Visiblement, elle s’était un peu plantée. Il ne tenait pas rigueur de ce qu’il s’était passé la fois précédente, soulignant malgré tout ce qui se passerait si elle venait à merder. Oui, il n’était pas son responsable, mais il voyait les choses comme une bourde. Malgré lui, il venait d’émettre son avis sur la question et c’était peut-être la seule chose qu’elle retint. Préférant pourtant en rester là, elle laissa aller sa rame dans le canoë dans un bruit sourd trahissant son agacement. Prenant soin de récupérer son fusil anesthésiant, elle laissa son regard aller sur la berge, guettant les alentours. La pluie n’aidait en rien la situation et le moindre bruit, le moindre contact visuel demandait une vérification. Ils devaient tous être doublement attentif par rapport à d’habitude s’ils ne voulaient pas que cette histoire se termine en drame. Sauf qu’être attentif, ce n’était pas donné à tout le monde.
Percevant le grésillement du talkie, elle identifia la voix d’Owen, écoutant alors ce qu’il avait à dire. Levant les yeux au ciel, sifflant entre ses dents, elle ne se retourna même pas, se contentant de commenter la chose d’une voix désabusée. « Qu’est-ce qu’il peut être bête… » Mais elle avait souri. Les connaissait-il si bien pour douter de leur bonne entente ? La mission passait avant ça et même Leanne était capable de faire la différence. Julian lui conseilla d’ailleurs de se taire et pour une fois, elle ne pouvait pas être plus d’accord avec lui. Demandant un retour, une voix féminine leur indiqua que ça allait malgré tout. On couvre vos arrières. Il valait mieux, parce qu’on ne pouvait jamais vraiment prévoir d’où allait sortir cette adorable bestiole…
Le silence était maître mot sur leur embarcation. Guettant les alentours, son fusil à fléchettes bien contre elle, Lorna était attentive à cette jungle qu’elle découvrait. Ça la changeait tellement des paysages désertiques qu’elle avait connu en Syrie… Machinalement, sa main gauche vint attraper la double médaille militaire qu’elle portait autour du cou, ses pensées s’égarant un instant vers ce frère perdu. Il aurait adoré cet endroit, aurait certainement plaisanté sur la beauté de cette verdure environnante qui était bien plus accueillante que les déserts de sable traversés en camionnette. Elle eut un léger sourire, malgré la pluie, malgré le mauvais temps qui ne lui plaisait pas vraiment. L’Ecossaise était trop heureuse d’être de retour sur un terrain, même si elle n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait bien lui réserver. Après tous, si elle ne courrait pas après les dinosaures, les quelques spécimens qu’elle avait vus jusque-là se trouvaient dans des cages et arriver dans un milieu bine plus naturel et certainement conquis par la bête demandait une bonne préparation. Mais elle avait lu le dossier et si elle n’y connaissait rien en reptiles géants, elle était désormais assez incollable sur celui qu’elle devait rencontrer aujourd’hui.
Le talkie qu’avait son coéquipier, Booker, émit quelques grésillements, des voix se faisant entendre, l’échange entre le canoë de devant et celui de derrière se faisant avec un manque cruel de professionnalisme. Pourtant, recadrant les choses, Blake leur demanda comment ça allait. Laissant son camarade d’embarcation répondre, elle laissa son regard glisser depuis la berge jusqu’à la surface de l’eau. Était-ce un reflet qu’elle avait perçu ? Mais de quelle lumière ? Le soleil était caché derrière d’épais nuages qui semblaient ne jamais cesser de descendre sur eux, les enveloppant dans une sorte de brume à pas suffisamment épaisse pour masquer les environs. On aurait dit que la jungle brûlait et que la fumée les enveloppait. Le regard vert de la jeune femme se plissa tandis qu’elle se concentrait un peu plus sur ce qu’elle croyait avoir vu dans l’eau. Sans réellement réfléchir, elle se pencha légèrement au-dessus de l’embarcation, fronçant les sourcils. Quelque chose bougeait là-dessous, un mouvement d’écailles apparaissant soudainement à sa vision. Un poisson ? Il devait être plutôt gros… « Eh, Booker… Ils font quelle taille les poisson dans cette riv… » Non seulement elle n’aurait certainement pas de réponse, mais elle n’eut pas même le temps de finir sa question. Ce qu’elle avait identifié comme un poisson était rapidement remonté vers la surface, finissant par heurter le petit bateau de fortune, le secouant suffisamment pour déséquilibrer ses passagers. Lorna était trop penchée, trop désaxée de base pour éviter la chute et ce fut avec un réflexe de prise de respiration qu’elle se laissa aller dans les eaux de la rivière. Ce qu’elle analysa comme étant la queue de l’animal passa non loin d’elle, dans une chance assez grande. Sous l’eau, elle regarda le reptile tandis qu’il se dressait. Son camarade n’était apparemment pas tombé et le spécimen sembla s’intéresser plus à ce qu’il se passait sur que sous l’eau. En apnée, Lorna essaya de s’éloigner, finissant par sortir la tête de l’eau à une dizaine de mètre du canoë.
Bon sang. Entre ceux qui se pavanaient derrière et ceux qui se tiraient dans les pattes devant, Lance sentait qu’il était bien entouré ! Il ne leur attribua pas de regard cela dit, occupé à pagayer tout en essayant d’y voir à travers cette purée de pois qui ne voulait pas s’estomper. Au fond, les autres pouvaient bien faire ou dire ce qu’ils voulaient, ce n’était pas son problème. Rien que pour ça, le trentenaire sentait qu’il était tombé sur la bonne partenaire. Elle au moins ne perdait pas de temps et d’efforts inutiles en blablatant sur comment va la vie. Bien qu’il n’accordait pas réellement d’attention à cette dernière, il sentait qu’elle restait concentrée sur la mission et qu’elle ne se souciait pas plus de ce qui se passait devant et derrière.
- Que dalle de notre côté, ajouta Lance dans le talkie, ne prenant pas la peine d’être aussi professionnel qu’Eva pour répondre à son supérieur, du moins, ce que je peux en voir.
Parce qu’il le savait bien, ce n’était pas parce qu’il n’y avait rien en vue que tout allait bien. Il fallait rester vigilant, et garder tous ces sens en alerte. Le reptile n’avait pas ce problème de vue lui. Il connaissait son territoire, et il savait être à l’aise aussi bien sur terre que dans l’eau. Les humains avaient beau être plus nombreux et armés, ils n’étaient pas dans leur élément. A peine avait-il rangé l’appareil qu’il entendit sa partenaire entamé une interrogation. Mais elle n’eut pas le temps de finir, autant que Lance n’eut pas le temps d’avoir son point de vue sur la dite question. En effet, un choc soudain secoua l’embarcation. Lance, déstabilisé, agrippa les rebords du canoë, espérant rendre la stabilité à ce dernier qui venait d’être bousculé. Mais à peine avait-il tourné la tête vers Lorna qu’il eut tout juste le temps de voir cette dernière passé par-dessus bord.
