Oh cette nuit horrible que je viens de passer. La première de ce genre depuis mon arrivée sur le Renaissance. Ce n'est en aucun cas un problème de Lune, ni de vessie. Juste un surplus d'excitation. Comment aurais-je pu me sentir autrement? On m'avait apporté un nouveau dossier à lire, hier dans l'après-midi, en ajoutant qu'il s'installerait dans le même dortoir que celui que j'occupe actuellement. J'eus un sourire en apprenant cette nouvelle et lorsque la personne qui venait de m'annoncer cette bonne nouvelle repartit à son travail, je lève les bras en l'air en me retenant difficilement de pousser un cri de joie. Toutefois, ce que mon corps ne se retient pas de faire, c'est de se dandiner.

Suite à cela, je prends un instant pour inspecter mon dortoir. Ce n'est pas le bordel, mais j'ai tout de même un peu de rangement à faire. Cependant, le seul endroit que je n'ai pas besoin de vérifier, c'est bien mon lit. Rien n'y traine et surtout, à peine levée, il était refait à la perfection. L'armée avait été une maîtresse des plus exigeante sur ce point précis. Comparé à mon adolescence où je n'y faisais absolument pas attention, c'est sans nul doute l'un des chapitres important de mon passage dans cette institution si chère à mon cœur.

Allez je m'y mets pour que tout soit prêt à son arrivée. J'ouvre un peu le hublot, juste quelques minutes, afin que l'air purifie la pièce. Je déplace une pile de vêtements d'une armoire à une autre. Oui j'avais pris mes aises et j'en avais bien profité tant que j'étais seule. Je referme le hublot dès que je finis le rangement histoire que mon petit coloc ne gèle pas. Enfin après, s'il tombe malade, il aura au moins une infirmière sur place.

Est-ce que ce ne serait pas le bon plan au final?

Vu l'heure je devais encore avoir un petit moment devant moi. Suffisamment pour aller prendre une bonne douche qui finirait de me réveiller. Je prends tout mon nécessaire de douche ainsi que des vêtements et sous-vêtements propres et direction les sanitaires.

Quinze minutes plus tard, je suis de retour dans le dortoir, toute propre. J'ai opté pour une tenue blanche que j'aime tout particulièrement. Car, bien qu'elle soit courte au niveau de mes jambes, elle est en partie en laine et elle tient chaud. C'est tout ce que je demande pour cette foutue saison. Mes cheveux entourent mon visage, les pointes glissant sur mes épaules. Pour terminer, un léger maquillage.

Je suis prête!

Tenue:

Le pire moment est arrivé. L'attente. Tandis que de multiples questions envahissent mon esprit. Comment sera-t-il physiquement? Même si je me moque un peu du physique, du moins oui évidemment, il faut un minimum, mais ce n'est pas le plus important. Contrairement à son caractère et la première impression sera cruciale. Il va m'entendre s'il est désordonné, s'il est du genre à me reluquer comme si j'étais un morceau de viande. Bref vous aurez compris. Je ne compte pas le rater si je viens à m'en rendre compte.

Rhaaa! Je n'y tiens plus! Je me lève de mon lit, où je me suis assise pour patienter et je me rends jusqu'à la porte. J'allais poser ma main sur la poignée lorsque je remarque que cette dernière bouge, la porte s'ouvrant par la suite. Je me retrouve face à un homme plus jeune que moi. Et oui, l'avantage de pouvoir lire les dossiers! Cinq ans de différence, ce n'est pas dramatique.

J'affiche un grand sourire avant de lui répondre.

- Bonjour! Je m'exclame, ravie de le rencontrer. Bienvenue sur le Renaissance et dans ton dortoir. A mes mots, je me déplace légèrement sur le côté pour le laisser entrer. Je lui fais un petit geste l'invitant à pénétrer avant de poursuivre. Je suis Hayley, ta coloc et infirmière sur le Renaissance, enchantée de faire ta connaissance Alessandro. Mon sourire ne quitte pas mes lèvres. Je referme la porte et je viens aussitôt lui montrer où est mon lit et mon armoire afin qu'il puisse choisir où il désire s'installer.
Puis je pose une petite question pour le taquiner.

- Pas trop effrayé de te retrouver un jour avec ces gigantesques animaux? Ca va te changer avec ceux d'un zoo, mais bon je suppose  que si tu es ici, c'est un rêve qui devient réalité?

Ensuite, je lui laisse tout le temps qu'il lui faut pour s'installer et prendre ses marques.

- En effet, ce dortoir n'est plus seulement le mien, ni le tien. Il devient le nôtre.

J'apprécie le sourire qu'il me retourne. Il est charmant à première vue. Ma première impression est en train de terminer sa conclusion, mais jusqu'ici, les feux sont vert. Ce qui est bon signe. Je l'observe examiner les alentours de notre dortoir calmement sauf qu'après m'être présentée et lui avoir dis que je suis l'une des infirmières de ce bateau, il se retourne vers moi en répétant le mot "infirmière". La surprise s'entend et j'affiche un petit sourire en coin.

Et puis, comment ça, ça sonnait comme un mauvais scénario de film de Noël? De mon humble avis, le scénario n'est pas si mal. Il a obtenu un bon rôle d'après moi. Je le trouve plus tôt chanceux.

- Oui tu as en face de toi l'une des infirmières du bateau. Tu es bien tombé. Dis-je d'un nouveau sourire. Je serai aux petits soins si tu tombes malade. Franchement, nous sommes d'accord, tu as la meilleure coloc? Je termine en lui faisant un clin d'œil.

