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[Solo] From ashes to Fire
PDG Jurassic World Entreprise

Laura Masrani

Feuille de personnage
Stats:
StatsCompétenceCompétenceNiveauNiveau
11Savoir-faire13
22Constitution11
33Tir9
44Adrénaline7

Inventaire:
Laura Masrani
New-York, 23 février 2023

« Cela ne peut pas attendre ? Elle est épuisée. » Elle resserra ses doigts sur les siens, soudainement reconnaissante. Épuisée, oui. Laura avait le sentiment qu’un poids lourd s’était abattu sur elle. Elle peinait à rester concentrée et se serait volontiers endormie si l’IRM et son bruit assourdissant ne l’avait pas terrifiée. « Monsieur Wiesner, nous devons évaluer ses fonctions cognitives et… Evaluer l’impact psychologique que tout ceci pourrait avoir eu sur elle. » Elle était là. A côté. Elle avait envie de leur signifier qu’elle n’était pas un objet dont on disposait à sa façon, mais bien un être humain. Elle était vivante, putain !

Les tests avaient duré une grande partie de la nuit. Ils avaient rempli plusieurs tubes de son sang pour des analyses plus ou moins poussées. Ils avaient radiographié l’ensemble de son corps à la recherche d’un mouchard, d’un détail qui ferait d’elle une expérience plus intéressante encore. On l’avait pesée. On l’avait mesurée. On avait relevé ses empreintes afin de vérifier son identité. C’est grotesque. Damian était resté à ses côtés toute la nuit, veillant sur elle, la protégeant comme il avait pu le faire durant toutes ces années depuis la mort de son grand-père, malgré la fatigue évidente qui tirait ses traits. A plusieurs reprises, leurs doigts s’étaient liés, Laura puisant la force nécessaire dans cette étreinte. On lui avait donné des lunettes aux verres fortement sombres. On lui expliqua que la noirceur dans laquelle elle avait vécu nécessitait des précautions pour ses yeux fragilisés.

« Bien… Avant toute chose… Pourriez-vous me redonner votre nom et prénom. » Soupirant longuement, soutenue par les oreillers de son lit d’hôpital, elle laissa sa voix lasse et monocorde répondre pour elle. « Laura… Masrani. » Elle vit la psychologue prendre des notes. « Votre date de naissance ? » La prenait-on pour une idiote ? Était-ce réellement pour cela qu’on l’empêchait de trouver une quiétude certaine ? « Le 11 février 1990. » Le griffonnement de la mine contre la feuille se fit à nouveau entendre, irritant, peu agréable. « Sauriez-vous maintenant me dire… A quelle date ont eu lieu les événements en lien avec Jurassic World. » Ce fut plus fort qu’elle. La lassitude, la fatigue et la nervosité la poussèrent à rire à moitié, s’étranglant rapidement dans une toux qu’on calma en lui tendant un verre d’eau. « Lesquels, exactement ? » Du peu qu’elle se rappelait… Cette entreprise était un nid à problèmes, non ? Se tortillant sur son fauteuil, la psychologue reprit. « Le jour de votre… Capture. » Prenant une profonde inspiration, elle sentit Damian se tendre à ses côtés. « Le… Hum, le 26 juillet 2019 » Cela pouvait sembler étonnant qu’elle s’en souvienne. Mais en réalité, c’était son unique point de repère. Quand elle s’était évertuée à compter les jours, cherchant à garder le fil, elle avait pu voir le temps défiler. Puis, peu à peu, des lacunes s’étaient faites, des confusions étaient apparues. Et elle avait renoncé.

Les questions suivantes abordaient ce qu’elle avait pu subir, forçant sa mémoire à se rappeler, à replonger dans cet enfer. Avait-elle perçu des voix ? Des propos ? Reconnu quiconque ? Comment avait-elle vécu ces tristes jours ? A-t-elle eu l’opportunité de sortir ? D’en voir plus ? De tenter de s’échapper ? On l’assommait de questions, toujours plus pénibles, parfois sans réponses. Elle n’en pouvait plus, la lassitude achevant d’épuiser son corps. Mais ils voulaient que cela soit fait au plus tôt, la peur de voir les souvenirs de la jeune femme s’effacer plus encore. Avez-vous subi des tests ? Des expériences ? Pas qu’elle sache ou se souvienne. Avez-vous subi des violences sexuelles ? « Ça suffit ! Vous êtes psychologue ou journaliste ?! » La question avait hérissé le poil de Damian qui n’avait plus la moindre once de patience. La jeune femme se justifiait, donnant des arguments pour tenter de nourrir son propos. Leur engueulade aurait pu être amusante si elle ne fatiguait pas plus encore Laura. « Non. Rien. Pas de ça. » Elle voyait de quoi on voulait parler et si elle avait craint pour cela au début, elle s’était rendu compte que tel n’était pas leur but. Ou bien l'horreur s'était produit quand elle avait été plongée dans un sommeil trop profond, et ce n'était pas plus mal. Elle n'irait pas déterrer cette vérité.

« Une dernière question, mademoiselle Masrani… Vous a-t-on donné la date du jour ? » Relevant ses yeux sombres vers la jeune femme assise dans le fauteuil, elle hocha la tête négativement. « Avez-vous… La moindre idée… De l’année en laquelle nous sommes ? » Inquiète, Laura fronça les sourcils. Elle resserra son étreinte sur les doigts de Damian. Pourquoi lui posait-on cette question… ? « Je… Non… » Ils ne pouvaient le voir, derrière les verres sombres, mais l’inquiétude la gagnait peu à peu. « Bien… Je dois vous prévenir, cela va être un choc. Le personnel médical avait reçu des consignes mais ne pas faire face à la réalité serait, dans votre état, un moyen bien peu louable de vous conserver dans une perte d’ancrage trop importante… Mademoiselle Masrani, nous sommes aujourd’hui le 23 février… 2023. » Elle eut le sentiment de se prendre un coup de poing dans le ventre, doublé d’une terrible décharge électrique. L’adrénaline prit le relais, la réveillant plus que de raison. Sa main échappa à celle de Damian. « Je… Non… C’est impossible… » Elle cherchait à faire le décompte. Elle cherchait à faire le point sur la durée de son enfer.« Vous avez disparu durant 3 ans, six mois et 27 jours, mademoiselle Masrani. » Se redressant dans son lit, elle chercha l’air à mettre dans ses poumons. Elle sentait les regards inquiets peser sur elle. Elle sentait une recherche de réaction. « Vous… Vous mentez… » Ca ne pouvait pas être vrai. Non, ça ne pouvait pas être vrai. Tout ce temps ? « Laura… Laura, regarde-moi. » Les bips s’affolaient autour d’elle, les machines se faisant voix à sa panique grandissante. Pourtant, à travers les lunettes elle regarda Damian. « On croyait t’avoir perdue, Laura… Pour toujours. » « Non… Arrête… Ne me touche pas ! » Repoussant son ami, ce frère de cœur qui avait tant vu chez elle, elle tenta de se lever, cherchant à se débarrasser de tous ces fils, de tous ces câbles branchés à son corps. Elle voulait de l’air. Elle voulait respirer. « Je veux… Je dois… Partir. » Elle n’était plus lucide. Rien de tout ça n’était clair, à dire vrai. Elle se débattait avec le vide, pourtant rapidement saisie par une étreinte qui se voulait ferme. Alors, elle se débattit. « Lâchez-moi ! » Ses forces étaient minables, incapable de se débattre. Son corps puisait dans ces hormones qui la relevaient alors même qu’elle en était incapable. Alors, on planta une aiguille dans son bras. Damian la regardait, la mine sincèrement navrée. Et le voile noir retomba sur ses yeux perdus et désemparés.

