conversation qui visait sans doute à apprendre à le connaître.
Salut ! lâcha-t-elle, toute joyeuse et de bonne humeur d’avoir partiellement attrapé un nouveau dans ses filets. Alors on n’a pas eu encore l’occasion de discuter avec ta formation, tout s’est bien passé ? La bouche pleine, Dany tenta d’articuler un “Oui”, ce qui déclencha naïvement chez Sara un rire aigüe. Il n’avait pas cherché à être drôle, ou peut-être qu’un rien suffisait à amuser la dame, mais ça lui fit plaisir de se voir faire un tel effet. Tu vas à la soirée de samedi pour les nouvelles recrues ? Après avoir goulument avalé le dernier morceau de son pain aux poulets crudités, il voulut répondre mais ses deux amis se chargèrent de lui couper l’herbe sous le pied. Bien sûr qu’on ira ! Bon, il allait de toute façon répondre qu’il y serait. Il n’était pas un gros fêtard mais s’étant engagé dès sa majorité, il n’avait pas eu beaucoup d’occasions de ce genre de soirées, excepté lors de quelques permissions où l’alcool avait coulé à flot. Il sourit, attrapant sa canette de soft pour se désaltérer. D’autres personnes firent leur entrée, par curiosité il leva les yeux, cherchant à mémoriser ces visages qui feront partis de son quotidien…
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Quand j'ai dit qu'je ferai n'importe quoi pour toi, c'était pas des conneries@lovely - Epicode
Presque 3 ans que j'ai rejoins le FBI et là om certains pensaient que j'allais probablement me lasser, c'est tout le contraire. J'aime ce job, j'aime l'ambiance au bureau et ce que j'aime par dessus tout, c'est de réussir à mettre la main sur les plus grands criminels de cette ville. Cette adrénaline qui coule dans mes veines dés qu'on part sur le terrain, ce besoin de toujours me dépasser etc... toutes ces choses, toutes ces sensations si différentes que je ressens à chaque fois... rien que pour ça, je ne quitterais pas mon travail. 3 ans que je suis maintenant dans la même équipe et ses membres sont devenus une famille. Nous avons tissé des liens importants, on sait qu'on peut compter les uns sur les autres et c'est important.
Aujourd'hui est un jour comme les autres et après une matinée à s'entraîner à la boxe et au tir, on se retrouve tous à la cafétéria. Il y a pas mal de nouveaux pour cette promotion et autant vous dire que beaucoup d'agent prenne plaisir à les voir galérer. Faut dire qu'un peu de chair fraîche, ça fait toujours son petit effet. D'ailleurs à voir l'attroupement autour d'une table, les petits nouveaux ont particulièrement la cote.
En passant prés de la table avec mon équipe, je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel lorsque je vois le cinema de Sara... Toujours tirée à 4 épingles, le cliché parfait de la blonde superficiel... Après avoir pris un plateau et de quoi manger, je vais m'installer à la table où se trouve déjà mes coéquipiers. Toujours en tenue de sport, je fais particulièrement tâche au milieu des autres bien habillés.
Tandis que nous sommes en pleine discussion, le rire aigü de Sara résonne dans toute la salle, au grand désespoir de certains, moi comprise. Je croque dans mon club sandwich le regard observant les alentours, se posant tour à tour sur les nouveaux à la table de Sara.
- Vous pariez combien qu'elle est en train de leur demander qui veut bien l'accompagner à la soirée des nouveaux samedi ?
Je laisse échapper un léger rire et secoue la tête légèrement alors que mon regard se pose sur un des types qui, franchement, avec sa canette en main, donne l'impression de ne pas trop savoir ce qu'il fait là. Je l'observe quelques secondes et faisant bien attention à ce qu'il ne me voit pas, je le désigne d'un signe de la tête.
"Je mets un billet sur ce type."
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Des femmes, dont certaines inconnues au bataillon. Dany était surpris de voir autant de dames porter le costume d’agent du FBI. C’était sans doute une pensée fort machiste, mais elle lui venait de son père et pour être honnête, de l’armée. Son unité n’avait connu aucune femme. Loin de lui l’idée de penser qu’elles n’étaient pas aussi capables qu’un homme, mais dans les faits, la nature avait doté la gente masculine de plus de masse musculaire n’est-ce pas ? Amusé par sa propre pensée, il avait souri pour lui-même tandis que son regard se posa sur chacune des agentes. Certaines en tailleur, jupe et pantalon confondu, d’autres en tenue de sport. C’était une belle énergie, ça, un mode de je m’en foutisme total qu’il appréciait. Elle était tout le contraire de Sara, en fait, qui n’avait pas un seul cheveu rebel qui se faisait la malle. Dis-moi Sara, fit alors Dany en se posant sur son siège. La sportive là-bas, c’est qui ? Je l’ai pas croisé depuis mon arrivée. L’interpellée se tourna quelques secondes histoire de voir de qui il pouvait bien parler, si ce n’était pas d’elle. Bien qu’elle soit outrée d’être à ce point invisible, ce qui n’était pas le cas car très jolie et sûrement pleine d’ambitions. On ne débarquait pas au FBI en étant bête comme ses pieds ou sans avoir un minimum de compétences. Si Sara était là, c’était qu’elle en était capable, mais des filles comme ça Dany en avait connu des tas… Et gagner en maturité avait développé des changements de goûts drastiques en matière de romantisme. Ah, elle. Aïe, ça commençait bien. Aucune chance, Dany, personne n’est assez bien pour Ava Miller. Bah ça alors, ça ne serait pas un challenge personnel ? Une montée d’adrénaline le prit de court, tandis qu’il avisait d’un regard cette Ava qui avait la réputation d’être intouchable, inatteignable. Elle n'est pas non plus du genre à participer à ces soirées, rajouta Sara qui cherchait à récupérer l'attention de Dany sur elle, si tant est qu'elle en ait eu véritablement. Hm, ok, avait juste répondu le jeune homme, dont le regard restait fixé sur la brune de l'autre côté de la pièce. C'est ce qu'on va voir tout de suite ! Il se leva, sous le regard indigné de la blonde qui dû s'écarter pour le laisser passer. Dany marcha jusqu'à la table des filles et se posta entre deux d'entre elles.
Mesdames, salua-t-il de son plus beau sourire, mes deux amis là-bas aimeraient beaucoup savoir si vous serez là. Il observa Ava. Demain soir. Son regard était insistant et laissait aisément sous-entendre qu'il s'adressait surtout à elle. A cette fête de bienvenue. Parmi tout ce beau monde, se trouvait Stanley, son pote assis qui n'avait aucune idée du manège de Dany et juste ici, à sa droite, Rose. Ces deux là deviendraient plus tard un couple et de surcroit, de bons amis. Peut-être que tout s'était joué à cet instant précis, quand Dany s'était immiscé dans leur cercle ? Plus de dix ans plus tard, c'était ce qu'il se plaisait à croire. Le rôle de cupidon lui allait si bien !