Alessandro me remonte qu'il n'a pas besoin  de se présenter. Ah oui, je comprends, cela peut sembler étrange aux premiers abords. Je ne suis pas du tout une stalkeuse, il n'a rien à craindre. Je le rassure immédiatement.

- Ne t'en fais pas, c'est l'un des avantages d'être une employée du service médical. Nous recevons les dossiers des nouveaux arrivants avec les informations importantes telles que ton groupe sanguin, ta taille, tes antécédents médicaux. Rien de trop intrusif. En résumé, tout ce qui pourra nous aider à te sauver la vie un jour si cela est nécessaire.

Je lui laisse donc le temps pour choisir son lit, son armoire et il fit un choix auquel je ne me suis pas attendue. Il prit un lit en hauteur. Selon moi, sur un bateau, ce n'est pas forcément une décision que j'aurais pris. Libre à lui, je me retiens de tout commentaire. L'avenir nous dira si j'ai raison ou non.

A nouveau il se tourne vers moi après que je l'ai questionné au sujet des dinosaures. D'un côté je comprends ce qu'il essaie de m'expliquer, mais d'un autre, avec tout ce qu'on avait pu lire sur L'Indominus Rex, cela me suffit amplement pour avoir des frissons dans le dos. Les généticiens, quelles bandes de fous d'avoir créer un dinosaure avec certains gènes  qui lui donne des avantages si énormes qu'il se retrouve sans concurrent au sommet de la chaine alimentaire. En bref, n'oublions pas le passé et la folie des géniticiens en fait partie.

- Oui je comprends ce que tu veux dire. Nous le saurons réellement lorsqu'il sera sans doute trop tard. Mais si je te dis Indominus Rex, tu ne ressens vraiment rien? Lui demandais-je d'une voix amusée.

Encore une fois, je suis amplement d'accord. Se retrouver face à l'un d'eux sera le meilleur examen que l'on puisse avoir. Et cela viendra plus vite qu'on ne le pense. Il me répond tout simplement un "On peut dire ça comme ça." Pas très développée comme réponse, mais je n'ai pas besoin d'insister pour comprendre qu'il n'a sans doute pas envie d'en parler. Tout simplement. Et je sais respecter ça. Ma curiosité ne doit pas oublier que nous venions de nous rencontrer.

Laissons lui du temps.

- Peut-être as-tu envie que je te laisse te reposer? Si c'était ton premier trajet en hélicoptère, tu as sans doute besoin de faire redescendre l'adrénaline. Une petite douche pourrait te détendre également. Ou sinon,  tu me dis, j'ai un peu de temps libre devant moi. A cette heure-ci, il doit y avoir un peu de monde à la cantine, à la salle d'entrainement voir même à la salle commune. Qu'est-ce qui te tente?

Je viens m'adosser contre le mur afin de lui laisser le temps de digérer mes propositions et de prendre le temps d'y réfléchir. Comme dit, je ne suis absolument pas pressée ce matin. C'est l'avantage d'accueillir un nouveau.

Actuellement, la seule chose qui fait que je deviendrais ronchonne, c'est le fait de tourner ma tête ver le hublot et d'observer ce temps pourri. Alessandro n'a encore rien fait pour que je devienne ainsi.

Pour ce qui est du bateau, je suis mitigée. Je m'en accommode bien pour l'instant, même si ce n'est pas la première fois. Cela n'a jamais été sur de longues périodes donc je vais voir si mon sentiment change plus le temps passe. Au moins nous ne sommes pas avec la Navy. Et ça, c'est le point important que je retiens. "oui oui moi je pilote des avions de chasse, blablabla". On les connait ces pilotes avec un melon énorme. Enfin soit!

Je n'ai absolument rien à lui reprocher et mon feeling est toujours bon. Oui je suis bien d'accord, ça démarrait plutôt bien.

Il me fit rire à la façon dont il acquiesce lorsque je le questionne sur le fait qu'il est tombé sur la meilleure coloc. J'ai la petite impression qu'il est un peu timide et je ne peux m'empêcher de retenir un sourire. Cela promet des situations très drôle à l'avenir. Oh oui...

J'hoche de la tête lorsqu'il me montre sa surprise après lui avoir expliqué que l'on recevait un dossier de chaque nouveau membre avec les détails importants. Mais il finit par comprendre et je lui souris une nouvelle fois pour le rassurer.

-Ne t'en fais pas, nous ne comptons pas divulguer quelconques informations. Je n'ai aucun doute sur le personnel médical du Renaissance, alors tu peux rester serein. Je tente de le rassurer au mieux d'une voix calme et compréhensive.
Car oui, je peux évidemment comprendre sa crainte. Mais elle n'est pas légitime, je ne le permettrai pas sur ce bateau. Et je suis certaine que je ne suis pas la seule à penser ainsi.

A nouveau je trouve que sa réponse, à propos de l'Indominus Rex, est vague, très vague. Un simple oui qui a tendance à cacher une autre vérité. J'en viens à me demander si il n'a pas perdu quelqu'un lors de cet incident. Toutefois, je ne peux en être certaine, après tout il me tourne le dos pendant qu'il range ses affaires. Il ne perds rien pour attendre. Je saurai, je saurai!

Il finit par ajouter que ce n'était pas de la peur. Un indice, merci coloc! Pfff j'ai beau réfléchir, j'en viens à être jalouse de Miss Lane, elle est si douée pour ce genre de chose. Enfin jalouse jusqu'à un point, c'était bien différent quand c'est moi qu'elle passait à la casserole! Je souffle ma question.