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KoalaVolant
Ven 28 Juil - 10:38
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Laura Masrani

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33Tir9
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Inventaire:
Laura Masrani
Alaska, 19 mars 2023

« Monsieur Wiesner, vous nous confirmez que la jeune femme retrouvée en République Dominicaine fin février est bien Laura Masrani ? »

« Je vous le confirme, en effet. Laura Masrani a été retrouvée dans un complexe scientifique ultra sécurisé dans le golf du Mexique, rattaché administrativement à l’une des mafias en place dans cette région. »

« Que pouvez-vous nous dire concernant son état de santé ? Est-ce qu’elle va bien ? »

« Mademoiselle Masrani a passé une batterie complète d’examens à son arrivée sur le sol américain. Les meilleurs spécialistes se sont occupés d’elle. Puisque j’ai l’autorisation de vous en dire un peu plus, sachez qu’elle a été retrouvée dans un état assez catastrophique. Elle est globalement affaiblie mais son corps n’a subi aucun traumatisme à proprement parlé. »

« Qu’a-t-elle subi, justement, pendant tout ce temps ? Était-elle en train de prendre du bon temps sur une plage ? »

« Merci de garder vos sarcasmes pour vous, par respect pour son vécu. Mademoiselle Masrani a subi une séquestration traumatisante pendant une période qui ne saurait être clairement établie. Vous imaginez bien que si le corps va bien globalement, l’esprit a nécessité de se reconstruire. Laura y travaille, en convalescence dans un lieu que nous souhaitons tous garder secret. »

« Monsieur Wiesner, avez-vous pu la voir ? »

« Malheureusement, non. Vous comprendrez que ce genre d’événement nécessite pour le capitaine de rester à la barre pour braver la tempête. Je m’occupe de Masrani Global et de faire le nécessaire pour lui faciliter les choses afin qu’elle puisse retrouver une vie normale le plus rapidement possible. »

« Et du coup… Qui sera le capitaine de Masrani Global quand les démarches auront été faites ? »

« Nous aviserons quand la situation se présentera. Le but n’est pas de forcer Laura à reprendre sa place au plus vite mais bien de lui accorder tout le temps qui lui sera nécessaire pour se remettre de ce traumatisme. Quand elle se sentira prête, il est évident que l’entreprise saura lui revenir. »

L’écran s’assombrit brutalement, coupé dans son élan. Un soupir vint combler le silence de la pièce immaculée. Assise sur son lit, Laura avait baissé le regard, ce dernier s’arrêtant sur le mur qu’elle observait sans réellement voir, ne regardant pas beaucoup plus l’écran, surprise d’entendre son volume se taire en un instant. Relevant les yeux, elle fut surprise de voir que quelqu’un était entré dans sa chambre, le dévisageant d’un œil rond. « Je ne suis pas certain que ce genre de chose te soit recommandée… » Dans un trench beige qu’il ôta en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, Damian reposa la télécommande sur la petite table d’appoint de sa chambre. La surprise passée, regroupant ses jambes en tailleur dans des vêtements confortables, Laura se redressa, lui souriant doucement. « Et comment suis-je supposée rattraper presque quatre années en restant simplement assise dans une chambre à attendre, sinon en essayant de suivre l’actualité ? » « Tu pourrais me demander, tout simplement. » Elle leva les yeux au ciel, tirant machinalement sur ses manches pour mieux cocooner ses mains.

L’Alaska avait cette tranquillité que n’avait pas New-York. Damian s’était chargé de tout. Son extraction de l’hôpital devant lequel avaient créché les médias, son vol jusqu'aux terres gelées d’Amérique, et son entrée dans cette clinique où elle apprenait à nouveau, peu à peu, les gestes du quotidien. Marcher n’était plus une épreuve, bien que cela demandait quand même un effort, quand regoûter à la technologie avait quelque chose de révulsant. C’était la première fois qu’il lui rendait visite, depuis plusieurs semaines, lui laissant le temps nécessaire à sa réacclimatation au sein de la civilisation. « Je ne pensais pas avoir donné un tel accord pour que mes données médicales soient divulguées de la sorte. » Elle fit un mouvement de tête vers la télévision, provoquant un léger soupir chez son comparse de toujours. « Je sais. Mon père a pris quelques libertés… Tu le connais, il souhaite toujours capter l’attention et, d’une certaine manière, il te rend service. » « Je ne sais pas, si je le connais, en réalité… Je pensais qu’il viendrait. Je pensais que… » Que les choses se passeraient comme la première fois. Elle se souvenait d’un Richard Wiesner aimant, réconfortant, le jour où son père est mort. Il était devenu la figure paternelle dont elle avait besoin, le mentor nécessaire à son parcours… Quand les choses avaient-elles basculées, exactement ? A l’arrivée de Green ? Ou bien avant cela ?