- Forbes ! s’exclama t-il.
Il se hâta sur le côté d’où elle était tombé, la cherchant du regard dans cette eau trouble. C’est alors qu’il vit la bête qui glissait non loin de la surface. Elle ne semblait pas s’acharner sur une quelconque proie. C’était déjà ça. Au contraire, la créature était revenue vers la surface au lieu d’aller récupérer la jeune femme qui était tombé à l’eau et qui restait invisible pour le moment aux yeux du New-Yorkais. Ce dernier agrippa son talkie.
- Equipe Bêta, nous avons repéré la bestiole dans l’eau ! Enfin, c’est plutôt elle qui nous a trouvé.
Un bruit d’eau plus loin attira alors son attention. Lance se tourna finalement vers là d’où Lorna venait enfin de refaire son apparition dans l’eau, à quelques mètres du canoë. Ouf, elle allait bien ! D’apparence du moins.
- Sors de là, vite ! lança le trentenaire en saisissant son fusil.
Qu’elle aille sur la berge, ou sur un canoë, peu lui importait, du moment qu’elle se mette à l’abri. De son arme, il était là pour la couvrir et son attention se tourna à nouveau vers la créature qui n’était pas évidente à identifier sous l’eau et la brume qui les cernaient tous.
Je sais être sérieux quand c'est nécessaire, mais là, cette petite balade est plutôt calme pour le moment alors mon naturel revient au grand galop. J'ai ce besoin de faire de l'humour, certes pas forcément glorieux, n'en déplaise aux autres. Je suis comme ça, je suis un mec très pro mais je peux aussi être un sacré boulet quand j'ai décidé de ne plus être sérieux. Ouais je suis fier de ma connerie et ma réflexion sur les deux autres devant et je m'en tape que ça ne plaise pas à tout le monde. D'ailleurs quand Julian me fait comprendre que je dois la fermer, je lève les yeux au ciel et je pousse un soupir bruyant alors que je me remet à ramer pour reprendre le rythme de croisière. Entre chaque embarcation, il y a une distance de 3-4 mètres histoire de nous permettre d'avoir une marge de flottement, au cas où.
Je rame, encore et toujours, comme d'habitude quoi et je jette des coups d'oeil un peu partout. Il n'y a rien, tout est calme, pas un seul bruit étrange... A croire que si sucho il y a eu, sucho il n'y a plus. C'est ce que je pense jusqu'à ce que ça parte littéralement en foirade totale. Alors que je rame, pour ne pas changer, un cri attire mon attention. Devant nous, la seconde embarcation avec Forbes et Booker et à côté, on ne peut pas le louper, le sucho est venu leur rendre visite en mode "Surprise Mother Fu**er !" Je rame, plus vite et je m'adresse à ma coéquipière d'infortune.
"Je vais ramer vers eux, faut la sortir de là."
Pas le temps pour les formalités parce que personnellement, je n'ai pas vraiment envie qu'une employée du parc se fasse bouffer par cette grosse bêbête. Plus j'approche, tout en gardant une certaine distance de sécurité, plus je me dis que j'aurai mieux fais de rester couché ce matin.
"Vous voyez le sucho ?"
Bordel, comment un truc aussi gros peut réussir à passer inaperçu dans l'eau... Du coin de l'oeil, j'aperçois Forbes qui vient de poper à quelques mètres de notre position. Sérieux, va falloir qu'elle se bouge de rejoindre la berge si elle ne veut pas finir en sushi.
Chaque canoë fit un rapide état des lieux à Julian. Tout semblait si calme en dehors de cette pluie incessante, qui malgré l'obstacle de la canopée, tombait toujours en rideau soutenu. C'en était presque inquiétant. Outre la vue diminuée, les sons aussi semblaient tamisés. Julian fixa à nouveau son talkie à sa taille et reprit sa pagaie, la plongeant dans l'eau avec lenteur pour être certain de ne rien rater. Le courant les aidait, faisant doucement avancer les embarcations sans que le groupe ne doive générer beaucoup d'efforts.
Soudain, il y eut un cri et une vague les poussa plus fort en avant. Plantant sa pagaie dans la profondeur de l'eau, Julian fit faire un demi-tour au canoë afin d'embrasser la situation d'un coup d'oeil mais à cause du courant, il avait du mal à le maintenir dans cette direction, quant à l'idée même de remonter la rivière, mieux valait ne pas y compter. Les yeux plissés pour mieux voir, il observa la scène prise en cours de route tandis que la voix de Booker résonnait encore dans l'atmosphère en huit clos offerte par la jungle alentour. Forbes était tombé à l'eau et Booker donna l'alerte au talkie.
Pourtant, de là où il se trouvait Julian n'y voyait pas plus clair et il n'y avait déjà plus aucune trace de l'animal. Était-il retourné sous l'eau ? Agrippant à son tour le talkie, il répondit en voyant que les deux autres embarcations avaient pu se rejoindre tandis que la leur dérivait toujours.
- Sortez Forbes de là rapidement, ne quittez pas les eaux des yeux. Le courant nous embarque, on va rejoindre la berge. Au moins on a trouvé ce petit salopard.
S'assurant que Wayne tenait bien le fusil à fléchettes, il reprit sa pagaie et se mit à ramer aussi vite que les mouvements le lui permettaient afin d'être efficace. La berge se rapprochait en diagonale. - Et merde...grinça-t-il entre ses dents. Il ne s'était pas attendu à une partie de plaisir, mais force était de constater que le sort semblait s'acharner.
Quelques minutes plus tard, le canoë touchait les premières racines de palétuviers et frotta légèrement dans la vase de la berge. Julian sauta sur le bord et s'enfonça jusqu'aux chevilles. Il attacha le bateau, attrapa son sac qu'il enfila dans son dos puis son fusil. Agitant le bras, il fit signe aux autres équipes de les rejoindre. Au même moment, le sucho réapparut bien plus loin sur la berge à hauteur des deux autres groupes, à une cinquantaine de mètres. La pluie se dissipa alors, laissant traîner cet étrange brouillard, ce qui aurait pu être un avantage si la créature ne s'était pas enfoncée dans la jungle.