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Alors que les filles assises à côté de moi essaient à tout prix d'entendre des brides de conversation à la table de Sara, moi, je suis plutôt concentrée sur mon sandwich que je dévore à pleines dents. Elles pouffent de rire, me jettent quelques coups d'oeil avant de reporter leur attention sur la table et je ne comprends pas trop pourquoi mais peu importe. Je veux vite manger pour aller me prendre une douche avant le briefing de cet après-midi.
Je prends une profonde inspiration et comprends pourquoi elles me jettent des coups d'oeil insistants seulement lorsque la cible masculine de Sara vient s'installer à notre table, face à moi. Au départ, je n'y prête pas vraiment attention et lorsqu'il demande aux filles si elles comptent aller à la fête des nouveaux, je lève les yeux vers lui. Il me fixe, faut être idiote pour ne pas s'en rendre compte mais je ne relève pas. Seulement, au bout de quelques secondes, interminables, je le fixe à mon tour, sans broncher.
"Ah, Sara n'a pas eu vos faveurs ?"
Les filles pouffent de rire mais moi, je suis totalement sérieuse. Je croque dans mon sandwich, sans le quitter des yeux alors qu'une à une, les filles semblent décider à quitter la table sans rien dire et surtout, en me laissant ici, face à ce type qui me fixe depuis quelques minutes.
"J'ai un truc entre les dents ou sur le visage peut-être ?"
Doucement, je pose le reste de mon sandwich et bois une longue gorgée d'eau.
"Nouveau ?"
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Le regard de la brune était fixé sur celui de Dany. Il se disait intérieurement, à tout prix, de ne pas détourner les yeux. A tous les coups, c'était un des tests incompréhensibles des femmes sur les hommes. Ils ne connaissaient rien des règles, mais savaient qu'il valait mieux pour eux de jouer la partie et faire semblant de comprendre. De donner l'impression d'être en plein possession de ses moyens. Ah, Sara n'a pas eu vos faveurs ? Dany haussait un sourcil, peu certain de la raison pour laquelle le prénom de Sara venait dans la discussion. Mais il répondit tout de même, parce que le Jeu des Dames, bien évidemment ! Cela dit il bugait sur le terme "faveur". Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là, qu'est-ce que ça signifiait exactement ? Dans le doute, il répondit un truc super vague, quitte à passer pour un abruti. Il se rattraperait plus tard. Pas que je sache. Son sourire se fit plus éloquent sur sa face. Le rire des filles se jouaient en fond mais rien ne sembla perturber Ava qui continua de mordre dans son pain. C'était ça, quand les filles étaient en troupeau, pas moyen de connecter ses neurones. Il y avait trop d'informations éparpillées et gare à celui qui en laissait s'échapper une. J'ai un truc entre les dents ou sur le visage peut-être ? Elle n'avait rien, à part une beauté évidente qui aurait pu le déstabiliser s'il n'était pas particulièrement confiant, mais Dany fit tout de même semblant de chercher un défaut en plissant les yeux. Hmm, maintenant que tu le dis, juste là entre les dents y a un p'tit morceau de j'sais pas trop quoi... Il montra ses propres dents, mimant l'emplacement pour lui montrer où se tenait l'intrus. Elle s'arrêta de manger et ce fut ce moment qu'il choisit pour s'avancer d'un pas, contournant la table. Nouveau ? Prenant place sur le siège, il opina de la tête. Au FBI, oui. Mais le reste, c'est du déjà vu. "Le reste" signifiait principalement cette hiérarchie qui régissait ce genre d'institution. L'armée, la police, ici. La familiarité avec les tactiques, les armes à feu, les sports de combat. La seule nouveauté était ses bureaux impeccables. Donc, Ava Miller, dit-il en accentuant la prononciation de son nom. Visiblement les gens se mettent des étiquettes les uns sur les autres. A qui j'devrais faire attention pour éviter ça, hm ? Dany tourna la tête vers le groupe de collèges formés au fond de la salle. Parce que la tienne est pas fameuse. Ok c'était pas le meilleur moyen d'aborder une femme pour la première fois mais il n'était pas connu pour sa subtilité.
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Les yeux plissés, je fixe le petit nouveau quelques secondes alors que ce dernier décide de venir rejoindre la table. Je le suis du regard, lui demandant même s'il est nouveau et finis par me redresser alors qu'il vient s'installer non loin de moi. Je mets de côté le sandwich et ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire lorsque je vois le regard mauvais que Sara m'envoie. Je n'y prête pas attention trop longtemps et finis par reposer mon regard sur le petit nouveau, toujours là entrain de me fixer lui aussi.
Lorsqu'il prend une nouvelle fois la parole et prononce mon prénom et mon nom, je penche légèrement la tête sur le côté, les sourcils froncés. Là encore, plus il parle, plus je jette un coup d'oeil vers Sara... Cette fois, c'est elle qui affiche un grand sourire. Je me mords l'intérieur des joues et reporte mon regard sur le jeune homme, avançant ma chaise légèrement vers lui. Je me penche vers lui et viens approcher ma bouche de son oreille.
"Tant mieux si la mienne n'est pas fameuse..." Je marque une pause, inspire et rajoute. "ça me permet d'éviter les problèmes."
Je finis par me redresser, le regard toujours plongé dans le sien et croise mes bras sous ma poitrine.
"Je suppose que je dois la remercier de t'avoir donner mon nom...."
D'un signe de la tête, je désigne Sara avant de détourner la tête quelques secondes.
"La moindre des choses c'est de me donner le tien non ?"