Damian s’assit au bout du lit. « Je crois que tu sous-estimes l’impact de ton retour Laura. Tu étais morte, pour tout le monde. On a… On a enterré un cercueil vide, par principe, pour que certains d’entre nous puissent avancer. Certains jours, je me rendais devant ta tombe en te souhaitant la paix, là où tu étais, d’autres… Eh bien, je remuais ciel et terre dans l’espoir d’avoir une trace de toi quelque part. Mon père est un requin, on le sait. Mais je crois qu’il a également du mal à concevoir qu’il n’a pas cherché à t’aider durant tout ce temps. » Elle avait détourné le regard vers la fenêtre, pinçant doucement les lèvres. C’était difficile pour elle de comprendre tout cela quand elle avait vécu au milieu de l’enfer. Damian plongea une main dans la poche de son pantalon, sortant un objet qu’il déposa sur le lit, entre eux, forçant son attention à se poser dessus. Un bracelet. Un bracelet qu’elle ne connaissait que trop bien, pour l’avoir porté durant toutes ces années. Instinctivement, elle eut un léger mouvement de recul, ses mains venant se refermer sur ses bras opposés. « Qu’est-ce que ça fait là… ? » « Je me suis dit que… Tu voudrais peut-être le récupérer. La scientifique a fait son enquête dessus. Dis-moi qu’il n’a jamais servi… » Un silence accueillit cette question rhétorique, Laura déviant à nouveau le regard. Damian jura entre ses dents. Il savait. Le compte rendu de l’engin avait décrit le processus de son fonctionnement et le risque encouru. Il s’en voulait, évidemment. Comme aurait-il pu en être autrement…

Le silence dura un instant. Puis, le jeune homme changea de sujet. « Tu dors toujours avec la porte ouverte ? » Elle hocha la tête, souriant pauvrement devant cette réalité. Claustrophobie. La peur des lieux clos et des lieux exigus. Une nouvelle conséquence de ce qui lui était arrivé. Un nouvel obstacle à franchir dans son processus de guérison. C’aurait pu être amusant, si ce n’était pas si handicapant. « Les psychologues disent que c’est une conséquences normale… Que ça passera certainement avec le temps, en partie. Ils vont m’aider là-dessus aussi. » Elle sourit un peu plus franchement et tendit une main vers la sienne, serrant ses doigts autour des siens afin de le rassurer. A nouveau, Damian plongea une main dans sa poche, de chemise cette fois-ci. « John voulait passer, mais il a des affaires à régler. Il m’a demandé de te remettre ça et a dit qu’il serait là, au besoin. » John. Entendre Damian parler de Miller en mentionnant son prénom, c’était quelque chose de franchement déroutant, Laura n’ayant eu que peu l’occasion de le faire. Souriant, elle s’empara de l’enveloppe. Elle savait de quoi il s’agissait. La retournant, elle avisa un instant Damian qui était là. Devait-elle l’ouvrir maintenant ? La question subsistait et pourtant, le besoin de réponse était trop grand et son ami pourrait peut-être être un soutien nécessaire en fonction des réponses qu'elle y trouverait.

Arrachant le papier, elle en sortit une lettre. La dépliant, elle fit tomber une carte sur ses genoux, qu’elle ramassa hâtivement. Dessus, les quelques écritures provoquèrent à son cœur une embardée. J.B. Les initiales pouvaient être un mystère pour d’autres, mais pour elle, c’était une évidence. Sous les initiales, une adresse en Australie et un numéro de téléphone. Elle n’avait pas besoin de lire la lettre qu’il avait jointe, elle savait ce que tout cela voulait dire. Julian était bien vivant. Julian était là, quelque part. En Australie. « Bonne nouvelle ? » Damian la dévisageait d’un air soucieux et elle eut toutes les peines du monde à ne pas fondre en larmes à cet instant précis. Toussotant légèrement pour se redonner contenance malgré ses doigts tremblants, elle replaça l’objet dans la lettre. « C’est ça… » Il eut la pudeur de ne pas creuser davantage, certainement heureux, dans un sens, de constater que tout ne s’était pas entièrement effondré autour d’elle.

Et finalement, la gêne émana de lui également. « Laura, je… J’ai quelque chose… Enfin, j’ai quelqu’un… à te présenter. » Prise de court, elle fronça les sourcils, le dévisageant longuement. Finalement, le regard sombre de Damian se tourna vers l’entrée de la chambre, suivi par celui de Laura qui tomba sur… Une jeune femme. Elle souriait, visiblement aussi peu à l’aise que Damian. « Bonjour… Laura. » Elle ne répondit pas immédiatement, ne comprenant pas entièrement de quoi tout ceci retournait, ses yeux noirs oscillant entre Damian et la brunette qui fit son entrée… Se saisissant machinalement de la main que lui tendait le brun. Elle gardait le silence, incapable de s’exprimer, ne comprenant pas réellement ce qui se jouait devant elle. « Laura… Je te présente Rachel… Ma fiancée. » Ah. C’était donc ça. Les yeux doucement écarquillés, elle laissa son regard passer de l’un à l’autre, la bouche ouverte sans être capable de parler. Sans être capable de penser. Ils furent patients avec elle. Et finalement, ce fut Rachel qui, dans un sourire, s’avança vers elle pour mieux l’étreindre. Le geste provoqua chez Laura un léger mouvement de recul qu’elle canalisa pour ne pas blesser la jeune femme. « Désolée… Je suis tellement heureuse de pouvoir te rencontrer. » Cillant un instant, Laura finit par se remettre en route. « Euh… Je… Moi aussi. » Damian avait souri, Rachel revenant près de lui, se lovant dans ses bras. Si ça n’avait pas été déjà suffisamment étrange comme annonce, elle aurait certainement vomi devant tant de proximité amoureuse. Et puis, elle songea momentanément à cette petite carte et à ces initiales...

« Je… Je… Félicitations ? Et… Enchantée ? Je veux dire… Comment ? Quand ? » C’était le retour de l’avalanche de questions. Son histoire avait manqué de sacrés romans et se mettre à la page demandait une concentration hors norme. « Je peux… M’éclipser, si vous le souhaitez… » « Non ! Non, restez… Reste. Je… Désolée, c’est un sacré morceau à… Encaisser. » La brunette sourit pour toute réponse. Elle avait un air si doux, si tendre… Comment Damian avait pu se dégotter une telle perle ? Comment ne pouvait-elle pas la connaître d’avant ? « Eh bien… On peut dire que c’est un peu grâce à toi, en réalité. Rachel travaille pour le FBI, dans le département informatique. Mes allers et venus ont fini par nous pousser à nous rencontrer. Et ça fait deux ans, maintenant… » C’était comme s’il avait pu lire dans son esprit. Les réponses étaient d’une simplicité sans égale et pourtant, elles scotchaient Laura sur place. « Je… Wow. Je ne sais pas trop quoi dire… Damian n’était pas le genre à… Enfin, je veux dire… » Comment dire, devant une femme, que l’homme avec qui elle allait se marier avait un nombre de trophées plus grand que le nombre de paires de chaussures qu’elle a pu un jour posséder ? Pour toute réponse, Rachel laissa échapper un rire qui sonnait si joliment aux oreilles de Laura qu’elle songea être capable de l’écouter faire des années durant. « Oh, eh bien… Il faut croire que j’ai réussi à calmer la bête, sans avoir besoin de dégainer un neuf millimètres. » Merde, et en plus, elle avait de l’humour. Laura sourit machinalement, sachant instantanément qu’elle allait apprécier cette jeune femme. Et heureusement, finalement… « Félicitations… Vraiment. Quand est prévu le mariage ? » Un silence accueillit cette question et les deux concernés se regardaient, comme échangeant des pensées qu’elle ne pouvait capter. Elle sut juste qu’elle avait mis les pieds dans le plat. « Dans trois semaines. » Ah. Oui. Elle voyait d’où venait cette gêne. Sa mâchoire en tomba un instant, le choc étant plus grand encore. « Mais on ne conçoit pas le faire sans toi. Et on se demandait si le décaler ne serait pas… » « Non ! Non, ne faites pas ça, pas juste pour moi. Ne gâchez pas votre jour à cause de moi. » On faisait déjà tant, en fonction d’elle, elle avait le sentiment de porter des poids sur les épaules qui n’étaient pas ses fardeaux. Reprenant contenance, elle se redressa, décroisant les jambes pour mieux se mettre debout. « Ca ira. J’vous assure. Ne changez rien et… Evidemment que je serais là. » Rachel sembla sur le point de pleurer, s’avançant à nouveau vers elle pour l’étreindre, geste qu’elle parvint à lui rendre, cette fois-ci. « Merci. Merci Laura. C’était très important, pour nous deux. » Souriant doucement, elle s’écarta doucement d’elle. « Enfin... Surtout pour moi... Vois-tu, ma meilleure amie étant de retour sur terre, il est plus que normale que je te réintègre parmi mes témoins, non ? » Le sourire de Laura s'était fait plus large, acquiesçant à cette idée.