L'eau était froide. Plus froide que cette pluie qui s'abattait sur eux dans un climat tropical, l'air réchauffant le contact de l'eau, leur permettant alors de ne pas grelotter. Mais une fois baignée dans la rivière, la situation était bien différente. Ecartant quelques mèches de cheveux de devant ses yeux, Lorna analysa la situation. Le Suchomimus tant recherché était là, quelque part à prendre un bain avec elle. Le courant de la rivière, doucement, la conduisait vers son aval, sans qu'elle ne puisse rien faire contre. Booker était resté à bord et d'une voix forte, lui fit comprendre qu'elle ferait mieux de ne pas rester immobile trop longtemps. Cillant alors, elle remarqua enfin l'autre canoë qui descendait vers eux. La tête était trop loin pour pouvoir remonter. Et le reptile était toujours là, quelque part. S'il avait su faire une légère apparition, il semblait qu'il ait replongé. Le cœur de la jeune femme s'emballa alors, la forçant à s'activer. Cependant, sa veste la dérangeait affreusement dans ses mouvements et entre se faire croquer et perdre le vêtement, le choix était fait. Grâce à des gestes maîtrisés, elle n'eut pas à se débattre longtemps avant de laisser la veste estampillée Jurassic World s'enfuir dans la rivière. Avec un peu de chance, si la bête devait l'attaquer, ça servirait même de leurre...
Brassant les eaux, elle finit par atteindre la berge, reprenant son souffle et se retournant enfin sur la rivière. Les canoës avaient été entraînés plus en aval, à une bonne vingtaine de mètres d'elle. Alpha était invisible à ses yeux pour le moment, emporté par le brouillard. Sans s'enfoncer dans la jungle, elle commença alors à longer la berge, replaçant son fusil sur son épaule. Pourtant, un craquement derrière elle manqua de la faire sursauter. Il était là. Sorti des eaux, le Suchomimus venait d'apparaître sur la berge, non loin d'elle. La plus discrète possible, elle se glissa derrière un arbre, dégainant machinalement son arme de poing. Immobile, elle écouta, gardant un léger visuel sur l'animal tandis que lui commençait à s'éloigner. Poussant un profond soupir, elle nota sa direction, prit quelques points de repère avant de reprendre sa route vers les autres. Enjambant des racines, se frayant un chemin entre les lianes, elle espérait que son sac à dos soit resté à bord. Finalement, elle rattrapa son retard et les autres, les rejoingnant là où ils s'étaient quasiment tous arrêté, accostant pour de bon. « Il est parti en direction du Nord-Ouest. » Et miracle, elle n'avait rien si ce n'était plus de blouson... Ce qui dévoilait nettement les quelques marques de brûlures passées zébrant son bras gauche.
Mer 16 Oct - 13:23
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On couvre tellement bien vos arrières qu'on n'a pas vu se point le sucho juste devant nous, mais à part ça tout va bien. Hijo de puta, marmonna Eva en voyant Forbes basculer à l'eau. La créature avait à nouveau disparu sous l'eau et elle suivit es yeux ce qu'elle pensait être une trajectoire logique pour sa collègue qui émergea effectivement à quelques mètres entre le canoë et la berge.
La première surprise passée, Grady s'était remis à ramer vers Forbes et la berge. Elle hésita une brève seconde mais décida qu'il était plus rentable de regagner rapidement la berge que de rester à l'affût avec son fusil hypodermique alors que l'animal pouvait aussi bien arriver par en dessous et par surprise sans qu'ils voient rien venir.
Avec la fin de la pluie, un épais brouillard s'était levé et rendait tout flou et indistinct. Une vraie purée de pois. Aussitôt la rive atteinte, elle sauta hors de son embarcation, de l'eau à mi-mollet, et ramassa ses affaires avant de rejoindre le bord pour attacher son amarre.
Les bruits étaient étouffés mais elle entendit néanmoins le bruit de l'eau qui ruisselait à la sortie du dinosaure. À quelques dizaines de mètres d'eux, il s'enfonça dans la jungle sans les attendre ni même leur jeter un coup d’œil. Sale bête. Il était tellement gros et féroce qu'il les prenait pour des fourmis, il se foutait bien d'eux.
Forbes les rejoignit alors et elle l'observa quelques instants. Allait-elle avoir froid ? Son sac était-il tombé à l'eau ? Elle avait l'air d'aller bien, c'était déjà ça. Et elle avait son arme. Encore mieux. La tête froide, elle tapota l'épaule de sa collègue pour lui signifier qu'elle était contente de la voir entière, puis elle s'assura que les canots étaient attachés et tout le monde prêt à suivre l'agent Blake.
Rien à faire, le sucho était hors portée de tout tir. Pas moyen de voir quoi que ce soit dans cette eau sombre et le brouillard alentour n’aidait en rien. Lance se contenta alors de couvrir Lorna, le temps que cette dernière se mette à l’abri hors de l’eau. Quoi que, même hors de l’eau, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Mais c’était toujours mieux que de rester dans un élément qui la mettait à son désavantage. Les autres avaient rapidement réagit au problème. Le canoë de derrière avait accéléré la cadence et celui de devant proposa à tout le monde de retourner sur la terre ferme. Lorna étant pour le moment enfin en sécurité, Lance en profita pour pagayer et rejoindre les autres groupes auprès de son supérieur. Maintenant que la bête avait été repérée, tout le monde était en alerte.
La pluie sembla enfin cessée. C’était toujours ça de gagner. Bien que la purée de pois persistait. Booker rejoignit rapidement les autres, bondissant hors de son embarcation avant de la tirer hors du courant. Il avait aussitôt reprit en main son fusil tandis que tous se rassemblèrent auprès de Blake. Lorna, qui avait longé la berge, ne tarda pas non plus à revenir vers eux. Elle n’avait plus de veste, mais c’était visiblement tout ce qui lui manquait. Après avoir été trempé par la pluie, au moins, un tour dans la rivière n’avait pas dû la changer de beaucoup. Mais pour le moment, elle a quand même eu bien de la chance que la créature ne se soit pas occupée de son cas.
- Ca va ? demanda alors Lance à la jeune femme.
Le dinosaure s’était sauvé dans la jungle. Lorna en donna même la direction. Comme l’avait si bien dit Julian, au moins ils l’avaient enfin trouvé. Il n’était plus question de le perdre d’ailleurs. Cette chasse allait devenir une véritable partie de cache cache avec ce brouillard si gênant et la bête qui se fondait dans le décor. Il fallait être vigilant.
Obéissant aux ordres du chef de cette mission, Leanne guettait les alentours, l’eau de la pluie venant doucement détremper ses vêtements. A quoi bon lutter contre les éléments : si la météo voulait les mouiller, ils le seraient. Pour autant, elle était loin d’être volontaire pour sauter à l’eau, sachant que le danger pouvait tout autant si trouver. Attentive à l’environnement qui se trouvait là, elle entendit plutôt que voir ce qu’il pouvait se passer derrière eux. Se retournant machinalement dans le même mouvement de tête que l’agent Blake, elle plissa les yeux, essayant de voir dans le brouillard ce qui avait pu se passer. Le plouf significatif informait largement tous les protagonistes que l’un d’eux venait de passer par-dessus bord, chose qui fut rapidement confirmée dans le talkie quand une voix précisa que le Suchomimus leur était tombé dessus… Ou presque. Serrant les dents, elle pesta autant que l’homme avec qui elle devait faire équipe et se cramponna au canoë, encaissant le virement de bord un peu brutal qu’il exécuta. Il fallait qu’ils regagnent la berge afin de pouvoir se rassembler et surtout, il fallait tomber celui ou celle qui venait de faire un plongeon dans le grand bain. Dans sa tête, Leanne pensa un instant qu’ils étaient en train de revivre le même schéma désagréable : quelqu’un tombe à l’eau, il faut le couvrir… Mais l’animal avait replongé et il était impossible de deviner où il réapparaitra la fois suivante.