- Alors qu'est-ce donc?

Il se retourne vers moi et mon regard se pose de nouveau sur lui. Il prend la parole pour me questionner à son tour. Et moi? Suis-je effrayée? Je penche légèrement la tête sur ma droite en y réfléchissant. Pendant ce moment là il poursuit en me disant que je n'ai pas besoin de me retrouver devant ces animaux, que cela ne fait pas partie de mon métier en toute logique mais vu que je suis du projet.

- Oui je ressens de la peur. Mais elle ne me paralyse pas. A l'armée on apprend à la contrôler. Si tu n'arrives pas à la gérer, tu perds la vie, c'est aussi simple que cela. Elle peut être une force tu vois ce que je veux dire? Je lui laisse quelques secondes pour réfléchir à ce que je viens de dire avant de continuer. Et j'espère tout de même avoir la chance de me retrouver devant certains d'entre-eux. Bon, certains, je ne suis pas certaine de le vouloir à moins que ma vie ne soit pas en danger. Et pour ton information, quand j'étais dans l'armée, j'étais infirmière sur le terrain. Je participais à des missions.  

Je ferme les yeux pour chasser les souvenirs qui tentent de revenir à la surface. Je les réouvre quand il prend la parole afin de me répondre une nouvelle fois. J'avais visé juste en tout cas pour l'adrénaline. Je réponds à son sourire en affichant l'un des miens en coins. J'hausse les sourcils en entendant la fin. Un chaperon? Je n'étais pas habillée en rouge, qu'est-ce qu'il me raconte? Je pouffe légèrement.

- Je ne commence mon service que cet après-midi donc vraiment, j'ai encore le temps devant moi. Et vu que c'est assez calme, les agents d'intervention n'étant pas encore rentrés, nous ne sommes pas le service avec le plus de travail pour le moment. Donc vraiment, je suis disponible. Sinon là tout de suite, tu n'as aucun vertige? Il arrive lorsqu'une personne n'est pas habituée à l'adrénaline, qu'il puisse ressentir les même effets qu'une personne alcoolisée. Donc nous allons éviter le sport. Que choisis-tu?

La claustrophobie.

Effectivement sur un bateau, on peut en faire une première approche. Et encore, sur le Renaissance, c'est moins évident de la ressentir de mon point de vue. Je me dis qu'une personne qui commence à ressentir ce symptôme sur ce bateau, je peux sans nul crainte lui interdire de poser les pieds dans un sous-marin. Je n'ai jamais eu la chance de pouvoir tester, mais les histoires sont vraies à ce sujet. Nos nerfs sont réellement mis à rudes épreuves. C'est la claustrophobie à son paroxysme. Toutefois, il ne faut minimiser aucun symptôme et comme pour toute maladie, ne pas les prendre à la légère.

Des explosions, c'est peu probable avec moi. Des étincelles par contre, c'est une possibilité. Si on me blesse, je ne parle pas que physiquement, ma vengeance peut être chirurgicale tout comme elle peut être étudiée. La vengeance est un plat qui se mange froid. Avec moi le plat a de grande chance d'être gelé. En résumé, qu'importe le temps que je prends, ne soyez pas naïf. Je n'oublie pas.

Au vu de sa réponse, il semble que je sois arrivée à le rassurer un tant soit peu. IL n'a rien à cacher? Laisse moi en douter. Tout le monde a de petites choses à cacher. J'affiche seulement un petit sourire en coin pour seule réponse. Jouons la finement, hin hin hin.

Ah finalement je n'aurai pas à creuser, du moins pour l'instant. Ce n'est pas de la peur, mais bien de la peine qu'il ressent quand on parle de ce fameux spécimen. Car, oui, ses changements génétiques l'ont éloignés de ce que doit être un dinosaure.

Donc il a bel et bien perdu quelqu'un. Son père.

Je me détache du mur afin de m'avancer vers mon coloc. Non pas pour un câlin, faut pas abuser. Je m'arrête devant lui, en gardant une distance respectueuse et je prends la parole d'une voix douce et compatissante.

- Je suis sincèrement désolée d'apprendre cela, Alessandro. Tu as choisi de suivre sa voie et de lui faire honneur? Je n'ai aucun doute qu'il doit être fier de toi. Cela me donne une idée de ce que nous pourrions faire, je compte le lui proposer après. Attention, ma voix est douce et compatissante, mais il n'entendra aucune pitié. Je sais que les gens détestent ça et si j'étais dans la même situation, je crois que ce serait le genre de chose qui me ferait exploser.

Quoi qu'il en soit, je suis contente qu'il s'est confié à moi. Je me dis que la première impression de son côté ne doit pas être mauvaise, ce qui me rassure.

Alessandro réagit sur le fait que j'avais été à l'armée dans un premier temps et dans le suivant qu'il trouve ça très bien. Heureusement qu'il trouve ça bien sinon ce serait la fameuse étincelle!

- Oui j'en suis assez fière. Je m'exclame en riant doucement. C'est sans aucun doute la meilleure décision de ma vie, vraiment.

Puis il m'explique ce qu'il voulait me dire à propos de la peur des dinosaures. Il se demande si ce n'est pas juste de l'appréhension. Je vois ce qu'il essaie de me faire comprendre. Un peu comme le téléphone arabe. Ce jeu où tu commences et que tu dis "j'ai bu de l'eau" et que le dernier de la chaine de personnes participant au jeu se retrouve par dire "je l'ai vue boire de l'eau en se déshabillant". J'exagère un peu, mais c'est vraiment le ressenti que m'a laissé ce jeu débile.