La discussion s’orienta sur des questions, des échanges, les deux jeunes femmes étant désireuses d’en savoir plus l’une sur l’autre. Et finalement, la lassitude gagnant Laura, on la laissa tranquille. Evidemment qu’ils se reverraient mais cette visite avait été lourde à porter et avait laissé son lot de souvenirs dans sa chambre. Ses doigts s’étaient refermés sur ce bracelet maudit, l’observant sous toutes ses coutures. Damian avait raison. Elle voulait le garder, pour une raison qu’elle ignorait encore. Puis, elle s’était emparée de l’enveloppe et l’avait emmenée jusqu’au fauteuil qui se trouvait devant la grande baie vitrée qui donnait sur le parc de la clinique. S’installant dedans, elle sortit à nouveau la lettre et la parcourut des yeux. Miller lui soulignait qu’il ne pouvait lui donner toutes les informations trouvées, comme elle l’avait demandé mais faisait mention de quelques faits. Julian était en vie. Il vivait à Melbourne. Il était propriétaire. Il fréquentait une certaine Marika Thomson. Elle eut le sentiment de recevoir un coup de point dans le ventre. Posant la lettre sur ses genoux, laissant les informations faire leur chemin, elle se mit à pleurer, encore et encore. Julian était en vie. Mais Julian n’était plus sien, tout comme elle n’était plus sienne. Sois mienne. Avait-elle rêvé aussi, cette vision de lui qui lui demandait de céder à la tentation ? Elle n’en était plus sûr. Ces mots n’avaient jamais sonné aussi creux dans son esprit.

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KoalaVolant
Sam 29 Juil - 13:15
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Laura Masrani

Feuille de personnage
Stats:
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11Savoir-faire13
22Constitution11
33Tir9
44Adrénaline7

Inventaire:
Laura Masrani
Melbourne, 4 avril 2023

« Un club ? Laura, t’es sûre ? » Elle l’observa avec un regard qui signifiait qu’il n’y avait rien à redire, qu’elle ne saurait tolérer le moindre refus. Elle avait affiché cette fausse assurance tout l’après-midi, cherchant à oublier les traits de Julian dans son esprit. Et quoi de mieux qu’une soirée placée sous le vice pour l’y aider ? « Comme au bon vieux temps, on a dit. Profite de la fin de ta vie de célibataire, je ne dirais rien à Rachel. » Il leva les yeux au ciel, les propos de Laura étant aussi idiots que son comportement. Elle courait se jeter dans la gueule du loup, elle le savait. Et elle le faisait sciemment, parce qu’elle n’avait plus rien à perdre.

« Je fais plus ce genre de soirées Laura. La dernière fois, c’était… » Ce jour-là. Ils n’eurent besoin que d’un regard pour se comprendre et Damian fut le premier à s’y soustraire, vraisemblablement conscient qu’il avait mal agi, Laura préférant ne pas le voir. Elle voulait le mauvais garçon du pensionnat. Elle voulait sentir l’alcool enivrer son corps et brûler ses lèvres, quitte à oublier son nom et ne plus savoir ce que l’on pourrait faire de son corps. Ce soir, elle avait envie de s’oublier, tout entière. « Et c’est ultra risqué… Si on te reconnait… » « Laisse les nuisibles faire le job, je ferais le mien. » Il savait que ce discours annonçait quelque chose de terriblement mauvais et pourtant, il ne put se résoudre à répondre. Miller était de son côté, à lui, effrayé par ce qu’elle pourrait bien faire et subir. Effrayé par les conséquences d’un tel événement.

On leur ouvrit la grande porte. Elle n’essaya pas même de dissimuler son identité, son nom étant doucement moins populaire en Australie, les gens ne cherchant pas forcément son attention. On les installa dans le carré VIP, évidemment, et Damian prit commande pour lui, la regardant avec intensité. Il savait sa médicamentation. Il savait qu’elle n’était pas autorisée à tout et pourtant, quand il l’entendit réclamer un premier cocktail à base de Rhum, il ne sut quoi répondre. « C’est une mauvaise idée… » « Dis-moi… Quand exactement es-tu devenu aussi chiant ? Avant ou après mon enterrement ? » La violence des mots de Laura laissèrent Damian sur le cul. Alors, il laissa tomber. Trinquant avec elle, discutant d’abord tranquillement, il ne fallut pas longtemps pour que l’inhibition se fasse massacrer par l’alcool. Alors Laura s’offrit à ses travers.

La piste de danse l’avait attirée, Damian la surveillant de loin, tel un chaperon soudainement concerné par tout ce qui pourrait bien lui arriver. Il tentait vainement de réfréner les envies inexplicables de la jeune femme. La décompensation était aussi violente que ce qu’elle avait pu vivre durant toutes ces années, Laura souriant de bonne grâce sur le rythme de sons qu’elle n’avait jamais eu le loisir d’entendre auparavant car se sentant déjà dépassée par l’ère musicale actuelle. Les lumières étaient aveuglantes, stroboscope venant agiter ses neurones. Le monde se bousculait autour d’elle. Tout était un stimulant trop fort pour son corps et son esprit, encore en rééducation. Mais au moins, elle ne pensait plus. Au moins, elle n’avait plus à le voir, parmi la foule.