L’embarcation rejoignit la terre ferme et Leanne sauta sur cette dernière, aidant à stabiliser l’embarcation pour que le responsable de la sécurité puisse la rejoindre. Récupérant son matériel, elle maintint son fusil contre sa poitrine, prête à l’épauler en cas de besoin pour ajuster son tir. Leanne guettait les eaux tandis que Blake attachait le canoë. Elle n’avait aucune idée de qui était tombé à l’eau mais son instinct maternel bien présent et réveillé la poussait à s’inquiéter pour tout le monde. Elle connaissait le poids d’une perte aussi tragique et serra les dents, soudainement incapable de l’ouvrir même si elle avait bien cinquante façons de rendre dingue l’homme qui était à ses côtés. D’un geste de la main, il fit signe aux autres équipes de les rejoindre. Plissant les yeux, elle analysa la situation, calculant rapidement combien de protagonistes étaient dans son champ de vision. Il manquait la brunette à casquette. Inquiète, elle la vit finalement revenir par la berge, un peu mois habillée que prévue. Le groupe se reforma et quand son coéquipier lui demanda si ça allait, Leanne leva les yeux au ciel. « C’est que de l’eau, elle s’en remettra. En tous cas, il a compris qu’on venait pour lui maintenant… » Ces animaux étaient loin d’être idiots et ils avaient déjà suffisamment dérangé l’animal par le passé avec pertes et fracas pour qu’il reste entièrement indifférent à tout ça.
Finalement, il n'y eu plus de peur que de mal dans ce qui venait de se passer et personne n'allait s'en plaindre. La bestiole avait été repéré et c'était bien l'objectif à pagayer ainsi sur la rivière. Après avoir rejoint le reste du groupe, Lance était grandement impatient de partir en chasse de la créature. D'ailleurs, il se serait probablement jeter dans les broussailles depuis longtemps à la poursuite s'il n'y avait pas eu le reste de l'équipe. Mais avec sa partenaire qui venait de tomber à l'eau, ce n'était pas comme s'il pouvait se permettre de l'abandonner, même si elle avait fini par les rejoindre également.
Bon, il lui manquait sa veste, mais elle avait ses armes encore. Et le trentenaire n'avait jamais douté sur ses capacités à savoir nager ou garder son sang-froid dans pareille situation. Il aurait pu lui arriver pire. Elle avait quand même fait trempette avec un suchomimus. Ce n'était pas banal. Il ne manqua pas de demander alors à Lorna comment ça allait. Sans doute que ça allait, mais que perdait-il à s'en assurer ? C'était son équipière et il tenait à son bien autant qu'au bien de tout le monde, même s'il ne le montrait pas forcément. Mais ce ne fut pas Lorna qui lui répondit, mais l'animalière qui faisait équipe avec Blake. Lance posa les yeux sur elle.
- Dis donc, je t'ai sonné peut-être ? rétorqua t-il aussitôt, il me semble que Forbes est assez grande pour répondre toute seule. Et si tu t'occupais de ce qui te regarde un peu pour voir ?
Il soupira en secouant la tête, agacé, se détournant d'elle. Il commençait à comprendre pourquoi Blake se prenait tant la tête avec celle-là en fait.
Youhou voguez marins ! Sérieux on vient de partir et c'est déjà le bordel ?! C'est quoi cette équipe de bras cassés encore... Je rame sans m'arrêtez jusqu'à ce qu'on rejoigne enfin la berge et les autres. Heureusement pour nous, Lorna est juste mouillée.... Rapide coup d'oeil, il lui manque rien, ce qui n'est pas négligeable. On attache rapidement nos embarcations et je jette un rapide coup d'oeil autour de nous. Pour le moment, pas de traces du Sucho mais bon, toute à l'heure non plus il n'y en avait pas hein. Je souffle, je plisse les yeux alors que j'essaye de voir quelque chose dans cette purée de pois. Les bras croisés, j'attend que tout le monde soit de nouveau opérationnel, sur la rive. Lorna nous fait rapidement savoir que la bestiole a pris la direction de la jungle. Les choses auraient pu s'arrêter là mais Leanne en profite pour faire remarquer que la jeune femme n'a rien et qu'on perd l'effet de surprise puisque le dino sait qu'on est là maintenant.
J'esquisse une grimace sachant déjà que sa petite remarque ne va pas plaire à tout le monde. D'ailleurs, l'effet ne tarde pas à se faire sentir et Lance en profite pour lui faire comprendre qu'elle ferait mieux de regarder ailleurs et de s'occuper de ses fesses. Je lève les yeux au ciel et je ne peux pas m'empêcher de tiquer lorsqu'il sort que sa collègue peut répondre toute seule. Ben ouais mec elle peut, alors pourquoi tu prends la parole à sa place toi aussi ? Je prend une profonde inspiration, lève les mains au ciel et souffle, les yeux écarquillés.
"Ambiance, ambiance..."
En tout cas, le mec a de la chance que je ne sois pas à la tête du truc parce qu'il aurait déjà pris une patate et aurait fini le cul dans l'eau à pleurer sa maman. A la place, je me contente de poser ma main sur le bras de Leanne pour lui faire comprendre que ça sert à rien de rentrer dans le jeu du mâle en manque de reconnaissance.
Bah pour le coup, je souhaite bon courage pour détendre l'atmosphère et calmer les ardeurs de tout ce petit monde. Le sucho doit sacrément se fendre la poire à nous voir nous bouffer le nez comme ça pour une histoire de flotte.
Petit à petit, toutes les personnes assignées pour la mission se retrouvèrent au point de ralliement. Forbes arriva, trempée et dénuée de son blouson. Julian la regarda un moment, essayant de jauger si elle avait froid ou non. Il ne s'y attarda pas cependant, posant son fusil en appuie contre sa jambe, il sortit de sa poche sa boussole ainsi qu'une des cartes plastifiées du secteur dès que cette dernière annonça la direction prise par la créature. Il laissa le soin aux autres de s'assurer de l'état de la jeune femme même s'il restait intimement convaincu que si Forbes manquait de quoique ce soit, elle le leur dirait elle-même.
Concentré sur la trajectoire probable du dinosaure, l'attitude des agents qu'il avait recruté pour l'occasion le tira de ses réflexions. Les esprits s'échauffaient, certainement galvanisés par le stress, la peur et l'inconnu qui les entouraient. D'une voix franche et nette, il intervint sur un ton qui ne demandait nulle réponse de la part de quiconque :
- On se calme, on est pas là pour ça. Gardez votre énergie pour la capture, parce que autant vous dire que maintenant qu'il est dans la jungle, ça va être un vrai merdier.