- Après, tout dépend de celui que je croiserai. Imagine que je croise un raptor, j'ai beau les apprécier plus que les autres, mais mon intérêt pour eux ne va pas jusqu'à rester plantée devant ces chasseurs et attendre. Je pense qu'il sera bon que je ressente un minimum de peur en plus de l'émerveillement pour qu'elle me force à bouger et surtout à réfléchir à comment m'en sortir vivante. Je suis d'accord que si je croise un herbivore, la peur ne doit pas être si présente pour m'empêcher d'apprécier ce moment. En ressentir juste assez pour garder en alerte notre vigilance. Je rigole un peu avant de terminer. Désolée j'ai monopolisé un peu la parole. J'espère que tu ressentiras tout ça également, je te le souhaite même.

Il me dit qu'il se sent bien et j'hoche la tête. Heureusement oui que je ne connais pas son envie de passer par-dessus bord pour rejoindre l'île. Ca serait gênant de devoir l'attacher au lit si rapidement non? Il m'avoue aussi qu'il ne sait pas trop quoi faire maintenant qu'il est à bord.

- Logiquement, on a du te donner tes accès pour le laboratoire? Peut-être te familiariser avec ce dernier, rencontrer tes collègues. Ou sinon je veux te proposer quelque chose. Si tu as envie de parler de ton père, très franchement, cela ne me dérange pas. Il était soigneur lui aussi?

Ce genre d'étiquette.

Comme je peux comprendre.

La mienne m'a collée jusqu'à la fin de mes études universitaires. Ce n'est pas pour rien quand je dis qu'être rentrée dans l'armée a été la meilleure décision de ma vie. Ne plus avoir ce chewing-gum sous mes chaussures avait été une joie sans nom. Je pense que je ne regretterai jamais cette décision. Alors comment ne pas comprendre?

J'hoche la tête tout en l'écoutant attentivement. Oui c'est peut-être le seul avantage, qu'il lui a sans doute été permit de rejoindre ce projet plus facilement. Sans être pistonné, mais juste par respect. Et à sa place, j'en serais fière. Il pense que son intérêt pour ce projet aurait sans doute abouti à un moment de sa vie. Encore une fois, comment ne pas le comprendre?

- Surtout pour un soigneur comme toi. Oui tu aurais pu te contenter des animaux dans le zoo où tu exerçais, mais moi à ta place, jamais je n'aurais pu résister à avoir la chance de soigner des créatures d'un autre temps. Je m'imagine ça un peu comme une drogue pour un junkie non? J'affiche un sourire taquin pour terminer mes dires.

Le paradis, tout ça, ce n'est pas mon truc non plus. Par contre, je serais fort étonnée si il m'avait dit ses origines et ensuite que tout ça, ce n'était pas son truc, qu'il était quelqu'un de rationnel. Pour un italien, oui clairement, il aurait pu lire ma surprise sur mon visage plus aisément qu'un rapport scientifique. Moi qui les croyait très pratiquant. Enfin, comme pour tout, il y a des exceptions. Et il n'y aura aucun jugement de ma part s'il m'avoue cette facette de lui. C'est sa vie après tout.

On en vient à reparler de la peur et des dinosaures. Et il réagit sur mon exemple avec le raptor. Et évidement, je suis tout à fait d'accord avec ce qu'il venait de dire. Cela dépend bien entendu de la situation. Et il ne faut pas oublier que le risque ne descend jamais à zéro. Ils seraient bien capable de trouver un moyen pour que notre sécurité ne soit que temporaire.

- Tu as raison, cela dépend de la situation. Mais avec les raptors, je me dis qu'on ne peut jamais être sûr de rien. Ils sont si intelligent et vicieux qu'ils ont le don de rendre nerveux même une personne qui se sent parfaitement en sécurité. Je me racle la gorge puis rigole. Ca se voit que c'est mon dinosaure préféré? Je tire légèrement la langue pour conclure mes dires.

Je ne vais pas lui avouer que j'ai un tatouage dans le bas du dos avec une griffe de raptor. Il aura sans doute l'occasion de l'apercevoir, que je le veuille ou non. Je me demande tiens quelle sera sa réaction. Je suis certaine qu'elle vaudra le coup!

J'avoue! Quelle chance d'avoir pu toucher la fourrure d'un grizzli. J'en serais jalouse. Pouvoir voir de plus près une girafe, un rhinocéros et même, cela va de soit, un tigre ou un lion. En pensant à cette chance, je me dis que je n'ai pas assez profité des zoos. Mais bon, n'étais-je pas en train de vivre en direct la réhabilitation du plus grand zoo avec les plus grandes créatures? Pas que moi. Toutes les personnes du Renaissance bien entendu. Il faut que nous réussissions. Je ne veux pas entendre parler d'échec.

- Oh bien, tu as déjà pu voir le laboratoire. De toute façon, j'imagine que comme moi, tu n'auras pas énormément de travail jusqu'à la reprise de certaines zones.

Au vu de ma proposition de parler de son père, je ne me suis pas attendue qu'il accepte. Ce que j'aurais évidement compris. Il m'apprend donc qu'il était vétérinaire et qu'il savait prendre soin des herbivores tout autant que des carnivores. Ce qui faisait de lui, selon moi, un excellent vétérinaire. Qu'importe leur choix de nourriture, chaque animal avait droit aux meilleurs soins.