S’extirpant jusqu’au bar, elle engagea la conversation avec un jeune homme au sourire charmeur. Il lui parlait, lui offrit un autre verre, le troisième, en réalité. Ils parlaient, Laura buvant ses paroles sans pour autant être capable d’en comprendre un traitre mot, riant stupidement dès que l’occasion se présentait. Elle n’était plus consciente de ses actes et de ses mots. Aussi, ce fut une surprise pour elle quand, portant le verre à ses lèvres, une autre main s’en emparant, le laissant tomber par terre. « Oops, quel maladroit. » L’arrogance se lisait sur les traits de Damian qui confrontait du regard l’autre type, prêt à lui faire comprendre qu’il valait mieux ne pas la ramener. « Laura, prend tes affaires. On rentre. » Elle protesta, évidemment. Comment aurait-il peu en être autrement. Mais Damian lui adressa un regard avant de lui placer son sac entre ses mains. Puis, il la conduisit à l’extérieur, hélant un taxi alors que quelques flashs crépitaient. Rapidement, il força Laura à s’y engouffrer, celle-ci grommelant sous des manières bien peu délicates. « T’es un tueur de fun, tu le sais, ça.. ? » [color=cornflowerblue]« Crois moi, tu ne voulais pas boire ce verre. C’est toi qui m’a dit que ça pouvait coûter notre amitié, des pratiques aussi basses que ça, alors tu me remercieras demain. »[/colro] Elle lui colla un misérable coup de poing sur l’épaule. « Je voulais m’amuser. » Sa voix et son articulation étaient déformés par l’alcool qui sillonnait ses veines, ne lui donnant aucune crédibilité en soi. Pourtant, Damian avait souri. « Et ça avait un côté plaisant à regarder, mais ça commençait à dépasser les bornes et j’étais en train de m’emmerder. » Elle soupira, levant les yeux au ciel. « T’inquiète… On va bientôt retourner sur Isla Nublar et s’amuser, promis. » Il la dévisagea longuement, comme si elle venait de révéler une terrible vérité et pourtant, conscient de son état, il ne releva pas.

Ils arrivèrent à l’hôtel, le jeune homme guidant péniblement la jeune femme jusqu’à sa suite. « Ca va aller ? Quand tu me disais d’enterrer ma vie de célibataire, j’avais pas en tête de t’aider à te déshabiller et te border, tu sais ? » « Oh, ta gueule. Et je gère. Je gère. » Alors il referma la porte derrière elle, souriant doucement. Laura, elle, tituba jusqu’à la salle de bain. Laissant la robe qu’elle portait finir sur le sol, elle attrapa machinalement la boîte de somnifères. Elle resta là à l’observer un long moment. Et l’image de Julian lui revint en mémoire. Alors elle en ouvrit le couvercle, faisant glisser quelques pilules dans sa main avant de les fourrer machinalement dans sa bouche. Allez savoir pourquoi, à ce moment-là, Damian se présenta sur le seuil de la salle d’eau, lui parlant de son sac à main qu’il avait toujours en main. Ils échangèrent un regard et, malgré le monde qui tournait autour d’elle, elle sentit sa terreur. « Putain, Laura ! Crache ! » Sans douceur, il s’était avancé vers elle, lui attrapant la mâchoire, allant jusqu’à mettre un doigt dans sa bouche pour l’obliger à l’ouvrir. Alors, elle recracha ce qui se trouvait dans sa cavité buccale. « Regarde-moi ! » Il y avait mille émotions dans le regard de Damian qui oscillait d’une pupille à l’autre. « T’en as avalé ? » Alors, sans savoir pourquoi, elle se mit à pleurer, hochant la tête de droite à gauche. Elle voulait juste dormir. Elle voulait juste ne plus le voir. Alors pourquoi se faisait-elle engueuler par Damian ? La douceur revenant dans ses gestes, il la prit dans ses bras et la serra longuement contre lui alors qu’elle pleurait.

Il lui fallut de longues minutes pour se calmer, pour s’apaiser. Doucement, il la souleva, véritable poids plume habillée de dentelle et il la mena jusque dans son lit. Elle sut qu’il était là, à côté d’elle et machinalement, elle était venue froisser sa chemise de ses doigts. Elle sentit son bras venir s’enrouler autour de ses épaules alors qu’il l’encourageait à dormir. « Comme avant… » Une époque révolue. Un monde qui n’existait déjà plus. Car le lendemain, quand elle se réveillerait, elle apprendrait qu’il avait déjà fait tout le nécessaire pour la ramener en Alaska, pour la préserver, Miller étant plus que d’accord. Et le mal de crâne qu’elle aaurait n’aiderait en rien à oublier la raison de son séjour.

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KoalaVolant
Lun 20 Nov - 0:45
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Laura Masrani

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Inventaire:
Laura Masrani
New-York, 8 avril 2023

« Tu es magnifique. » Rachel se retourna vers elle, les yeux brillants, ses mains trouvant machinalement celles de Laura. La longue robe blanche, ornée de dentelle, évasée sur le bas, lui allait merveilleusement bien, faisant d’elle une créature véritablement descendue des cieux. La brune avait un chignon travaillé, décoré de quelques perles. « Merci… Tu n’es vraiment pas mal non plus, tu sais ? Je comprends mieux quand Damian disait que tu avais tendance à prendre toute la place pour laisser une autre fille s’approcher de lui. » Laura grimaça légèrement, ne sachant que trop bien comme c’était vrai. L’aura amical qu’elle avait en présence de Damian pouvait éblouir certaines de ses conquêtes. Comme quoi sa mort présumée aura eu du bon.

Laura portait une robe asymétrique d’un rouge vif, mettant en avant sa peau dorée. La coupe se faisait très vaporeuse, le tissu jouant également là-dessus par sa légèreté. Dès qu’elle bougeait, c’était comme si elle dansait sur les nuages. « Laura, si à un moment ça ne va pas… » « Tout ira bien, je te le jure. » Car c’était bien sa première plongée dans le grand bain.

Son retour dans les mondanités commençait aujourd’hui, officiellement. Evidemment, ses exploits à Melbourne avaient été relayés dans la presse et, comme le soulignait Damian, ils avaient le mérite d’avoir envoyé les paparazzis sur une fausse piste, loin de l’Alaska où elle se reposait normalement. Seulement, l’Australie avait soulevé d’autres problématiques, Damian n’hésitant pas à aborder l’incident avec ses médecins. Alors sa thérapie avait pris une autre tournure. On lui avait fait l’état des lieux des phases d’euphorie et des phases dépressives, de sa manière de décompenser sur ce qui lui était arrivée, de sa mise en danger volontaire… Enfin, pour ce point, ils avaient davantage insisté sur son comportement dans le club que l’après, n’étant pas certain de son état de conscience dans l’après. Et puis, elle avait entamé le deuil de cette vie qui ne serait plus la sienne. Et le deuil de Julian, par extension. Elle ne le reverrait jamais. Plus jamais. Le dernier souvenir de lui serait ce corps tendu par la colère qui avait brusquement tourné les talons pour ne pas avoir à la supporter davantage. Et c’était terriblement triste de savoir cela. Seulement, maintenant, elle savait qu’elle devait voir le futur, et entrevoir son avenir. A s’embourber dans un passé révolu pour certains, elle risquait d’achever sa possibilité de revenir dans ce monde. Et aujourd’hui, la seule chose qu’elle voyait pour elle, c’était de reprendre ce qu’elle avait laissé derrière elle.