Son regard s'attarda sur Booker puis sur Wayne dont Owen prenait déjà la défense. Julian réprimât son envie de lever les yeux au ciel. Bien qu'il soit responsable de cette mission, il n'était pas le supérieur hiérarchique des deux animaliers. Aussi, il comptait sur Owen pour faire preuve de professionnalisme tout en sachant que Owen ne devenait sérieux que lorsque les choses tournaient au vinaigre. Il espérât que l'échec ne viendrait pas de l'ambiance liée aux personnes présentes et garda dans un coin de sa tête de choisir sa prochaine équipe avec plus d'affinités humaines.
Après un rapide coup d'oeil en direction de Forbes pour s'assurer qu'elle allait bien et qu'elle ne grelottait pas, il rangea son matériel et récupéra son fusil. - Allez, on y va, lança-t-il. Avec toute cette pluie, il doit nous laisser de belles traces dans la boue. Un mal pour un bien, quelque part. La marche réchaufferait Forbes et ferait taire les autres. Restait à savoir ce qu'ils risquaient de croiser dans la jungle car le suchomimus n'était pas le seul danger du secteur. Sans hésiter, il remonta la berge, zigzaguant entre les racines de palétuviers et les fougères denses ou trop hautes, revenant sur les pas de Forbes avant de suivre le trajet du géant. Pour l'instant, seules les gouttes tombant en clapotis lents depuis les feuilles, tintements délicats accompagnant le chant des oiseaux et le bruissement des insectes avides de regagner leur espace après cette pluie diluvienne se faisaient entendre. Il faudrait s'inquiéter à partir du moment où le silence régnerait à nouveau. Le groupe avança pendant un bon quart d'heure, jusqu'à ce que...
Citation :
On tire tous un dé5, tous ceux qui font un chiffre pair se retrouvent petit à petit enlisés sur place. Félicitations, vous avez mis les pieds dans des sables mouvants
Je m'écarte légérement pour pouvoir laisser Julian faire son job et surtout pour éviter que l'envie d'en coller une à Booker. Pendant que le boss fait ce qu'il a à faire, je surveille les alentours, espérant que la bestiole n'en profite pas pour venir nous faire un coucou surprise. J'aime pas les surprises et je peux avoir des réactions disproportionnées... Donc si on peut éviter que je me mette à tirer sur tout ce qui bouge, c'est pas plus mal. Heureusement, le sucho décide de la jouer prudent pour le moment et ne réapparaît pas pendant que tout ce joyeux monde se faire gentiment remettre à sa place par le patron de l'expédition.
Une fois chose faite, je retourne près du groupe et on se remet lentement en route. J'adresse un clin d'oeil à Julian et je vais me placer près de Leanne, histoire de lui faire comprendre que je suis là si elle a besoin. Discrètement, je lui adresse un léger coup d'épaule et je lui fais un clin d'oeil. Au passage, j'essuie la pluie qui coule sur mon visage et passe une main dans mes cheveux mouillés. Pas de doute, ce temps est idéal pour un concours de tee-shirt mouillé et sans me vanter, je pense que j'ai toutes mes chances de l'emporter dans la catégorie "mâle".
"Laisse tomber... "
J'adresse un sourire à ma collègue alors qu'on progresse tous peu à peu dans la jungle. Ce qui est marrant, ou pas, c'est qu'il n'y a aucun bruit à part quelques oiseaux et autres bestioles inoffensives. Bon par contre, j'ai la curieuse impression qu'on nous observe et ça... Merde ! Pourquoi j'avance plus ?! Sérieux c'est quoi ce délire ? Je baisse les yeux vers mes pieds et je laisse échapper un juron quand je me rend compte que je suis coincé dans ce qui ressemble à des sables mouvants.
"'Tain mais sans déconner !"
Je lâche un soupir et je fais de mon mieux pour ne plus bouger. Je dois sûrement avoir une tête de constipé tiens ! Je me tourne vers Leanne pour lui dire de faire le tour mais oh, trop tard ! Elle aussi se retrouve coincée...
"Bordel mais c'est quoi cette poisse sérieux !"
Sans bouger, je m'adresse aux autres qui suivent derrière.
"Stoooooooooooooooooop ! Je crois qu'on a un petit soucis actuellement voyez vous..."
Je grogne, furax d'avoir autant de poisse depuis quelques temps.
"Si j'attrape celui qui m'a jeté un sort, je jure que je lui fais bouffer mon poing..."
A peine avait-elle souligné qu'il valait mieux avancer que déjà, un membre de la sécurité ramenait sa fraise. Sérieusement, tout ce qu'elle faisait et disait avait nécessité à être commenté de la sorte ? Accusant d'abord le coup dans un haussement de sourcils face à l'agressivité de cet homme qu'elle n'avait pas plus sonné, elle finit par les froncer, plissant légèrement le regard, tel le fauve se préparant à bondir sur sa proie. « Me mêler de ce qui me regarde ? »Bordel, il avait conscience que depuis le début, il était aussi blacklisté qu'elle pour ce qui était de cette mission ? Le gars ramenait sa fraise en soulignant que le parc laissait les gens crever et ça, elle avait été plutôt d'accord avec lui. Mais ils étaient tous dans le même bateau alors ses affaires était bien celles des autres à ce moment là. Initiant un pas en avant, prête à se coller devant lui pour lui faire face, elle fut retenue par un geste d'Owen, lui adressant du coup un regard froid qu'il ne méritait pas. Acérant ses mots, elle était prête à les lui lancer au visage mais la mi-temps fut annoncée. Blake reprit son rôle de leader, informant l'assemblée que ça ne servait strictement à rien de se tirer dans les pattes. Elle lui aurait joyeusement souligné que c'était de son côté que ça merdait mais le regard qu'il lui adressa fut suffisant pour la retenir. Pinçant les lèvres, elle passa devant le sniper en lui adressant un regard qui en disait long avant de s'avancer dans la jungle. Le but de la mission, c'était ça non ?