Et quand Alessandro me raconte que son père pouvait passer des jours sans rentrer chez lui, mais qu'il ne manquait pas d'appeler pour raconter ses journées à son fils. Je m'imagine très bien la scène et j'ai le sourire qui apparait sur mes lèvres. Cela avait dû être si enivrant pour cet enfant qui attendait chaque appel. Un père comme j'aurais aimé en avoir un. Un qui mérite son titre. Je l'enviais.

Et sans que je ne puisse les contrôler, je sens des larmes couler sur mes joues.

- Il avait l'air d'être un très bon père.

Au contraire je trouve que ma comparaison est bien placée. En tout cas, pour moi, selon comment j'imagine la chose et en me mettant à sa place, de soigneur animalier. Je me dis qu'un junkie accro à la marijuana, on lui dépose de la cocaïne non loin de sa personne. Va-t-il résister longtemps? Cela dépend de son mental, mais encore une fois selon moi, c'est presque irrésistible. En tout cas si il n'y a jamais touché avant.

Pour un soigneur animalier, tu as la chance de travailler dans un zoo avec les plus gros animaux existant à l'heure actuelle. Et là, tu entends parler d'un nouveau zoo qui est arrivé à reproduire les plus immenses créatures disparues depuis des millions d'années. Si je ne suis pas attirée en découvrant cette nouvelle, j'en viens à me demander si je suis réellement passionnée par mon boulot. C'est tout autant irrésistible. Mais bon, ce n'est que mon avis. Après je n'oublie pas que pour Alessandro, il y a une donnée supplémentaire. C'est que son père travaillait pour ce nouveau "zoo". Et vu comment il vient de me parler de lui, le mot "irrésistible" ne convient même pas. C'est bien plus que cela.

J'acquiesce à ses dires. Et je lui réponds dès qu'il a fini.

- Encore une fois nous sommes d'accord. Je ne les vois aucunement comme des monstres. Ce sont des animaux d'un autre temps. Dangereux, absolument. Et je le redis, ce ne sont pas des monstres, mais j'ose le dire, je les qualifierais plutôt de victimes de l'humanité. Ils n'ont pas demandés à revenir dans notre époque. Et n'oublions pas non plus que l'Indominus a grandit entre quatre murs, seul.

C'est vraiment louable d'Alessandro de ne pas ressentir de rancune face à ce spécimen. Mais compréhensible. Et juste pour ça, je peux sans doute prévoir qu'il est vraiment sur les traces de son père. Sur la bonne voie.

Ensuite, on discute toujours des raptors. Pour l'expert dans cette pièce, et qui n'est pas moi du coup, il ne trouve pas les raptors plus intelligents et vicieux que peuvent l'être les primates ou une meute de loup bien organisée. D'après lui, un chat le serait même plus. Oui, je suis clairement étonnée mais je ne remets pas ses dires en doutes. Surtout que je suis d'accord sur ce qu'il dit à la fin. Ce qui le rend dangereux c'est son physique, sa taille, son agilité et ses fameuses armes naturelles.

Par contre j'hausse les sourcils quand il me taquine en disant qu'avoir un prédateur aussi dangereux comme préférence est bon signe pour une personne comme moi qui a peur des dinosaures. Et en plus il termine par un sourire narquois. Oh le petit coquin.

- Tu te méprends. Je pense qu'il est normal de ressentir une certaine peur. Comme je ressentirais la même chose devant un lion, un tigre, ours, crocodiles. Le point important c'est que je sais apprécier le moment de cette rencontre tout en restant attentive sur les dangers qui guettent et  celui que je suis en train d'admirer. Je tire une nouvelle fois la langue pour lui montrer que j'ai bien noté son côté espiègle.

Cela va de soit qu'on ne se tourne pas les pouces en attendant le début des missions. Je dis juste que c'est plutôt calme actuellement. Moi de mon côté, j'apprends à travailler avec le Docteur Takahashi, notre chirurgien ainsi qu'avec le reste du personnel médical. Sans oublier d'apprendre les informations cruciales de chaque dossier. J'ai de quoi faire également.

J'avoue que m'entrainer un peu au tir serait une bonne chose. Je suis assez bonne pour les manier, comme recharger dans la précipitation, mais ma visée me pose quelques soucis.

Puis on en vient au sujet sensible. Sensible dans le sens touchant, très touchant. Sauf que si Alessandro peut manquer d'objectivité en parlant de son défunt père, moi par contre j'ai le même soucis. La seule différence est ce qu'on a à dire sur eux. Lui semble avoir beaucoup de bien à dire. J'ai tout le contraire. Que du mal ou presque. Et le presque n'est pas suffisant pour que je ressente la moindre sympathie pour mon géniteur s'il venait à décéder. C'est dur, mais je suis désolée, c'est mérité.

- Mais?...

Il me touche jusqu'au point où je sens les larmes couler sur mes joues. J'essaie d'éponger le flot de ces dernières au moment où il me demande si ça va. Je finis ce que je suis en train de faire avant de me racler légèrement la gorge.