« On devrait se préparer à y aller. Je ne suis pas sûre de t’autoriser à laisser poireauter plus longtemps ce cher monsieur Wiesner. » Rachel rit doucement, Laura lui adressant un large sourire. Puis, comme confirmant ses mots, le père de Rachel fit son entrée. Les deux jeunes femmes se firent une bise et Laura se dirigea vers l’allée centrale qu’elle devait remonter dans le cortège de témoins et demoiselles d’honneur. Prenant place, elle fut contrainte à un changement de dernière minute. « Je vais m’occuper d’accompagner mademoiselle Masrani. » Cette voix n’était que trop familière et quand elle tourna la tête vers l’homme, il ne lui fallut qu’un instant pour le reconnaître. « Richard ! » Paternaliste dans l’âme, il fit un pas de plus qu’elle ne l’avait escompté, venant refermer ses bras sur elle pour mieux l’étreindre un instant. « Tu es radieuse, Laura. » Comme avant. Les deux mots rythmaient son existence, la jeune femme ne pouvant s’empêcher de tout ramener au passé. Un sourire naquit sur ses lèvres, le bonheur de voir l’homme étant soudainement total. Elle s’était fait mille idées sur les raisons de son absence et aujourd’hui, alors qu’il aurait pu la considérer avec froideur, il s’était dirigé vers elle dans le but de réchauffer son âme. Peut-être s’était-elle fourvoyée à son sujet ? Peut-être que le mauvais qu’elle croyait voir en lui n’était que le fruit de son imagination ? « Si mademoiselle veut bien se donner la peine ? » Souriant de plus belle, elle enroula sa main contre le bras que lui tendait celui qui était ce qu’elle avait de plus proche d’un père, désormais. Ensemble, ils firent leur entrée dans l’Eglise. Ensemble, ils s’affichèrent, tant devant les vautours qui flashaient les mouvements de l’un et de l’autre que devant la foule d’invités présents, provoquant quelques murmures. C’était un retour qui serait commenté, c’était une certitude.

*****

Un léger sourire aux lèvres, elle observait la complicité incroyable qui irradiait de ce couple. Qui aurait parié sur eux ? Personne. Mais c’était cela qui avait su façonner leur alchimie si intense. Rachel était la pièce de puzzle qui épousait parfaitement Damian. Sa flûte de champagne à la main, elle soupira doucement, s’accoudant au petit muret qui surplombait les jardins où les convives partageaient un véritable instant d’allégresse et de joie. Elle avait fait un discours, elle aussi. Sans que personne ne puisse le deviner, Laura avait étalé son cœur devant tous, offrant sa vision de l’amour, celle qui ne saurait plus trouver son existence dans ce monde. Car plus d’une fois, en observant Damian et Rachel, elle y avait songé. Ça aurait pu être elle et lui. Ça aurait pu être ainsi, également, bien qu’elle devinait aisément que Julian ne se serait pas encombré de tant d’invités ni même de tant de de faste. Soupirant doucement, elle se maudit intérieurement de l’avoir laissé revenir, tâchant de noyer son souvenir dans une nouvelle gorgée de champagne.

« Besoin d’air ? » Richard se tenait au pied de l’escalier qui conduisait à son perchoir, captant son regard et son sourire de quelques mots. « On peut dire ça… » Grimpant les marches, il déposa devant eux une bouteille qu’il venait d’ouvrir. « Je me suis dit… Que nous n’avions malheureusement pas eu l’occasion de trinquer à ton grand retour. » Elle sourit un peu plus soupirant entre ses dents. « C’est ton fils qui va t’en vouloir, si je ne suis plus en état de danser avec lui après ça. » « Une flûte n’a jamais tué personne, je crois. » Il avait haussé les épaules, la servant alors de bulle avant de lever son propre verre entre eux. « A toi. A ta survie et à cette volonté farouche que tu as eu de t’en sortir. N’importe qui d’autre aurait choisi l’option de facilité. Je bénis d’ailleurs Damian d’avoir toujours cru à cette idée de te revoir un jour. Merci d’être là pour lui. » Faisant tinter son verre contre le sien, elle haussa les épaules. « C’est Damian… J’imagine que c’est une sorte de pacte silencieux entre nous. » Il sourit, buvant de concert avec elle, laissant un léger silence prendre place entre eux. Puis, Laura se décida à lancer une conversation qu’elle aurait dû avoir il y a bien longtemps de ça. « Tout va bien, à Masrani Global ? » Il resta un instant silencieux, mesurant la question avant d’y répondre. « Les affaires sont florissantes. Les rapports sont tous encourageants. Les filiales se portent les unes et les autres. Tu as dû pouvoir le constater par toi-même quand tu auras récupéré tes placements et fonds. Evidemment, une partie a été donnée à quelques associations, je pense que tu le comprendras. » Elle aurait été bien mal avisée de reprocher une telle chose, hochant simplement la tête. « Je vois… Je pensais revenir sur New-York d’ici une quinzaine de jours, afin de faire un état des lieux de tout cela. » Cette fois-ci, il se crispa légèrement à ses côtés. « Peut-être est-ce encore précipité… Nous aurons l’occasion d’en reparler dans d’autre circonst… » « Pourquoi attendre ? Il faudra bien me rendre les rênes de cette entreprise et plus cela se fera tardivement, plus les informations seront longues à enregistrer. J’avais promis à Damian de ne pas faire de vague à ce propos avant son mariage. Maintenant que cela est fait, je pense qu’il est temps pour moi de revenir d’entre les morts pour de bon, y compris de ce point de vue. »

Sirotant son champagne, Richard la considéra un moment. Elle voyait qu’il hésitait. Elle était devenue bonne pour lire entre les lignes de ces comportements. « Le conseil d’administration pense que c’est inapproprié pour toi de revenir dans l’immédiat. Ta santé prévaut sur le reste et la stabilité actuelle de l’entreprise prouve que… Que j’ai su faire ce qu’il fallait, quand il le fallait pour la préserver. » « Comme décider de fermer une filiale de l’entreprise en condamnant Isla Nublar ? » Elle ne pouvait pas se permettre de mettre les formes sur ses mots, pas sur ces sujets. Cela lui tenait trop à cœur et elle avait enfin face à elle l’homme qui détenait les réponses. « L’ère de Jurassic World est terminée, Laura. Ce que ton père a su construire était un rêve éveillé, mais il a pris fin le jour où ton père s’est écrasé dans cet hélicoptère. » C’était la première fois qu’il en parlait avec tant de détachement, avec tant de violence, lui qui tentait toujours de ménager les faits en présence de la jeune femme. L’observant d’un œil rond, elle souffla un instant. « Mon père était un homme aux ambitions qui le dépassaient peut-être et je ne commettrais pas la même erreur. C’est pourquoi, cette fois-ci, on va recommencer les choses, à ma manière. »