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La fine observation était un talent qui n'était peut-être pas inné chez Dany, mais il restait tout de même un sens aiguisé. Assez bien aiguisé pour déceler les jeux de regard entre les femmes, ces créatures vicieuses et malignes qui derrière leur sourire enjôleur et leur regard de braise, étaient bien plus dangereuses que les hommes. Oh oui, de ça, Dany en était certain. Il gagnerait sans doute un bras de fer contre cette Ava Miller, mais le véritable jeu sur le long terme, le marathon de la vie, c'était pour elle. A n'en pas douter. Tandis que l'ancien soldat admit qu'il lui avait été rapporté la réputation de la dame, Ava afficha ce grand et magnifique sourire. Elle avait un charme hallucinant, un côté espiègle dans ces yeux brillant, une beauté sauvage dans cette crinière de jais. Elle faisait à coup sûr partie de ces femmes intimidantes, impressionnantes, qu'on approchait seulement si on avait la paire de couilles nécessaires. Dany estimait que oui. Tant mieux si la mienne n'est pas fameuse... souffla-t-elle à son oreille, déclenchant ce frisson encore imperceptible dans son conscience mais qui venait de planter cette petite graine. Elle allait prendre son temps pour grandir, mûrir, s'élever. A son tour, le voilà amusé, qui haussa un sourcil face à cette répartie qui l'avait surpris. Mais à la toute vérité, il n'en attendait pas moins d'une femme qui portait ces quelques étiquettes excentriques ou marginales. Ca me permet d'éviter les problèmes. Dany pouffa d'un rire, ne pouvant plus contenir la satisfaction qu'il avait de converser avec elle. Un dialogue estimé plus intéressant que les banalités de Sara, même si elle faisait l'effort certain de se rapprocher avec délicatesse. Ca dépend ce que t'appelles "problèmes", rétorqua-t-il, par exemple que je vienne te parler en pleine dégustation de sandwich, c'en est un ? Si c'en était un, Ava l'avait à peine montré. Celle-ci se redressa alors, les bras croisés sous sa poitrine, à le reluquer de tout part. Ou plutôt le dévisager, c'était plus fidèle à la réalité. Je suppose que je dois la remercier de t'avoir donner mon nom... En effet, répondit Dany sans ciller ni détourner le visage vers une Sara qui s'impatientait sur sa chaise. Il n'avait eu aucun scrupule à admettre que c'était bien la blonde qui filait les infos délicats sur la brune à qui voulait bien écouter. De toute évidence entre les deux femmes, ce n'était pas l'amitié qui primait. La moindre des choses c'est de me donner le tien non ? Dany fit mine de réfléchir, plissant légèrement les yeux. En fait, il réfléchissait vraiment, mais pas à cette question superficielle. Non, lui, il était en train de calculer la faible probabilité qu'Ava les rejoigne ce soir et forcément, chercha la façon de contrer cet inadmissible calcul. La revoir, ça allait se faire, ils bosseraient ensemble à présent. Mais la revoir en dehors du boulot était sa meilleure chance d'apprendre à connaître ce bout de femme qui venait de lui taper dans l'oeil, sans que sur le moment, il ne sache véritablement que c'était ça cette lourdeur ressentie dans sa poitrine. Si tu viens demain soir tu l'sauras, finit-il par dire avec une certaine audace. Dany se leva, replaçant la chaise à sa place dans un boucan du diable. La pause était terminée et cet après-midi, un briefing se tenait dans une des salles de réunion. D'ici là, oublie pas ce truc entre les dents... ! dit Dany en mimant un cure-dent avec son auriculaire, non sans esquisser ce large et bienheureux sourire.
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Je plonge mes yeux dans ceux du type et reste là, silencieuse à le fixer, sans ciller. Je fronce les sourcils quelques secondes lorsqu'il me demande ce que j'appelle "problèmes" et me contente de sourire à sa seconde question.
"Hum... Disons que te voir empiéter sur mon espace personnel peut en être un."
Ce mec, je ne le connais pas, je ne sais même pas comment il s'appelle mais force est de constater que le petit jeu qui prend place à table, entre lui et moi, a ce petit quelque chose qui me plaît assez bien. Me voilà en train de lui murmurer quelques mots à l'oreille et au passage, je ne peux pas m'empêcher de constater à quel point cette approche semble énerver Sara au plus haut point. Une fois les choses dites, je reprends ma position initiale, toujours sans quitter l'inconnu des yeux et le fixe, la tête posée dans le creux de ma main.
Tout simplement, je finis par lui demander s'il est enclin à me donner son nom mais comme je m'y attendais, il n'a pas l'air décidé à le faire. Je me redresse, finis par croiser les bras une nouvelle fois et continue de le fixer tout en jetant, de temps en temps, quelques coups d'oeil vers Sara. Je finis par poser de nouveau mes yeux sur lui lorsqu'il me répond que si je viens demain à la soirée, je saurais comment il s'appelle. Je laisse échapper un léger rire et réponds.
"En plus d'empiéter sur mon espace personnel on est un adepte du chantage... Génial."
Il finit par se lever de sa chaise et avant de partir me rappelle de ne pas oublier le truc que j'ai entre les dents. Je ne le quitte pas des yeux alors qu'il s'éloigne et me tourne alors vers Rose qui me fait signe que non, je n'ai rien entre les dents.... Je laisse échapper un soupir mais ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire alors que mon regard suit encore quelques secondes, le nouveau.
*****
Il est 22h00 et me voilà assise au comptoir du bar qui sert de QG à toutes les troupes de l'agence. Rose a réussi à me traîner ici et plus les minutes passent plus je me dis que je serais mieux dans mon lit avec un bon film... Ce soir c'est la fameuse soirée pour les nouveaux et autant vous dire qu'il y a du monde. Sara est là bien entendu, entourée de son petit harem de coqs et à en croire par la tenue qu'elle porte, elle compte bien se faire plaisir ce soir !
Je baisse rapidement les yeux vers ma tenue et pousse un nouveau soupir. Je finis mon verre d'un cul sec et quitte le tabouret. Je m'approche de Rose qui discute avec quelqu'un et vient lui tapoter sur l'épaule. Alors qu'elle se retourne vers moi, étonnée, je grimace.
"Je vais y aller. S'il faut venir te chercher, n'hésite pas ok ?"
Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, j'attrape ma veste en cuir et prends la direction de la sortie. Alors que je me faufile entre les gens, perdue dans mes pensées, je tape l'épaule de quelqu'un.
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C'était le soir de la sortie, le téléphone de Dany vibrait à chaque nouveau message. Des SMS de ses nouveaux collègues et amis avec qui la soirée étaient prévues, des interpellations comme, "c'était quoi le code dress déjà?", "on est prêt !", "on vient te chercher ?"... A cette dernière question, l'ancien soldat reconverti en agent du FBI répondit catégoriquement par la négation. Lui, il irait et rentrerait avec sa moto, son jouet de grand garçon qu'il adorait faire vibrer sous son poids ! Un jean noir enfilé, une chemise aux tons bleus sur les épaules, il n'en fallut pas plus pour Dany pour s'autoproclamer prêt à enfourcher la bécane. Pas de gel dans les cheveux ; ça lui était insupportable. Pas de bijou au cou ou aux doigts ; procuration d'une sensation désagréable et inadmissible. Non, juste un peu de parfum pour se dire sur son trente-et-un et c'était parti ! Le deux-roues se rua dans les rues d'une Miami nocturne qui ne dormait pas, bien au contraire, ses lumières et ses klaxons laissaient deviner des vies tumultueuses qui grouillaient pleine d'énergie, telle une fourmilière en ébullition.