- oui...Oui tout va bien.  Juste que j'aurais aimé avoir un père comme le votre. Le mien est un magnat de l'immobilier qui ne pense qu'à son image. Il s'est servi et s'en sert encore de sa famille pour améliorer son image auprès de la haute société de Saint-Louis et alentours. J'éponge encore une fois, les larmes diminuent petit à petit. Les soirées mondaines, quelle plaie! J'ai même choisi, en y repensant, un sport disons qui ne nécessitait pas qu'il se force à être présent pour me voir performer. C'est l'avantage de la course à pied.  J'hausse les épaules. Et je ne te parle pas de sa présence qui était presque nulle. Tu comprends mieux pourquoi l'armée a été le meilleur choix de ma vie à présent.

Je souris alors que je retrouve mon calme, les larmes se sont arrêtées de couler.

- Et sinon toi, tu as un dinosaure que tu aimerais vraiment voir? Un qui te passionne plus qu'un autre?

Effectivement, il y a ce genre de personnes. Qui préfèrent une certaine stabilité et que le changement ne les intéresse pas. Voir, ils en ont peur. Ouahhh, j'ai l'impression de parler comme Miss Lane. Elle est dans ma tête! Plus sérieusement, oui je pense que certaines personnes ne désirent pas prendre le risque de travailler avec des dinosaures. Il y a le risque à prendre en compte, mais la passion également. Je pense vraiment que c'est propre à chaque personne et que si ce n'est pas la passion qui les a fait venir sur ce bateau, ce n'est sans doute pas une bonne raison. Ou du moins, pas suffisante. Et oui, malheureusement dans les mauvaises raisons, il y a ceux qui sont ici pour l'argent. Des gens que je n'hésiterais pas à remonter à Dame Masrani. C'est ce genre d'informations dont elle doit être tenue au courant.

- Moi aussi je suis contente. J'ai si hâte d'en voir un et que tu puisses en voir un et de passer toute une soirée à en discuter ensemble. Chouette programme non? Dis-je en passant une main dans mes cheveux et en souriant pour la énième fois.

Dame Masrani. Comme cela me fait bizarre de devoir l'appeler ainsi alors que j'ai écris tant de lettres en l'appelant par son prénom. Laura. La plupart du temps je signais par le mien. Mais c'est au moment où j'ai commencé à ne plus avoir de réponses que je me suis mise à signer H. Bref, j'avais décidé qu'il était temps de la voir. Plus que quelques jours. J'ai prévu cette rencontre pour le premier du mois d'aout.

Revenons à mon coloc, Alessandro.

Il est vrai que j'oublie facilement qu'ils ne sont que des reptiles. Alors que j'ai tendance à les voir comme les prédateurs ultimes. Même s'il y a plus gros, j'en suis consciente. Il y a toutefois un point que l'on n'a pas cité chez eux et qui les rend si captivant. Je lui en fait pars directement.

- Il ne faut pas oublier leur moyen de communication. C'est le point crucial qui les rend si fascinant et passionnant. Enfin de mon point de vue.

C'est bien pour ça que j'avais fait une telle comparaison. C'est exactement comme cela que je l'imagine. Des étoiles dans les yeux.

Et j'en suis venue à parler de mon père. Il fallait toujours qu'il ramène tout à lui ce chieur! Mais bon, je suis lancée alors je tente de lui expliquer ce que moi j'ai vécu. Ma vision de mon géniteur. Son "Oh..." m'indique qu'il commence à comprendre. A voir les différences. Alessandro me dit que le sien aussi était très peu présent, très pris par son travail. Il espérait que cela ne m'a pas empêchée d'avoir du bonheur dans ma vie. J'hausse un peu les épaules avant de lui répondre.

- Et puis ton père, comme tu m'as dit, t'appelait pour te raconter ses journées. Je suis bien plus proche de ma mère qui est une écrivaine à succès. Elle écrit des romans fantasy. Pour moi, son plus gros succès, c'est sa série de bouquins qui racontent la vie d'une chasseuse de Vampires qui se prénomme Elena. Basée à New York, Elena est un jour appelée à se rendre à la tour de l'Archange. L'Archange Raphaël. Un être dont la réputation était connue de tous. Il était craint depuis qu'il avait démembré à la vue de tous, un vampire qui avait tenté de ce rebeller. Ce qu'il ne pouvait absolument pas laisser passer. Ce serait vu comme de la faiblesse. La faiblesse développe la convoitise. La convoitise entraine à la guerre. Et cette dernière amène des milliers de victimes. Voici ce qui se passe quand des Archanges convoitent le territoire d'un confrère ou d'une consœur. Si vous n'aviez pas encore compris, les Archanges sont au sommet de la chaine alimentaire. Remettre ça en doute et votre tête sautera, je vous le garantis.


Je souris. Je ne vais pas lui raconter toute l'histoire. En particulier car ma mère aime inclure dans ses bouquins des scènes un peu érotiques. Trop? J'imagine que le point de vue se défend.

- Enfin voilà le genre de livre qu'écris ma mère.

Je ne lui parle pas de son cancer. Nous avions déjà parlé d'un sujet sensible, le prochain devra attendre un peu.

Sa réponse par rapport à ma question sur quel dinosaure aimerait-il voir en premier ou si il en a déjà un qu'il préfère, ne me surprend pas. C'est typique la réponse d'un amoureux des animaux.

- Je ne suis pas vraiment étonnée. Tu me diras quand ton avis sera plus sélectif, s'il vient un jour à l'être.

Ah...j'ai répondu trop vite. Il m'annonce qu'il aimerait étudier les Maiasauras pour leur instinct maternel qui les font sortir du lot.