Il éclata d’un rire froid, trahissant son manque de confiance dans le projet de la jeune femme. Evidemment que c’était risible, évidemment qu’il pouvait se laisser aller à de telles finalités, lui qui avait enterré toutes ses ambitions en appuyant sur un bouton. « Et comment, exactement, comptes-tu te lancer dans tout ça ? Laura, tu ne feras que te décrédibiliser auprès du conseil d’administration à demander un retour de Jurassic World. Ils discutent déjà de ton état mental et il est plus qu’aisé d’arriver à une conclusion franche, en prenant en compte ce que tu as vécu. Tu n’as absolument aucune chance. Et quand bien même ils céderaient à ton caprice… Je suis le décisionnaire final et je n’accepterais pas que tu retournes sur une île pleine de reptiles qui sont capables de te réduire en pièces. » « Je croyais que tu avais annoncé le bombardement massif de l’île ? » La surprise se lisait sur le visage de Laura, parce que cela, elle s’en était persuadée. Son sourire s’effaça momentanément. Et elle sut, à cet instant, qu’elle avait trouvé une faille. Celle de Richard Wiesner, le menteur devant le reste de l’humanité. « Nous avions déposé le bilan. Comment veux-tu qu’il ait été possible pour nous de bombarder l’île ? » Alors tout n’était pas à refaire. La table rase mentionnée par Julian n’était qu’une illusion. Elle n’aurait pas à recommencer de zéro. Et surtout… La volière demeurait donc en l’état.

« Laura ? Tu me DOIS une danse ! » Damian était arrivé, au pied de l’escalier, un large sourire sur les lèvres, tendant sa main vers elle. Le regard de Laura se tourna vers Richard et, avant de partir, elle se pencha doucement vers lui, murmurant quelques dernières paroles à son oreille. « Tu ne pourras pas me garder en cage dans une clinique bien longtemps, Richard. Considère moi de retour et j’espère qu’il fera le plus grand bruit. » Elle aurait juré l’avoir vu tressaillir à la mention de la cage et pourtant, il demeura impassible. Sans demander son reste, elle plaqua un nouveau sourire sur ses lèvres et laissa Damian l’entraîner sur la piste de danse pour honorer une autre promesse.

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KoalaVolant
Jeu 21 Mar - 22:51
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PDG Jurassic World Entreprise

Laura Masrani

Feuille de personnage
Stats:
StatsCompétenceCompétenceNiveauNiveau
11Savoir-faire13
22Constitution11
33Tir9
44Adrénaline7

Inventaire:
Laura Masrani
New-York, 20 avril 2023

« Mais… Qu’est-ce que tu fous ? » Il la regardait d’un air franchement désabusé, alors que Rachel, à ses côtés, se retenait ouvertement d’éclater de rire. « Ceci, mon cher Damian… S’appelle cuisiner. » La jeune mariée, n’y tenant plus, se laissa aller à un rire franc, visiblement dépassée par le comportement de sa douce moitié qui avait l’impression de vivre dans un monde bien éloigné de sa réalité. « Laura, ça fait vingt-cinq ans que je te connais et je ne t’ai jamais vu faire quoique ce soit à manger alors excuse-moi… Mais il se passe quoi là ? » Pour toute réponse, Laura haussa les épaules, se sentant légèrement insultée sur le principe. « Figure toi que j’ai même fait le ménage. » A la tête de Damian, elle sut qu’elle venait de lui annoncer un scoop aussi monumental que si elle s’était fiancée dans les deux derniers jours. Et Rachel, elle, ne manqua pas de souligner que tout ceci ressemblait banalement à une existence des plus normales, elle qui n'était pas née dans ces Hautes-Sphères qui définissaient l'univers du duo d'amis.

C’était une nouveauté, pour elle, que de réinvestir l’appartement dans lequel elle avait grandi à New-York. Fort heureusement, Masrani Global avait gardé le pied à terre ainsi que la demeure des Masrani en Inde, logements principaux qu’ils avaient pu occuper, pour des raisons différentes. Le logement de New-York avait un intérêt certain pour servir de logement de fonction ou permettre de loger des invités de marque, quand la demeure indienne était une demande de Damian qui savait que, si Laura revenait un jour, elle souhaiterait la récupérer coûte que coûte. Et il avait raison, son héritage étant attaché à cette demeure dans laquelle elle ne se rendait plus suffisamment désormais pour honorer correctement la mémoire de ses aïeux. Peut-être était-ce l’occasion, également, de cela ?

« Et qu’est-ce que tu nous prépares de bon, du coup ? » Demanda la brunette qui avait pris des couleurs, durant sa lune de miel. Elle avait réussi à calmer son hilarité, visiblement surprise de constater que Damian n’était pas au fait des talents culinaires de son amie de toujours. « Des pâtes aux légumes. » Un plat d’une simplicité certaine. Mais un plat qui la rattachait toujours plus à des souvenirs trop présents dans son esprit. Alors Laura, plutôt que de les exorciser par la force, essayait de les accepter dans la réappropriation. Rachel avait souri, se glissant dans la cuisine à ses côtés pour mieux se laver les mains, prête à mettre les mains dans les fourneaux. « Laura, tu te rappelles qu’on peut payer des gens qui font ce genre de choses, hein ? » Les deux femmes le regardèrent avant de lever les yeux au ciel, Laura donnant quelques instructions à Rachel sur la découpe des légumes alors que Damian observait la scène d’un œil rond. « Attends… On va être combien, là ? » Il avait beau ne pas trop savoir faire en la matière, il ne lui fallut qu’une bonne observation pour comprendre qu’ils ne seraient pas que tous les trois. « John vient également. Ainsi que Peter Ronan… Et William Mitchell. » « Oula, Laura… Qu’est-ce que tu nous prépares… » « Des pâtes aux légumes, on a dit… » Mais la question ne portait pas sur le repas en lui-même et le regard de Damian qui ne se décrochait pas d’elle était insistant. Pour autant, comme sauvée par le gong, elle s’en retourna vers la porte de l’appartement gigantesque, ouvrant aux invités suivants.