Si le responsable souhaitait prendre la tête, qu'il le fasse mais pour l'heure, elle ruminait, préférant se tenir un peu à l'écart du reste du groupe. Owen la connaissait suffisamment pour savoir qu'il fallait tempérer maman ours croisée raptor et s'avança vers elle, lui soufflant de laisser couler. Poussant un soupir, elle leva les yeux et devant sa mine à la fois trempée et souriante, elle leva les yeux au ciel avant de sourire. « S'il l'ouvre encore, c'est à coup de crosse de fusil que je lui fais fermer sa gueule... Ou avec une fléchette hypodermique fichée dans le cul. Sérieusement, j'essayais juste de recadrer les choses sur notre priorité et l'autre vient défendre la gamine... C'est quoi ? Sa meuf ? Et puis elle est capable de se défendre toute seu... Oh merde. » Emportée par son monologue et ses émotions, elle n'avait pas vraiment fait attention à la surface sur laquelle ses pieds s'appuyaient... Ou s'enfonçaient. Engluée dans des sables mouvants, elle tira sur une jambe, la dégageant avec force pour mieux s'enfoncer avec l'autre. Avec cette pluie, rien d'étonnant dans ce bordel. A ses côtés, Owen subissait le même sort et quand leurs regards se croisèrent, elle ne put retenir son sourire en coin. « De la poisse ? Je vais le prendre personnellement, fais gaffe. »Essayant de se dégager dans un premier temps, elle finit par cesser de bouger quand la substance répugnante finit par lui arriver aux genoux. Owen venait d'alerter le reste du groupe. Pour sûr, ils allaient la laisser dans ce merdier.
De son regard clair, elle cherchait une prise en hauteur, une liane ou une branche mais celles qui se trouvaient à portée étaient trop souple pour lui garantir une extraction en bonne et due forme. Devant le marmonnement d'Owen, elle sourit à nouveau. « J'ai demandé à Parker de faire une poupée vaudou à ton effigie... A tous les coups, il l'a faite tomber dans son chocolat chaud. » Mieux valait en rire, n'est-ce pas ? Mais en attendant, elle continuait de s'enfoncer, la terre meuble atteignant désormais presque sa taille.
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I'll be the One to Survive
Mar 22 Oct - 13:17
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La tension était subitement montée d'un cran dès qu'ils avaient touché terre. La blonde avait visiblement un caractère de cheftaine, mais en même temps, est-ce que c'était pas un peu le cas de tout le monde ? Il fallait au moins ça pour survivre sur cette île. Et Booker n'était pas exactement un rayon de soleil, lui non plus. Bref. Haussant ses sourcils l'un après l'autre, elle ft une grimace comique à Forbes, objet involontaire de la dispute.
L'agent Blake s'en chargeait - c'était son job, dieu merci - aussi ajusta-t-elle les sangles de son sac et son fusil avant de se mettre en route à la suite des autres. Si elle avait espéré surveiller son binôme, reformer prudemment les équipes et maîtriser leur avancée, elle en était pour ses frais. Grady avait foncé devant bille en tête avec l'autre animalière. Dire qu'ils étaient là "depuis toujours"... Bref. Silencieuse et concentrée, elle prit la queue du groupe pour couvrir les arrières selon ce qui était convenu à ses yeux.
C'est ainsi qu'elle ne put empêcher son troll personnel de se jeter dans la boue la tête la première. Enfin presque. Hé bé on pouvait dire qu'ils envoyaient du bois les comportementalistes aujourd'hui. Dissimulant un sourire narquois, elle se déploya avec les autres agents de sécurité, évitant soigneusement les zones dangereuses en sondant devant elle avec une branche ramassée sur le sentier qu'ils traçaient aux-mêmes. Arrivée au bord de la zone mouvante, elle testa la solidité de sa branche et hocha la tête. Ça ferait l'affaire.
Quatre sur terre, deux futurs noyés, le compte était vite fait. Chaque mort en sursis avait droit à son propre binôme de sauveteurs. Pourvu qu'une créature infernale n'en profite pas pour leur tomber sur le râble. Elle fit signe à Forbes qui avait l'avantage d'être d'une force équivalente à la sienne et donc de pouvoir équilibrer la charge avec elle.
- Trouve toi une liane ou une branche au cas où la mienne tient pas le coup.
Les pieds solidement campés dans le sol, elle étendit alors sa branche entre les deux animaliers.
« Euh… » Visiblement, si tout le monde se souciait un peu de son état, personne ne lui laissa l’occasion de répondre pour leur affirmer que tout allait bien. Cillant un instant, elle regarda d’abord la blonde, puis Booker ouvrir la bouche avant de se faire rappeler à l’ordre par Blake. On était où là ? Croisant le regard de Mendoza, elle se retint de bouffer devant sa mine autant désabusée qu’elle ne l’était. Si les bleus devaient sauver l’histoire, on risquait d’avoir plus de casse que prévu… Mais l’intervention du responsable tant de la sécurité que de la bonne route de cette mission avait calmé le jeu. Lorna avait profité de son intervention pour récupérer son sac à dos qui, par chance, n’était pas tombé à l’eau en même temps qu’elle. Elle n’aurait pas été séparée de lui, elle aurait certainement pris de quoi se requinquer un peu après toutes ces émotions. Elle n’avait pas froid mais c’était plus qu’inconfortable d’être trempée de la tête au pieds. Elle aurait pu, elle aurait pris le temps de retirer chacun de ses vêtements pour les essorer. Mais ils n’avaient ni le temps, ni la possibilité d’agir de la sorte. Alors elle prit sur elle, son uniforme plus lourd que prévu sur son corps.
Ils se remirent en route, les comportementalistes partant devant. Rattrapant Booker, elle se plaça à sa hauteur. « Eh ! Ne t’emmerde pas la prochaine fois, c’est pas grave t’sais… Et pour te répondre… Ça va. » Elle lui adressa un léger sourire en coin. Elle trouvait ça sympa de sa part d’avoir essayé de prendre sa défense, mais il n’avait pas à agir de la sorte. Elle était habituée à pire et ce n’était pas une mégère certainement en manque quelconque qui allait l’intimider. Suivant le mouvement dans la jungle, ils finirent par se stopper net quand ils tombèrent sur les Animaliers en bien mauvaise posture. Observant les sables mouvants avec des yeux ronds, elle fut bien soulagée de ne pas être poisseuse au point de finir également dedans. Se plaçant aux côtés de Mendoza, cette dernière commença à chercher un moyen de les sortir de là. Non mais vraiment, comment on fait pour se retrouver dans une situation pareille. Et, tout le monde étant occupé à essayer de les sortir de là… Personne ne cherchait plus le danger véritable du regard.
Mendoza lui conseilla de chercher une liane ou une branche afin de lui venir en aide. Haussant les sourcils, Lorna réfléhcit un instant avant de sourire en coin. « Je crois que j’ai mieux que ça… » Avec la vivacité d’un éclair, elle ôta son sac à dos et l’ouvrit rapidement, dégainant une corde qu’elle avait pris par pure précaution avec un sourire victorieux. Apparemment, le karma voulait que ce soit sa journée, de bien des manières… « Peut-être qu’en lança au-dessus d’une branche plus haute, on pourrait les extraire plus facilement ? » Ca semblait logique. Ce qui rentrait de manière verticale dans le sol ne pourrait pas ressortir autrement. Seulement, ça impliquait de bien viser avec la corde. S’attaquant rapidement à un large nœud de pendu, ils pourraient demander aux animaliers de se le metter sous les bras… Ca faciliterait l’extraction… Non ?