Les portes du bar s'annonçaient, et tandis qu'il se gara au devant de l'enseigne qui avait comme rôle d'être le QG des agents lorsqu'ils souhaitaient décompresser, Dany observa ce vigile à l'allure très dissuasive barrer l'entrer. Il était grand, chauve comme le voulait les stéréotypes de videur et baraqué comme une montagne de l'Himalaya. Ce mec là connaissait son métier, c'était certain, et déjà il posa son regard grincheux sur la silhouette du nouvel arrivant qui s'approchait d'un pas hésitant. Nom ? Ouais, il ferait pas le fier en combat singulier devant le Hulk de la Floride. Lewis. Il regarda un instant ses papiers et pendant ce temps, Dany entendit la musique depuis le fond du couloir, à l'entrée. L'endroit était chic en apparence, il n'avait pas l'habitude de se rendre dans des lieux aussi propre , soigné. D'un signe de tête, une tête dont le cou avait la même largeur qu'elle ― la comparaison à la chaîne de l'Himalaya n'était pas une grotesque plaisanterie ― le videur lui dit d'entrer. Avant que Dany eut le temps de poser un pied sur le seuil que la voix grave du gars l'interpella une dernière fois et mis fin à toute inquiétude que l'agent aurait pu avoir envers lui. Super bécane, mec. Après quoi, Dany rejoignit tous les autres. Il était vingt heure quart lorsqu'il se servi pour la première fois au bar ; un bar immense qui longeait une façade entière, face à la piste. Entre eux, un espace où des attroupements étaient dispersés pour discuter mais au vu de la musique caressant agressivement l'orée de ses tympans, il n'aurait fait qu'acquiescer si conversation il y avait, sans rien comprendre du tout. On lui proposerait de vendre son âme qu'il hocherait bêtement la tête... Il salua ses amis et la première tournée de beuverie commença, avant d'entrer sur le dancefloor, très vite rejoint par les filles de l'agence dont Sara qui était toute resplendissante dans sa robe ultra serrée. Mais comment faisait-elle pour bouger sans la déchirer ? Bien que le bar soit leur QG, des civils étaient présents pour profiter de la fête qui battait son plein. Toutes ses têtes emplissaient la salle et aucune vue sur Ava Miller, qu'il n'avait pas oublié. Elle n'était peut-être pas venue, mais il avait croiser l'une des filles qui avait été à sa table. Vers vingt-et-une heure quarante, Dany s'éclipsa aux toilettes, notamment pour se rafraichir et à vingt-et-une heure cinquante cinq il était à nouveau au bar. En attendant que sa commande ne glisse jusqu'à lui, ses yeux se posèrent autour, sur les visage souriant et enthousiaste des fêtards... tiens mais ces deux là lui disaient quelque chose... Les spot colorés qui bougeaient dans tous les sens n'auraient pas pu empêcher Dany de reconnaître Ava, qui venait de se lever pour aller en direction de la sortie. Sérieux ! marmonna Dany dans sa barbe, outré qu'elle s'en aille sans même avoir cherché à le croiser. On lui apporta sa tequila, qu'il finit d'une traite, puis il se fraya un passage vers le panneau EXIT.
Hé ! lança-t-il à tout va, tandis que la crinière brune de Miller s'éloignait. Hééé ! Super, elle se cogna sur quelqu'un, ce qui la ralentissait. Arrivé à son niveau, il se mit devant elle, la mine sérieuse. Ils se trouvaient dans le couloir qui menait vers l'extérieur, au bout de celui-ci le vigile était toujours là, à son post. Tu t'en vas déjà ? demanda-t-il, je suis là depuis presque deux heures et je t'ai pas vu, tu te cachais ? Il lui sourit, puis poussa un léger soupir, se tournant un instant vers sa moto garée à quelques mètres. Une boîte de nuit n'était pas l'idéal pour les conversations profondes et bien qu'il aurait voulu partager une danse avec elle, il n'allait pas insister à ce qu'elle reste. Tu veux faire un tour ?
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Ils sont tous surexcités et ça m'agace... Je n'ai jamais vraiment aimé les sorties de ce genre, plutôt partisante de la soirée chill à la maison devant un bon film et des cochonneries à manger... Rien qu'en entrant là dedans, on sent les hormones s'agiter dans tous les sens et personnellement si c'est pour tenir la chandelle toute la soirée, autant que j'aille l'allumer chez moi n'est-ce pas.
Après avoir fait savoir à Rose que si elle a besoin que je vienne la récupérer, elle pouvait m'appeler sans soucis, je prends mes affaires et prends la direction de la sortie sous le regard satisfait de cette grande gourdasse de Sara.
Alors que j'enfile ma veste en cuir, je me heurte plusieurs fois à des personnes qui ont l'air décidé à ne pas bouger du chemin et pour certaines, je suis même obligée de jouer du coude pour qu'elles s'écartent... Ouais, vraiment, je déteste ce genre de soirée. La musique tape dans mes oreilles et je n'ai qu'une seule envie, sortir de là pour prendre l'air et surtout éviter les acouphènes...
Heureusement, par je ne sais quel miracle, j'arrive finalement à me frayer un chemin au milieu de tous ces gens et alors que je suis dans le couloir qui mène vers l'extérieur, je sens quelqu'un me passer devant sans pour autant y prêter attention jusqu'à ce que la silhouette se plante devant moi, en plein milieu du chemin. Dépitée, je soupire et lève les yeux au ciel.
"Sérieusement..."
Avant de reconnaître le type de la cafétéria de midi. Je fronce les sourcils, regarde autour de moi histoire de m'assurer que c'est bien à moi qu'il parle et penche légèrement ma tête vers lui pour mieux entendre ce qu'il me dit.
"Absolument pas. Je faisais ce que je fais de mieux à ce genre de soirée... boire !"
Bon en vérité, il n'est pas obligé de le savoir mais boire signifie chez moi pas grand chose. En tout est pour tout, j'ai du boire deux téquilas... parce que bon si je dois venir chercher Rose, faut que j'assure.... même si quelque chose me dit qu'elle n'aura pas besoin que je vienne.
Dany me montre la moto dehors et me demande si je veux aller faire un tour. Je regarde derrière moi où la musique bat son plein et dehors où l'air frais et surtout sain de la nuit me tend les bras. Pas de réponse, je me contente seulement de faire "oui" de la tête et continue d'avancer dans le couloir pour rejoindre la sortie.
Une fois dehors, je prends une profonde bouffée d'oxygène et passe une main sur mon front.
"Tant que tu m'amènes ailleurs qu'ici, je suis preneuse !"
Je croise les bras sous ma poitrine et fronce les sourcils quelques secondes avant d'esquisser un sourire au coin des lèvres.
"Mais je ne voudrais pas t'empêcher de faire la fête."