S’il était inutile pour elle de se remémorer Miller, elle eut davantage de difficultés à reconnaître Peter Ronan. L’homme possédait une entreprise aux énergies renouvelables qui avait été annexée à la grande famille Masrani Corp dans un rachat qu’elle avait supervisé de loin, jouant d’une courbette pour garder Ronan en tant que directeur de la branche. A l’époque, c’était déjà une manière de défier Richard qui tentait de mettre la main sur tout et sur tout le monde. Elle se souvenait des mots de Ronan, du fait qu’il pouvait lui être redevable. Alors elle avait appliqué la chose au pied de la lettre, tout simplement, l’invitant à cette réunion clandestine. Quant à Mitchell, il fut son assistant, il y a longtemps. Il lui était fidèle, dévoué… Et sa culpabilité quant à ce triste jour qui avait marqué la suite de leur vie à tous était suffisamment nourrie pour qu’elle l’encourage à revenir dans son cercle.

Les convives partagèrent quelques rires, quelques mots. Mais finalement, ce fut Damian qui mit les pieds dans le plat, n’y tenant plus. « Laura… Pourquoi on est là ? » Doucement, elle soupira, reposant son verre de vin sur la table avant de se redresser légèrement. C’était maintenant. « Il y a plusieurs choses… » Par quoi commencer, d’ailleurs ? La plus simple et la plus acceptée ? « On m’a contactée… Oprah Winfrey m’a contactée. Elle espère pouvoir faire mon interview. Je pense… Je pense qu’il est temps pour moi de stopper les rumeurs et de raconter ma propre histoire. Alors j'ai accepté... » Un silence accueillit cette déclaration. Puis, Rachel vint doucement serrer sa main de la sienne, affirmant son soutien silencieux dans la démarche. Damian soupira longuement avant de reprendre la parole. « Tu es sûre d’être prête pour ça ? On a vu comment ça avait réussi à Meghan et Harry… » A la mine perplexe et interrogative de Laura, il sut qu’il venait de faire une énième référence à quelque chose qu’elle n’avait pas en tête, balayant la chose de la main dans un geste qui voulait dire que ce n’était pas important. « Je ne serais jamais vraiment prête… Mais si vous êtes là, c’est pour m’y aider… Ainsi que pour la suite. » A nouveau, elle avait capté toute leur attention. Se mordant un instant la lèvre inférieure, Laura se dandina un instant sur son fauteuil avant de se décider de cracher le morceau. « J’ai décidé, et certainement contre l’avis général… De relancer Jurassic World. »

Un silence grave accueillit cette décision. Rachel avait reposé prudemment sa fourchette, adressant un regard à Laura, puis à Damian, comme s’attendant à le voir exploser. Miller ne disait rien, et son visage était illisible. Quant aux autres convives, ils semblaient attendre de comprendre leur implication dans le stratagème. « Mon père ne le permettra jamais. » « Ton père n’est pas celui qui possède cette entreprise, Damian. Et je sais que l’illusion est bonne, mais tout ce qu’il pourra dire ne sera pas suffisant pour m’arrêter. Ce parc fonctionnait. On l’a tous vu, au moins une fois. La suite n’est qu’une erreur qui ne se reproduira pas, je ne le tolérerais pas. Je connais mes limites. J’ai vécu là-bas. » A nouveau, le silence se fit. Pinçant les lèvres, elle soupira longuement, orientant ses prunelles vers Miller. « J’avais espoir que vous puissiez devenir le nouveau Responsable de la Sécurité. » Elle sut, dans son regard, qu’il pensait à Julian, à ce rôle qui fut le sien. Comprit-il à ce moment qu’il ne reviendrait pas ? Qu'elle n'irait pas le chercher par la main pour mieux le ramener ?

Se tournant vers Rachel, elle poursuivit. « Je sais que ce n’est pas ton département. Mais je vais avoir besoin de me rapprocher de l’armée. Américaine, Mexicaine, peu importe. Il va nous falloir une base navale aux alentours de l’île. J’espérais que tu pourrais m’y aider. » Elle avait hoché la tête, simplement, un sourire au lèvres. Elle était peut-être celle qui était la plus enthousiaste face au projet, n’y ayant pas été confronté par le passé. « Mitchel, vos talents d’assistant m’ont toujours épatée. Je vous assure que je ne souhaite pas vous voir là-bas, mais il me faudra quelqu’un de confiance ici, qui puisse gérer mes affaires. Qui puisse se faire mon porte-parole. » Le jeune homme parut soulagé, hochant à son tour la tête. « Monsieur Ronan… Un jour vous m’avez dit avoir une dette envers moi, je compte bien vous rappeler cette dernière. Je vais avoir besoin de vous pour tout ce qui est structuration d’une entreprise et législation autour de tout cela. Vous avez-vous-même créé votre empire autrefois, et je sors de quatre années dans l’ombre. » Le sourire satisfait de Ronan, requin dans l’âme prêt à doubler Richard Wiesner, rayonnait dans la pièce.

Prenant une profonde inspiration, Laura posa un regard grave sur Damian qui avait croisé les bras. « Je constate que tu as, en effet, longuement réfléchi à beaucoup de choses… Mais visiblement, tu ne m’inclus pas dans tout ça. » Pinçant les lèvres, elle déglutit avec peine. « Je ne veux pas te mettre dans une position impossible, Damian. Je sais que tu feras tout pour moi, tu l’as déjà prouvé et je te suis éternellement reconnaissante de tout ça. » « Mais tu choisis de me remercier en retournant sur cette île maudite et en me tenant à l’écart ? » « Pas à l’écart. Mais moi, je ne te demanderais pas de m’informer des faits et gestes de ton père, comme lorsque tu es venu sur Isla Nublar pour finalement lui rendre des comptes. » Il ne pouvait pas nier. Croisant le regard de Rachel, il essaya de se calmer alors que Laura soupirait longuement. « J’ai besoin de toi. Pas pour Jurassic World. Pour l’ami que tu as toujours été et que tu seras toujours. Et c’est pourquoi je veux que tu viennes avec moi à cette interview. Pour me soutenir, quoiqu’il arrive, et parce qu'il y a des questions auxquelles tu seras le seule à être capable de répondre. » Il ne répondit pas immédiatement. Relevant finalement ses yeux sombres vers elle, il demanda simplement. « On a droit à un délai de réponse ? » Elle hocha la tête. « Evidemment… Je n’attends pas que vous soyez tous d’accord. Je ne fais qu’exposer les choses telles que je les vois. Maintenant… A vous de voir si vous pensez que tout ça en vaut la peine. » Plantant sa fourchette dans ses pâtes, elle les enfourna en bouche. Qu’importe s’ils acceptaient ou non. Elle le ferait. Avec ou sans eux.

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KoalaVolant
Jeu 2 Mai - 23:57
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