-Maiasauras? Désolée je n'arrive plus à me souvenir du genre de dinosaure. Je n'arrive plus à me le représenter. Je souris avant de poursuivre. Donc ils ont un instinct maternel plus développés que les autres? La réponse vient directement et je l'écoute tout en hochant la tête. Et pour toi, pourquoi n'est-ce pas commun aux autres? Je veux dire, le T-rex en est pourvu également non?

Puis il m'explique quelque chose au sujet de Jurassic World. Que les naissances étaient contrôlées dans le parc mais qu'à présent, sans contrôler, il est curieux et se demande s'ils ont pu trouvé un moyen pour se reproduire. La nature a sans doute trouvé un moyen, en tout cas, je n'en serai pas étonnée.

- Et si c'est le cas, quelle serait la solution idéale?

Et la discussion se faisait sans mal, sans se forcer. Tout se passait à merveille. Nous discutions comme toutes personnes qui se trouvent ici devraient le faire. Avec passion.

Et pour en revenir à la communication des raptors, il me confirme qu'il n'avait pas oublié ce détail et qu'un être capable de communication complexe est une preuve d'intelligence. C'est drôle que nous pensions sans doute au même exemple. Je ne pense pas réellement aux dauphins mais bien aux orques et aux baleines. J'éprouve presque la même passion pour les orques que pour les dinosaures. Et cette même crainte pour le requin blanc que pour le T-Rex. Et cela, à chaque fois, grâce ou à cause de films. Ai-je besoin de les citer? Je parle bien évidemment de films cultes.

-  Je suis tout à fait d'accord. Comme les baleines, si je prends le premier exemple auquel je pense.

Puis la discussion, qui avait eu nos pères en sujet principal, avait déviée sur ma mère. Je lui ai même raconté un peu le début de son premier bouquin. C'est vraiment ce qu'il se passe. Elena Deveraux, mon héroïne. Et oui j'avoue que j'ai sauté sur l'occasion, préférant de loin discuter d'elle que de cet enfoiré. Oui, enfoiré!  

Je plisse mon regard à son commentaire. Non, je ne suis pas vexée par son commentaire, juste l'incompréhension de ce dernier. A aucun moment je ne songe au fait que c'était le changement de conversation qui avait mené à cela.

- Tu ne te sens pas bien? Ou je n'ai pas compris où tu voulais en venir? Ressens-tu une quelconque faim par hasard?

Il me fait la remarque que ma mère est donc une célébrité et que c'est impressionnant.

- Oui ses livres se sont bien vendus et ce n'est pas sa seule saga. Juste celle que je préfère. Mais elle n'a pas sorti de livre depuis presque quatre ans et dans ce milieu, on est vite oublié. Il n'y a que les fans qui ne l'oublient pas. Contrairement à son mari, lui son nom, on ne l'oublie pas facilement. Une grimace s'affiche sur mon visage pendant un bref instant.

Il me confirme que pour assurer la survie de son espèce, chaque dinosaure a bien évidemment un minimum d'instinct de survie. C'est ce bien ce que je pensais. Mais je peux également comprendre que pour certains spécimens, l'instinct maternel n'est pas le plus important. Juste survivre, c'est déjà bien. Tout simplement.

- Oui et en y réfléchissant, certains ont leur propre survie à gérer, ce qui n'est tout de même pas à négliger.

Puis je l'écoute me parler de l'espèce citée auparavant. Et je dus sans doute ouvrir les yeux en grand, étonnée de ce qu'il me racontait. Des colonies de nidifications qui pouvaient aller jusqu'à une centaine de nids. Impressionnant. Une question me vient directement à l'esprit.

- Tu cites les poules. Mais est-ce qu'il existe une autre espèce à l'heure actuelle à montrer autant d'instinct maternel?

Et très franchement je ne m'ennuie pas en l'écoutant parler. Je trouve cela passionnant et je n'ai aucunement l'intention d'appuyer sur le bouton OFF.

- La solution idéale, je veux parler si les dinosaures qui nous attendent sur cette île ont trouvés un moyen de se reproduire. Faudrait-il les laisser faire? Oui, certains n'arriveront pas à s'échapper d'ici, mais d'autres en sont bien capables. Sommes-nous capable de gérer l'expansion de ceux-là? Parlons juste du T-Rex, même si je ne le vois évidement pas nager. En toute logique, il n'y en a qu'une. Que ferons-nous, si un jour, il y en a cinq, voir le double?

Mes interrogations sont légitimes non?

Je n'avais jamais été la plus grande cinéphile. Enfin dans le sens où je suis plus attirée par  des séries, que des films. Enfin à part les films cultes. Ah les Dents de la Mer, quel film! Cette musique de suspens, je suis certaine que vous avez le rythme en tête. N'est-ce pas?

Comme dit je suis plus séries. Et bien que je ne sois pas la plus grande fan de la Navy, j'étais une fan de la série J.A.G, Judge Advocate General. Cela retrace la reconversion d'un pilote de chasse, qui a un problème de vue la nuit quand il faut se poser sur un porte-avions. Et donc il devient avocat. Un très bon avocat. Mais ce n'est pas lui qui m'importait dans cette série, mais bel et bien la merveilleuse Major Sarah, Mac, Mackenzie incarnée par Catherine Bell. C'est littéralement elle qui m'a donnée envie de rejoindre l'armée de terre. Une autre héroïne de mon enfance.

Il m'assure que tout va bien, néanmoins, je ressens le besoin de le confirmer par moi-même.

-Tu me permets que je prenne ton pouls?