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Ne crois pas que ça a été facile pour moi, parce que ce n'est pas le cas... @lovely - Epicode
Boire. C'était d'après Ava, ce qu'elle avait fait à cette soirée, mais à la regarder marcher avec toute la grâce qu'il lui connaissait maintenant, Dany en douta. Il en douta d'autant plus qu'elle sentait à peine l'alcool à plein nez, que son regard ne sembla pas ailleurs. Il sourit, faisant mine de faire oui de la tête. Ok, ok. Donc, tu as bu toute seule au bar. Ouah, dis donc, tu sais t'éclater. Bien sûr, l'ironie était palpable, tout comme le ton de l'humour qu'il adopta pour la taquiner gentiment. Lui, ne comptait plus les soirées dont il sortait éméché, aidé par de vrais potes devant qui il n'était pas dégradant d'avoir du mal à prononcer son propre nom. Evidemment, ce n'était pas une de ces nombreuses qualités dont Ava prendra connaissance ce soir ! Après la rapide mention de la moto à quelques mètres, il vit la courte hésitation de sa collègue. Il avait cru, réellement cru pendant deux secondes, qu'elle allait refuser. Ah, ça n'aurait pas été grand chose ! Juste une bataille de perdue et Dany aurait repris les armes demain. Si l'envie de l'avoir à l'usure n'était pas viscéral, il ressentait tout de même ce désir d'apprendre à la connaître. Elle avait ce truc, dans le regard... D'ailleurs Ava le faisait, là tout de suite. Ca devait être naturel, chez elle. Dany n'eut pas le temps d'approfondir son observation qu'elle reprenait déjà la route vers la sortie. Il la suivit, saluant le videur d'un signe de tête. Tant que tu m'amènes ailleurs qu'ici, je suis preneuse ! Il haussa un sourcil devant la réclamation déterminée de la jeune femme. Woaw, ok, mais pourquoi êtes venue si tu sembles clairement pas en avoir envie ? C'était une question rhétorique et elle le comprit derechef, ça devait être juste la fille qui préférait se blottir entre les coussins et les couvertures de son canapé devant un bon film à grignoter. Et le cocooning, c'était pas encore le fort de Dany, personne jusqu'à présent ne lui avait suffit au point de rester entre quatre murs. Mais je ne voudrais pas t'empêcher de faire la fête. Il pouffa, attrapant un casque sous le siège pour le lancer à Ava. Si j'avais envie de faire la fête, j'pense que je t'aurai rien proposé du tout. Enfile ça. Les soirées, il pouvait en avoir quand il voulait. Une occasion de rouler dans la nuit avec Ava Miller accrochée à son cuir, c'était pas prêt de recommencer. Elle était considérée comme farouche, l'animal sauvage du service ; mais il n'en croyait pas un mot. L'éclat argenté de la lune caressait la silhouette élancée de la moto, dans laquelle il s'installa en premier. Son casque sur la tête, il sortit son smartphone. Tu habites dans quel coin? questionna-t-il, en justifiant cependant sa demande qui pouvait paraître intrusive, c'est pour voir ce qu'il y a autour de chez toi, histoire de pas trop s'éloigner. Les données encodées, il tourna d'un geste fluide la clé vers la droite, déclenchant ainsi un doux ronronnement électronique qui se mêlait au klaxon et bruits des fêtards. Un soupçon d'excitation dans l'air, Dany s'installa fermement sur la selle, ses doigts glissant sur les poignées de guidon. Il prit une profonde inspiration, savourant l'odeur du cuir, du métal et de l'essence, une fragrance envoûtante qui précédait chaque voyage. C'était son petit plaisir inavoué ; cette moto, il l'avait voulu pendant dès années avant que ses parents n'acceptent qu'il passe un permis. Lorsqu'il l'eut enfin, c'était le pied, meilleur que n'importe quelle petite amie au monde !
Un grondement timide résonna dans l'air. Dany tourna légèrement la tête vers Ava, assise à l'arrière. Tiens toi bien, fit-il en tâtonnant d'une main pour voir si elle était convenablement cramponnée. Prête ?
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Il doit probablement me prendre pour la nana coincée du bureau mais à vrai dire, je m'en fiche un peu. Je ne vois pas pourquoi je dois me justifier. J'aime sortir, m'amuser mais pas ici pas comme ça. Je ne supporte pas ce genre de soirée où tout le monde fait comme si tout allait bien, fait comme s'il aimait tout le monde... Je trouve ce genre de soirée hypocrite et si je peux y échapper alors ça me va. Lorsqu'il me demande pourquoi je suis venue alors que je n'en ai pas envie, je prends une inspiration et jette un rapide coup d'oeil à Rose qui, elle, semble passer une agréable soirée en compagnie de ce type.
"Disons que j'ai été trainé ici de force..."
Mais comment lui en vouloir ? Rose c'est le genre de fille qu'on veut comme amie, toujours à prendre soin des autres, à faire en sorte que tout le monde aille bien... Alors ouais, j'ai pris sur moi et je l'ai accompagnée et même si elle n'a rien dit, je suis sûre qu'elle se doutait que je n'allais pas rester... Enfin bref, je veux sortir de là et c'est rapidement que je finis par joindre les gestes à la parole.
Une fois dehors, je fais savoir à Dany que je m'en voudrais de lui faire louper la fête, le tout sur un ton un peu ironique, mais ce dernier me fait savoir que s'il avait envie de s'amuser, il ne m'aurait pas proposé de sortir. Il me lance un casque, je souris, détache mes cheveux et sans attendre, je le place sur ma tête. Je le suis du regard alors qu'il grimpe sur la moto avant de sortir son téléphone. Sous le casque, je fronce les sourcils en l'entendant me demander où j'habite. J'hésite quelques secondes puis finis par lui donner quelques indications, lieux ou nous rendre, sans pour autant lui donner trop d'informations sur mon adresse. Une fois les données transmises, je grimpe à mon tour sur le bolide et ne peux pas m'empêcher de sentir une petite montée d'adrénaline. J'ai eu la mienne il y a quelques temps mais après un accident, je ne suis jamais remontée dessus jusqu'à présent et sans le savoir, Dany vient de mettre fin à tout ce temps sans vitesse... Mais ça, c'est mon petit jardin secret.
Le moteur ronronne, je frémis et pose mes mains autour de la taille de Dany, sans pour autant franchir les limites. Je sens sa main se poser sur les miennes puis il finit par me demander si je suis prête. Sans regard vers le bar, les yeux fixés droit devant, je réponds.
"Prête..."
Et sans hésitation, la moto s'élança dans la rue. Je n'ai aucune idée de la destination et je ne porte même pas attention au chemin que nous prenons. Chose rare pour moi, je me laisse porter par l'instant et sans trop m'en rendre compte, je me presse un peu plus contre lui, le regard suivant les lumières de la ville qui défilent.
J'aime cet endroit, cette ville et ses habitants... J'aime l'ambiance qui se dégage de chaque rue, chaque boutique, je me sens tellement bien ici. La moto file entre les voitures, on essuie quelques coups de klaxon, ça me fait sourire et lorsque la moto commence à ralentir, annonçant que nous sommes arrivés, je desserre peu à peu mon emprise sur lui.
"Merci de m'avoir emmenée loin de cet enfer." Je pose un pied au sol et retire le casque avant de secouer rapidement mes cheveux.
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Sous la musique enivrante d'un moteur qui gronde sa puissance, Dany roulait au milieu des rues éclairées par toutes les lumières de la ville. Celle-ci n'était pas endormie malgré l'heure tardive, les fêtards étaient nombreux et semblaient majoritaires. Sans adresse ou point de repère, il n'y avait pas de destination, le seul plaisir était d'être à moto avec une jolie fille accrochée à lui sur sa bécane. Il souriait un peu bêtement, entamant des virages serrés, accélérant parfois pour faire monter cette agréable sensation au creux du ventre et donner une belle expérience à Ava pour finir la soirée.