Lance partait facilement au quart de tour. C’était un homme d’un naturel agressif et le fait que quelqu’un s’impose dans une conversation qui n’était pas sienne ne lui avait guère plu. Il était vrai qu’il en avait fait de même avec Lorna et Julian avant le début de la mission, mais d’un autre côté, personne d’autre que lui n’aurait été sincère avec la jeune femme en affirmant que le parc –enfin ses dirigeants- préférait perdre des humains que des reptiles à la c*n. Le regard sur Wayne, le soldat ne prenait pas en compte la rancœur d’Owen envers son comportement face à sa comparse animalière. Il se doutait bien qu’une telle ambiance ne plaisait à personne et s’en moquait pas mal. Ce n’était pas la première fois qu’il agissait en brute épaisse, ça ne sera pas la dernière. De toute manière, il se désintéressa bien vite de la situation. Après avoir remise la femme à sa place, il jugeait que l’affaire n’en valait pas plus que ça de son intérêt. Quand bien même, Blake s’occupa rapidement de calmer le jeu en insistant sur la mission en cours.
Aussi, Lance n’ajouta rien à cela et reprit la marche en même temps que le reste du groupe, non sans soutenir d’un œil sombre le regard que Leanne lui avait lancé au passage. Oh elle pouvait lui en vouloir autant qu’elle le voudrait, elle ne fera pas sa loi auprès de lui, c’était chose certaine ! Laissant les autres dans leur coin, Lance suivait le mouvement en gardant ses sombres pensées pour lui, son fusil toujours en main au cas où. C’est alors que Lorna se posta à ses côtés, elle qui n’avait même pas pu dire un mot avant. Elle annonça alors que tout ceci n’était pas grave et daigna même à répondre à sa question première malgré ce qui venait de se passer. Ses impressions sur la jeune fille ne cessaient de se confirmer. Elle avait bien meilleure caractère que l’animalière –et que lui d’ailleurs- et sa personnalité lui convenait parfaitement. Il était même assez étonné qu’elle le prenne aussi bien. Mais il afficha un très léger sourire pour lui répondre.
- C’est l’essentiel.
Mais soudain, son attention se tourna vers les deux animaliers qui étaient devant et qu’ils venaient de rattraper, surtout parce que ceux-ci ne pouvaient plus avancer, enlisés dans des sables mouvants. Les quatre membres de la sécurité se regroupèrent face aux animaliers dans de beaux draps. Ils s’enfonçaient rapidement mais heureusement savaient apparemment qu’il ne fallait pas trop bouger dans ce genre de situation. Eva fut la première à réagir, attrapant une branche pour essayer de les tirer d’affaire. Mais Forbes avait visiblement pensé à tout. Elle sortit une corde de son sac. Honnêtement, c’était juste l’idéal, autant que sa remarque d’ailleurs. Heureusement, ce n’était pas des branches au-dessus de leur tête qui manquait. Il fallait juste en trouver une bien solide. Lance gardait un œil à la scène, autant que son attention aux alentour. Il ne faudrait pas que des prédateurs décident d’organiser un gueuleton devant ces humains en mauvaise posture !
Avec une corde, il serait plus avisé de n’en sortir qu’un à la fois. Autant pour éviter que la branche ne cède, pour que le poids ne soit pas de trop à sortir d’un coup, et pour éviter que la corde ne lâche à cause des frottements qu’elle aura contre la branche avec le poids d’une personne en plus de ça. Lance jugea rapidement la situation. Il savait que Eva avait une bonne expérience et elle semblait être une femme physiquement forte. Il ne connaissait pas Forbes plus que ça. Leanne sera plus facile à sortir de là que Owen dont le poids en muscle ne devait pas être négligeable. Lance tourna un regard vers Julian. Il fallait qu’il y ai au moins une personne pour surveiller les alentours et il espérait que Julian s’en charge. En attendant, plus vite les animaliers seront hors de danger, mieux ça vaudra pour tout le monde. Autant ne pas laisser le temps à carnivore de pointer son museau par ici.
- Ouais, répondit-il à Lorna, c’est parfait.
Elle s’empressa alors de faire un nœud, formant une boucle qui facilitera la prise des animaliers sur leur issue de secours. Le trentenaire laissa le soin à la jeune femme d’envoyer la corde au-dessus d’une branche qui semblait adéquate, prêt à aider à tirer dès que tout serait en place.
Julian conserva son sérieux, ne serait-ce que pour rappeler à toutes les personnes présentes qui était en charge ici. Les tensions s'étaient visiblement apaisées, mais les rancœurs demeuraient. Owen et Leanne partirent devant, le dresseur de raptors cherchant à calmer le caractère de feu de la jeune femme. Il connaissait suffisamment Owen pour avoir reconnut dans l'expression de son visage, une furieuse envie d'en découdre avec Booker. Il les laissa s'éloigner et même passer devant, préférant éviter de jeter de l'huile sur le feu, persuadé peut-être que les esprits s'apaiseraient d'eux-même. En toute franchise, il n'avait pas envie de jouer les chefs mais le ferait sans scrupule s'il le devait. Il espérait cependant ne pas avoir à le faire, jouant sur la confiance qu'il portait en chacun des agents présents pour mener à bien cette capture. Fusil en main, il fermait la marche, plaçant ses pas l'un après l'autre, à reculons ou bien en biais afin de s'assurer d'avoir toujours un oeil sur l'arrière du groupe juste derrière Mendoza. Au moins, elle ne faisait aucune vague, ne prenant la défense de personne, se contentant de faire son job.
Ils marchèrent ainsi un temps, jusqu'à ce que Owen ne leur demande de s'arrêter depuis la tête de la file. Toujours sur le qui-vive, Julian se rapprocha pour découvrir Owen et Leanne enfoncé dans un marécage, apparenté à des sables mouvants. Il jura entre ses dents, contre la poisse qui semblait les accompagner. Et avant qu'il n'ai pu donné un ordre quelconque, les filles de la sécurité prirent les choses en main. Mendoza trouva une branche et après s'être assurée d'être elle-même placée en sécurité, elle en lança un coté aux deux animaliers pris au piège. Julian ne surveillait les opérations qu'à moitié, l'autre partie de sa concentration étant destinée à surveiller les alentours. Forbes proposa alors une cordes et par il ne sut quel miracle, réussit à la lancer par dessus une branche basse. Julian haussa les sourcils en regardant la corde retomber comme une liane de l'autre côté. Si elle parvenait à les hisser par ce biais, cela tiendrait du miracle. Booker et Mendoza l'aidèrent mais comme Julian s'y attendait, la branche céda sous le poids d'un corps, collé au sol par la vase épaisse. Le craquement du bois sembla résonner un moment dans la jungle, la plongeant pour quelques longues secondes dans un silence relatif. Le bourdonnement des insectes et le chant des oiseaux reprirent eu après.