Croc-Blanc. Quel agréable souvenir. J'avais lu ce livre voilà si longtemps. Par contre, je ne connaissais absolument pas le second titre. Mais j'ai un autre livre que j'avais beaucoup apprécié. La Nuit des Temps de René Barjavel. Que je conseille bien évidemment. Un livre que j'avais du lire pour le cours d'anglais et où nous avions eu un contrôle dessus. La preuve que j'avais apprécié le livre était ma note à ce contrôle. Un beau 17/20!

Je ne relève pas le fait que le chagrin n'est pas le propre de l'homme. Pour moi, ce n'est pas quelque chose d'universel. Cela dépend de chaque personne. Certaines ont tendances à pleurer plus facilement leur animal de compagnie qu'un proche. Je ne me vois pas déclarer une telle généralité, il y a trop d'aléatoire pour ça. Et l'homme est sans doute le spécimen capable du plus grand aléatoire.

Un petit sourire en coin s'affiche sur mes lèvres quand je l'entends s'embrouiller brièvement entre le tutoiement et le vouvoiement. Il m'indique tout de même que son père reste un parfait inconnu pour lui.

- Je comprends parfaitement. Mais ça ne me console en rien, ce n'est pas le but. Et je n'en ai pas besoin ne t'en fais pas. Aujourd'hui, je me sens bien. Mon père est le dernier de mes problèmes actuellement.

Et c'est reparti pour les dinosaures. Parfait, je préfère l'écouter me parler de sa passion que de parler de mon géniteur. Alors j'accueille vraiment bien cette reprise sur les dinosaures. Oh d'accord Alessandro avait cité les poules car c'est à elles que l'on pense quand on parle d'œufs. Ca se tient, effectivement.  Puis il me dit qu'il suffit de regarder les reptiles et il en énumère certains. J'écoute toujours aussi attentivement, n'ayant pas une aussi grande connaissance que lui. Je n'ai aucun mal à avouer ce fait. J'hausse les sourcils en entendant ce que faisait les caméléons, il m'apprend réellement quelque chose. Je grimace en entendant le mot araignées, mais je le laisse continuer.

- Tu m'impressionnes quand tu commences à me sortir des faits ainsi. Dis-je en rigolant quelque peu, passant un très bon moment.

Puis à la question que je lui avais posée au sujet de la reproduction potentielle des dinosaures, il me répond par une autre question. Oh le petit coquin! Fallait-il laisser les chats errants dans les rues alors que l'on peut les stériliser et empêcher leur surnombre. Question intéressante. Je prends une bonne dizaine de secondes avant de répondre. Enfin je le laisse finir et j'écoute son propre avis sur cette même question.

- Je comprends la comparaison. Même si nous avons bien entendu envie de les ramener chez nous pour en prendre soins, au final, ce n'est pas une bonne chose. Le surnombre d'une espèce est dangereux pour tout l'écosystème à mon sens. Donc la stérilisation est à privilégier afin  qu'il n'y ait pas des problèmes plus graves qui surviennent car nous n'avons pas agit assez tôt.

Pourquoi faire?

- Tout simplement pour m'assurer que ton cœur gère bien l'adrénaline importante que tu as pu emmagasiner durant ce vol d'hélicoptère et le fait d'être ici. Cela peut faire beaucoup. Et j'espère bien que tu ne doutes pas de mes capacités, ce que je ne me permettrais pas Alessandro. J'ai juste besoin de ton poignet gauche ou de ton cou. Je ne pense pas que je suis en train de demander quelque chose d'insurmontable. Je souris avec bienveillance. A moins que ce soit parce que je suis une femme? Après, si tu persistes à refuser, je t'emmène à l'infirmerie et je demanderai à notre chirurgien s'il a le temps, qui est précieux, de prendre ton pouls. C'est toi qui voit.

Je croise les bras dans l'attente de sa réponse. Mais avant de me la donner il réagit par un heureusement lorsque je lui explique que mon géniteur n'était plus mon soucis premier. Une autre personne l'était et pour elle, je suis constamment inquiète depuis quatre ans déjà.

Je glousse légèrement en me rendant compte de son sourire qui me semble gêné suite à mon commentaire. C'est la vérité, il est impressionnant. J'espère tout de même qu'il ne se fait pas trop de films. Et preuve que je ne m'ennuyais pas lorsqu'il en parlait, je le questionne sur un autre spécimen.

- Et que peux-tu me dire sur les Ga.. je réfléchis quelques secondes avant de retrouver le nom. Les Gachiminus? A quel animal de notre époque peuvent-ils être comparés? Evidemment je parle bien des Gallimimus mais apparemment je me suis un peu emmêlée les pinceaux.

Alessandro opine  au sujet de l'écosystème qui sur cette île est sans doute plus limité et fragile. Nous verrons cela rapidement je suppose. Quels spéciemens s'étaient le mieux adaptés? A dire vrai je ne parierais pas sur les plus grands. Mes champions seraient évidemment les raptors mais aussi ceux du genre Ankyloaures voir même les Tricératops. Et tous les plus petits spécimens. Enfin dans mon esprit, c'est ce que je m'imagine.

- En tout cas, tu ne trouves pas que la nature essaie de nous faire passer un message? Les dinosaures se sont éteint à cause d'éruptions volcaniques la première fois non? Et là, un volcan éclate. Tu en penses quoi de ça? Une simple coïncidence? Un manque de chance?

En tout cas, s'il ne m'a pas encore laissé lui prendre le pouls, qu'il ne compte pas sur moi pour avoir oublié. Je le relance si au moment présent, il ne m'a pas donné de réponse à ce sujet.