Comme après chaque fête, bien que celle-ci au Q.G. n'avait pas volée haut en terme d'ambiance mais il mit ça sur le compte des responsabilités, la faim pointa son nez. Dany repéra un vendeur ambulant de hot-dog, un des plats favoris de tout bon américain qu'il aimait dévorer avec une montagne de moutarde. La moto ralentit, il se gara et descendit après sa passagère. Merci de m'avoir emmenée loin de cet enfer. Dany retira son casque et arrangea d'un geste habile ses cheveux ébourriffés par le voyage. Pourquoi t'es venue à la soirée si t'aimes pas ça ? questionna-t-il, curieux de la raison qui justifiait qu'elle s'inflige cette sortie carrément qualifiée d'enfer. Après avoir rangé les casques, il avisa d'un oeil le marchant ambulant. Autour du stand était dispersé des bancs en bois, avec comme décoration des petites lumières qui donnaient une ambiance intime et chaleureuse. Il y avait quelques personnes qui dégustaient déjà leur met autour d'un verre et d'une conversation, une activité qu'il désirait partager avec Ava, maintenant qu'ils étaient tranquille. Pas de soucis, répondit-il, mais j'ai un p'tit creux. J'espère que t'aimes la malbouffe parce que j'vais nous prendre des hot-dogs et une bière ! L'invitation à manger un bout était claire et sans appel. Si la faim n'avait pas suffit à faire céder la dame, il espéra que le charmant sourire qu'il lui offrait alors le fera. Prends-nous une place, j'te rejoins, fit Dany avant de faire la file. Il n'y avait qu'une personne devant lui, il en profita pour observer sa collègue. Y'avait un truc chez elle, un truc qu'elle dégageait et qui était apaisant. Son regard était doux, même si on devinait une langue fourchue et le poing facile. Un caractère bien trempé dans une enveloppe charnelle dont on pouvait difficilement détourné les yeux.
Quatre hot-dos et deux bières, chef ! Sa commande ne prit que quelques minutes, c'était loin d'être de la gastronomie cinq étoiles. Mais c'était suffisant pour satisfaire ses papilles !
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Les lumières défilent alors que la moto file à vive allure vers une destination inconnue. Accrochée à cet homme que je ne connais pas encore il y a 24h, je me surprends à me détendre le temps de ce trajet étonnant... Moi la maniaque du contrôle, l'hystérique de l'organisation et surtout l'accro au prévisible, me retrouver ici, sur cette moto avec un homme que je ne connais pas tellement, c'est quelque chose d'assez étonnant pour moi... Au gré des accélérations de l'engin, je prends la décision de profiter de la soirée.
Finalement, au bout d'un trajet de quelques minutes, la moto commence sa décélération jusqu'à finalement s'arrêter non loin d'un parc. Une fois garés, je descends et retire le casque de ma tête, la secouant légèrement pour remettre mes cheveux en place. Une fois Dany descendu lui aussi, je lui rends le casque qu'il m'a confié et glisse les mains dans mes poches avant de répondre à sa question avec un haussement d'épaules.
"Peut-être parce que je suis trop gentille..."
Et on ne va pas se mentir mais Rose est plutôt douée question persuasion... Je reste là à jeter quelques coups d'oeil en direction de Dany tandis qu'il observe les environs. Il ne tarde pas à repérer le camion à hot-dog un peu plus loin et me le fait rapidement savoir. Je le fixe un sourire au coin des lèvres alors qu'il me fait savoir qu'il espère que j'adore la malbouffe. Je laisse échapper un léger rire et comme pour valider ses paroles, mon estomac se met à gargouiller sans sommation. J'acquiesce d'un signe de la tête lorsqu'il me demande d'aller nous prendre une place et sans attendre, je me mets en quête d'un endroit où s'installer pour manger et boire notre bière.
Il ne me faut pas bien longtemps pour trouver un endroit de chute. Un banc, entourée de petites lumières, un peu à l'écart mais pas trop quand même. Je m'installe, regarde un peu autour de moi et j'ai rapidement la sensation d'être observée mais je fais comme si de rien était.
Profitant d'être seule, j'envoie un rapide message à Rose pour lui faire savoir que finalement, elle devra faire appel à quelqu'un d'autre si elle veut rentrer à la maison et range rapidement le téléphone dans une poche de ma veste. Je suis ensuite rapidement rejointe par Dany qui revient les mains pleines.
"Quatre hot-dogs ?" Je plisse les yeux et fronce les sourcils quelques secondes avant de m'empresser de rajouter en laissant un rire s'échapper. "Tant mieux parce que je crève de faim !"
Sans attendre, je croque à pleine dents dans un premier sandwich avant de lever ma bière en direction de Dany.
"A cette petite contre-soirée et à la crise de jalousie de Sara que je vais probablement subir dés demain !"
A nouveau, j'éclate de rire avant de me mettre à regarder les alentours. Je n'étais jamais venue ici encore et je dois bien avouer que l'endroit est fort sympathique bien que plus propice au romantisme qu'à une soirée entre collègues... Il y a même, un peu plus loin, un kiosque au centre du parc, éclairé par des dizaines de guirlandes lumineuses. Après quelques secondes d'observation, je me tourne une nouvelle fois vers Dany, sourcils froncés, regard inquisiteur.
"Tu les amènes toutes ici ?"
Je souris une nouvelle fois et croque de nouveau dans mon hot-dog.
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Peut-être parce que je suis trop gentille ? Dany avait sourit, croyant difficilement qu'il ne s'agisse que de gentillesse. Un petit chaton, c'était gentil. Mais cette femme, là, elle n'avait rien d'un chaton sans défense. Gentille, mes fesses oui ! pensa-t-il avec un amusement certain. Elle pouvait sortir les griffes n'importe quand, c'était certain. Ca s'voyait dans la tonalité parfois moqueuse et joueuse dans sa voix, ou dans cette lueur au fond de l'oeil...
Quand il était revenu avec les commandes plein les bras, le visage d'Ava n'était pas une surprise. Quatre hot-dogs ? Ce qui était une surprise, c'était la suite de ce qu'elle dit et qui lui confirma qu'elle pouvait être la femme de sa vie sans aucun doute. Tant mieux parce que je crève de faim ! Son rire s'accentua alors qu'il prenait place face à Ava, apparemment aussi gourmande que lui. Il posa la bière et un hot-dog face à sa collègue. En fait j'comptais en manger trois, informait-il à la brune en bombant le torse pour montrer que tous ces muscles devaient être bien entretenus. Evidemment, Dany exagéra en forçant sur l'humour, mais trop dérouté par le regard d'Ava il ne put s'en empêcher.