S'approchant suffisamment, il attrapa la corde qui pendait depuis les mains de Forbes et lui tendit son fusil en échange.
- Forbes, Mendoza, prenez le tour de garde s'il vous plait.
Il n'y avait pas une minute à perdre, Owen et Leanne s'enfonçaient lentement mais surement, la boue leur arrivait déjà à mi-cuisses et nul n'ignorait qu'il faudrait les tirer de là un par un.
- Allez Booker, au boulot, lança-t-il au trentenaire avec un sourire entendu avant de s'adresser aux deux poissards. Respirez profondément et agitez vous le moins possible.
De l'autre côté du lasso, Leanne s’arrimait fermement. Julian tenait toujours le lien entre ses mains lorsqu'il contourna un arbre suffisamment épais afin de se servir de lui comme d'un point d'ancrage leur permettant de les hisser plus aisément chacun leur tour. Donnant le reste de la corde à Booker, il se mit à tirer dessus avec un geste puissant et long, le pied en appuie sur l'arbre afin de se donner plus d'envergure. Épaulé par le brun qui assurait la prise juste derrière lui et apportait sa propre force au mouvement, la corde se tendit sur le sol entre Leanne et le tronc. A force de gestes répétés mais sans à-coups, ils la hissèrent en dehors de la zone mouvante, jusqu'à ce qu'elle puisse par elle-même se redresser sur le sol dur, une traînée de boue couvrant ses jambes jusqu'à sa poitrine. Restait à présent Owen et son poids de fillette. Julian ignora la chaleur de l'effort tout comme celle qui lui brûlait les doigts et l'intérieur de ses mains dans le frottement de la corde exacerbé par l'humidité. Ils devaient faire vite parce que la jungle n'était pas sûre et que le suchomimus n'était pas le seul danger dans ce secteur. Alors, après un nouveau regard à Booker, il attendit qu'on relance la corde à Owen et dès que le dresseur l'eut attrapé, il tira à nouveau.
Essayant d’amener un peu d’humour à leur situation, elle commençait à paniquer doucement intérieurement. Son instinct de survie menaçait de prendre le dessus accompagné de près par celui maternel qui la fit penser malgré elle à son fils, resté seul à l’appartement. Pinçant délicatement ses lèvres, elle cherchait un moyen de s’en sortir quand on lui en offrit finalement un. Il y eut d’abord une branche tendue, puis une corde fit son apparition. Le sol atteignait son fessier quand elle réceptionna l’autre extrémité, l’enfilant sous ses bras et se cramponnant solidement à la chose. Une première traction fut faite et si elle sentit légèrement son corps tenter de sortir de là, elle sentit surtout le relâchement du lien et manqua de se prendre la branche sur la tête. « Wow ! Si vous voulez m’achever, merci, mais je préfère une balle dans le crâne ! » Blake prit alors les choses en main, refilant la sécurisation des lieux aux deux jeunettes avant de demander à Booker de lui filer un coup de main. D’un regard échangé, Leanne hocha la tête, lui certifiant qu’elle était prête, s’agrippant un peu plus à ce qui s’annonçait être son moyen de sortie.
Tirant sur la corde, Leanne serra les dents. La sensation de la corde autour de son corps autant que de son corps rappelé dans le sol n’avait rien d’agréable. Essayant de les aider à l’aide de quelques mouvements de pied bien donnés, elle sentit la terre meuble lâcher prise sous elle, comme abandonnant l’idée de la retenir. Petit à petit, son corps fut extrait de là, repassant sur terre, traîné au sol pour mieux la dégager de la zone à risque. Enfin sur une terre ferme, elle poussa un long soupir, mélange de soulagement et d’agacement. Se libérant de la corde, elle se releva avec une étrange sensation dans les jambes, relançant la corde à son collègue et ami. Passant sa main sur son visage, elle se recouvrit un peu plus de la substance visqueuse sans se soucier vraiment de la chose. Tournant son regard vers les autres, elle se dirigea derrière Booker pour prendre la corde à son tour. Un coup de main pour sortir Owen de là risquait de leur être bien utile… Il pesait son poids, le gaillard… « Merci. » Elle avait soufflé cela aux deux hommes en passant avec de joindre ses forces aux leurs, donnant toute la force qu’elle avait dans ses bras pour ce qui s’annonçait être un effort assez long.
Sam 26 Oct - 15:20
Invité
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Voilà pourquoi Forbes était son binôme préféré. Lefat qu'elle soit la seule avec qui elle avait bossé jusque là jouait un peu, forcément, mais pas seulement.Elles n'avaient pas les mêmes idées ni les mêmes références et du coup, se complétaient généralement bien. Preuve était faite une nouvelle fois avec cette corde salutaire que Lorna sortit de son sac. Abandonnant sa branche, Eva approuva le plan, elle aussi et ils se mirent au boulot avec Booker. Bon, ce n'était pas parfait, mais ça avait le mérite d'être une solution viable pour sortir du merdier des gens qui s'y étaient enfoncés jusqu'à la taille, sans jeu de mot.
Malgré cette belle prise d'initiative, le branche qui faisait office de poulie cassa, manquant au passa d'éborgner la blonde qui ne manqua pas de s'en plaindre. Décidément, elle n'en ratait pas une celle-là. Pour la reconnaissance, on repasserait. Eva s'abstint bien évidemment de tout commentaire à ce sujet, ajouter de l'huile sur le feu étant totalement inutile à ses yeux, mais elle se demanda s'il existait un contentieux entre Forbes et l'animalière dont ils n'étaient pas informés. C'était le genre de choses qu'elle aurait préféré savoir avant de partir en mission avec les deux. Cela dit, elles ne semblait pas vraiment dans ce cas. C'était juste la vet qui avait tendance à l'ouvrir beaucoup. Rien d'insurmontable, donc.
Au signe de Blake qui prenait les choses en mains, elle hocha la tête simplement, sans commentaires ni chichis, et alla se mettre à un endroit pratique pour surveiller la jungle alentour, leur petite bande embourbée dans son dos pour couvrir le sauvetage. Sans se presser ni se laisser déconcentrer, elle mit son fusil en joue et entreprit de surveiller avec attention tout autour d'eux le temps qu'on sorte les animaliers. Après, peut-être qu'ils arriveraient à avancer un peu. Mais elle commençait à douter sérieusement de la réussite de cette mission.
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2981 12289 0![[10/06/2019]Capture du Suchomimus - Rp Commun - Page 2 Noat](https://www.zupimages.net/up/16/52/noat.gif)
![[10/06/2019]Capture du Suchomimus - Rp Commun - Page 2 99cu](https://www.zupimages.net/up/18/34/99cu.gif)
![[10/06/2019]Capture du Suchomimus - Rp Commun - Page 2 Gp2x](https://www.zupimages.net/up/16/52/gp2x.gif)