A cette petite contre-soirée et à la crise de jalousie de Sara que je vais probablement subir dès demain ! Il leva sa canette de bière à cette contre-soirée définitivement plus intéressante. Après avoir trinqué, il mordit aussi dans la saucisse qui nageait dans un océan de sauce moutarde. Hm, par curiosité, dit-il la bouche pleine, j'dois m'en faire pour Sara ou elle n'est pas la fille déterminée que j'imagine qu'elle est ? Il mâchait goulûment en la regardant sans ciller, l'air taquin. Il disait bien "déterminée" pour ne pas dire "tarée", depuis son arrivée au sein du Bureau elle le collait comme une sangsue. Ca n'aurait pas été désagréable car elle était canon, mais des filles que Dany trouvaient canons ça courait les rues. Hors, des Ava qui semblaient presque indifférentes c'était un peu moins commun. Le rire qui fuit de ses lèvres charnues captait l'attention du soldat, tout ouïe par ce nouveau son qu'il apprécia. Dans un moment de court silence, elle inspecta le lieu dans lequel il l'avait emmenée. Tu les amènes toutes ici ? Dany haussa les épaules, et tandis qu'il finissait un premier hot-dog, le second se hissa entre ses mains. Hmpf, lâcha-t-il, aucune chance que ce soit un rencard ! Dany esquissa un sourire en coin, les yeux déviant vers les cheveux d'Ava qui lui tombaient en cascade sur les épaules. Tu me crois si j'te dis que je n'mélange pas vie privée et professionnelle ? En réalité il n'en savait rien, avec l'armée, il n'avait jamais eu l'occasion de trouver une réponse à cette question. Non mais quelle idée, pas vrai, sortir avec une collègue ? Elle me prendrait la tête au boulot et à la maison, quel abruti signerait pour ça ?
Les dernières gorgées de bière fraîche le désaltérèrent. Il écrasa la canette entre ses doigts avant de finir son deuxième bout de pain. D'un oeil intéressé, il observa le troisième hot-dog. 50/50 ?
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Il comptait en manger trois ? Hum, pas dit que je le laisse faire puisque question malbouffe, le hot-dog arrive en première position pour moi. Je bois une longue gorgée de bière et croque une nouvelle bouchée dans mon hot-dog, le regard toujours posé sur Dany qui, lui, a tout simplement dévorer son sandwich. Je lève alors ma bière vers lui pour porter un toast à cette soirée et je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un rire lorsqu'il me demande si Sara est du genre déterminée ou pas lorsqu'il s'agit de mecs. Je termine mon hot-dog et me frotte les mains avant de boire une nouvelle gorgée.
"Disons que maintenant qu'elle t'a dans le viseur, ça risque d'être compliqué pour toi de t'en débarrasser." Je marque une pause et me penche légèrement vers lui pour terminer ma phrase en lui murmurant quelques mots. "Actuellement, tu as une cible sur le cul."
Je laisse échapper un nouveau rire et je me redresse. A mon tour, je pose une question et c'est sur le ton de la rigolade que je lui demande s'il est du genre à toutes les amener ici... Je ne peux pas m'empêcher de hausser un sourcil alors qu'il s'empare du second hot-dog tout en le suivant des yeux.
Sa réponse ne se fait pas tarder et il s'empresse de préciser que ceci n'est en rien un rencard. Je souris et me redresse complétement et lève les mains.
"Je n'ai jamais dis que s'en était un."
Nouveau sourire. Rapidement Dany me fait comprendre qu'il n'a jamais mélangé vie professionnelle et personnelle et je ne peux pas m'empêcher de secouer légèrement la tête. Effectivement, c'est un peu quelque chose que je me suis promise de ne pas faire non plus mais apparemment, Dany croit qu'il n'y a que des femmes au FBI et pas ailleurs.
"Alors, oui, je suis d'accord mais je ne parlais pas spécialement de femmes de ton entourage professionnel hum ? A moins que tu aies des choses à avouer."
Je plisse une nouvelle fois les yeux, quelques secondes et lui adresse un clin d'oeil. Je finis moi aussi ma canette et me mets à jouer avec le morceau d'aluminium qui sert à ouvrir l'opercule. Sa proposition pour le hot-dog me fait sourire et je regarde autour de nous avant de lui proposer un truc, en le regardant droit dans les yeux, sourire au coin des lèvres.
"Un bras de fer ? Le gagnant remporte la totalité."
Il doit probablement me prendre pour une cinglée mais peu importe. Etrangement, j'ai envie de m'amuser un peu ce soir et non pas de prendre la fuite comme d'habitude.
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Ava était un spécimen étrange qu'il se plaisait à reluquer. Ses rires étaient nombreux entre chaque bouchée du hot-dog qu'elle finit assez vite. Elle n'avait pas fait de manière tandis qu'elle avait dévoré son plat de rue ; certaines filles étaient gênées de manger face à un garçon interessé par elle ― car il pouvait bien affirmer ce qu'il voulait, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que Dany portait sur Ava un avis qui dépassait le simple cercle amical. Disons que maintenant qu'elle t'a dans le viseur, ça risque d'être compliqué pour toi de t'en débarrasser. Il éclata de rire à son tour, la conversation l'amusait plus qu'il ne l'espéra. C'était vrai, sa pemière impression d'Ava avait été partiellement erronnée. Elle n'avait pas aidé aussi, avec son attitude qu'on pouvait qualifier de froide, mais fallait savoir creuser ! Actuellement, tu as une cible sur le cul. Dany eut envie de répondre Ooooh non, c'est toi qui en as une. Il s'abtint pour la seule raison qu'elle le comprendrait assez vite. J'ai un bon moyen pour détourner les balles de ma cible, renchérit-il avec un sourire en coin.
Le sujet d'un rencard était abordé et elle nia toute pensée allant dans ce sens. Je n'ai jamais dis que s'en était un. Dany haussa un sourcil, il n'avait pas trop envie de la croire. Elle devait se dire, quel gars ferait une halte dans un endroit pareil avec une collègue qu'il connaissait à peine ? Et d'un côté, il était obligé de la croire, car Ava ne témoignait d'aucun intérêt pour lui. Lorsque la veille à la cafétéria elle avait demandé son prénom, il lui avait rétorqué qu'elle le saurait si elle s'y pointait. Elle n'avait toujours rien demandé. Offensé, outré, choqué qu'était Dany Lewis d'avoir si peu d'attention !
Ok, ok. Non, c'est la première fois que j'emmène une fille ici. Il sourit, à première vue elle ne le croirait pas forcément. Mais c'est parce que c'est la première fois que je viens ici, alors tu sais... Habituellement il commandait la malbouffe depuis son canapé, vivre seul avait les avantages superficiels comme celui de trainer en caleçon toute la journée car personne n'attendait de lui qu'il s'apprête et lui-même, n'attendait personne. Un bras de fer ? Le gagnant remporte la totalité. Dany souffla du nez. C'est pas équitable du tout, tu vas perdre. Et je fais jamais semblant de perdre, même pour les jolies filles. Une façon comme une autre de parler aux femmes, un art dont Dany se pensait doté mais qui ne faisait pas l'unanimité. Mais bon, si tu insistes...
Il posa le coude sur la table et ouvrit les doigts pour acceuillir la main d'Ava. D'ailleurs, tant que j'y pense, t'aurais pas oublié un truc me concernant ?
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Contrairement à ce que je croyais en montant à l'arrière de la moto, la soirée est loin de prendre une tournure ennuyante ou flippante. Je passe un bon moment, il faut bien l'avouer et être ici, dans cet endroit, à boire de la bière et à manger du hot-dog, c'est quelque chose qui me ressemble tellement plus qu'une soirée dans un endroit agité... Les mains posées sur la table, j'hausse un sourcil alors que Dany me fait parfaitement savoir qu'il a une façon bien à lui de détourner les balles... Sûr de lui, c'est le moins que l'on puisse dire. Je fais le choix de ne pas relever et en profite pour lui demander s'il a pour habitude d'amener les femmes ici et je souris en entendant sa réponse.
"Petit nouveau en ville alors ? Depuis quand ?"
La curiosité est un de mes plus grands défauts et je l'assume complétement... et puis je suis une spécialiste pour ramasser des informations sans pour autant chercher frontalement à en avoir... Je croise les bras sous ma poitrine et tique légèrement en voyant la réaction de Dany lorsque je dis que pour moi, cet instant n'a rien d'un rencard... Force est de constater qu'il a tout de même l'air un peu déçu...
Heureusement, j'ai la bonne idée de détourner son attention en parlant hot-dog et en lui proposant de jouer le dernier sandwich au bras de fer. Forcément en bon mâle qu'il est, sa fierté est piquée et il ne tarde pas à me faire savoir que je vais perdre tout en rajoutant qu'il ne fait jamais semblant même pour les jolies filles. Rapidement, je retirer mon blouson en cuir et viens poser mon coude sur la table, sans le quitter des yeux.
"Ca tombe bien, je ne te demande pas d'être galant."
Je me mords les lèvres et viens prendre sa main, mêlant mes doigts aux siens, bien décidée de lui montrer qu'il ne sait pas à qui il a à faire. Alors que ses doigts se referment sur les miens, il me pose une nouvelle question et je ne peux pas m'empêcher de sourire, toujours en le regardant droit dans les yeux.
"Oh..." Je serre un peu plus fort ses doigts dans les miens. "Ton ego est touché parce que je ne t'ai toujours pas demandé comment tu t'appelles ?"
Mon sourire au coin des lèvres s'agrandit alors que je lance les hostilités.
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Il n'était pas du tout nouveau en ville, mais se complaisait surtout dans la fréquentation d'endroits connus, qui n'avaient pas de surprise pour Dany. Il n'avait pas peur de mettre un pied sur des territoires encore jamais foulés par ses semelles, mais ne voyait simplement pas l'intérêt de chercher ailleurs ce qu'il avait à portée. Pour le coup, ce soir, il prenait conscience de l'intérêt capital que c'était en réalité de sortir des sentiers battus. Ce fut ce qu'il expliqua à Ava, qui à elle seule personnifiait la curiosité.
Alors que Dany s'était installé pour le duel dont la finalité était toute tracée pour le jeune homme, la brune ôta sa veste pour plus de confort lors de la râclée qu'elle avait se prendre et qu'elle n'imagina qu'à peine. Ca tombe bien, je ne te demande pas d'être galant. Oh non, il ne se délectait pas de cet espoir qui reflétait dans les yeux de la belle, mais son sourire en coin pouvait en effet légèrement être pris pour de la sournoiserie. C'est dommage pour toi, je suis irrésistible quand je me mets à la galanterie. Dany n'était qu'à moitié sérieux lorsqu'il se permettait pareils commentaires sur sa propre personne, du moins ils ne venaient pas de nulle part, ses anciennes conquêtes aussi peu nombreuses soient-elles, lui avaient toujours applaudit l'attention qu'il pouvait leur porter.
Leurs doigts s'entemêlèrent et les choses sérieuses commençaient ; non pas pas ce jeu qu'Ava avait proposé, mais par l'excuse qui en découlait de forcer ce contact physique. Elle avait la peau douce sous la pulpe de ses phalanges, une délicatesse dans la pression exercée. Un petit frisson agréable irradia sa colonne. Oh... Dany décela sans problème l'ironie dans le ton de ce Oh. Elle allait dire une vacherie, c'était certain ! Ton ego est touché parce que je ne t'ai toujours pas demandé comment tu t'appelles ? Et voilà, c'était trop facile. Elle était vicieuse et cette attitude ne fit qu'électriser davantage Dany qui ne finissait pas d'afficher ce sourire, véritable ou de façade, peu importait. Je ne vais pas répliquer la cinglante répartie qui tourne en boucle dans ma tête, répondit-il, par galanterie justement, parce que tu vas subir une défaite cuisante dans quelques secondes. Prête ?
Quand elle donna son feu vert, le ballet de muscles débuta. Au début, Dany lâcha du leste, ne mettant qu'un peu de sa force pour tâter celle d'Ava aussi leur bras restait à la verticale durant ce temps. Elle était très mignonne, à se donner corps et âme dans l'espoir de l'écraser. Lorsqu'il eut fini de jouer, toute la tension se propagea vers ses muscles abdominaux pour se contracter et remonter jusqu'au bras droit d'un geste sec et sans retenu.
Oups... Merde ! Il y était allé un peu trop fort. Ava ? Meeerde ! ça va ?!
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Sûre de moi ? non pas vraiment. Bon d'accord, je sais de quoi je suis capable mais là, quand je vois la taille de ses bras et la taille des miens, faut bien avouer que ma confiance en prend un coup.... Sauf que voilà, je m'appelle Ava Miller et je suis une vraie tête de mule et je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il va finalement me laisser gagner histoire de parce que c'est quelqu'un qui sait être galant d'après ses mots.
Nos doigts mêlés, je plonge mon regard dans le sien et esquisse un sourire alors qu'il lance le départ de ce petit jeu que j'ai initié... Je me donne corps et âme, on ne peut pas me retirer ça et je force tout ce que je peux mais rien y fait et ma détermination en prend un coup. Le sourire est là et le mental ne lâche pas mais je fais moins la maline, ça c'est sûr.
Mais très vite, le sourire au coin des lèvres se transforme en rictus et en grimace douloureuse. Une douleur, électrisante, vient de faire un aller retour dans tout mon bras et le crac que je viens d'entendre n'annonce rien de bon. Mon teint devient livide et là, à l'instant T, la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de l'insulter, ce que je fais sans ménagement.
"Mais ça va pas la tête ?! Merde ! Putain ! Fait chier !"
Je me lève d'un coup sec de mon banc, ma tête tourne, j'ai envie de vomir et je suis prise de sueur alors que mon bras droit refuse tout simplement de bouger ne serait-ce que d'un seul petit centimètre.
"Mais j'allais te le laisser ton hot-dog ! Merde !"
Forcément, mes cris ont ameuté tout le monde et nous sommes devenus l'animation du parc le temps de quelques minutes.
"Tu sais quoi, je m'en fous de savoir comme tu t'appelles ! Tu m'as pété le bras pour un hot-dog !"
Je serre les dents et prends mon bras avec celui qui est valide avant de faire demi tour, direction l'hôpital. Je marche vite, j'ai mal... faut que je trouve un taxi, hors de question que je monte sur la moto de ce fou furieux. Tout ça pour un putain de hot-dog....
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Ainsi se passa sa première semaine, Dany prenant ses marques et se sentant plus que jamais à sa place. Il s’était déjà fait quelques nouvelles amitiés, dont certains avec qui les points communs fusaient étant donné qu’ils étaient également passés par l’armée.
