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[Solo] Si ce n'est pas l'enfer, ça y ressemble - Melbourne
Agent d'Intervention Alpha

Julian Blake

Feuille de personnage
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11Force 12
22Agilité10
33Tir8
44Adrénaline10

Inventaire:
Julian Blake
Quarante-cinq minutes. Quarante-cinq minutes qu’il courait sur le tapis de course sans s’arrêter. Le rythme de son souffle s’était ajusté à la vitesse de ses pas, au battement de la musique qui pulsait dans ses écouteurs.
Il courait, inlassablement, pour ne pas penser. Il courait pour se donner une autre vie et ainsi échapper à la sienne. Avant il utilisait son sac de frappe mais il n’y avait plus droit. Rien qui ne puisse exciter davantage son instabilité et sa colère.

Alors il s’était mis à la course.
A force, il ne ressentait plus ni douleur ni courbature. Il ne ressentait plus rien. Et c’était mieux comme ça.

Ne plus ressentir, rien. Nada. Que dalle.
Parce qu’il ne supportait plus ses colères violentes, ni ses frustrations auxquelles les seuls exutoires avaient été de frapper, encore et toujours, il avait choisi la facilité et les comprimés. Courir était facile. Un peu de musique, un pied devant l’autre, encore et encore.
Mieux valait une vie banale sans émotion qu’une vie extraordinairement douloureuse.

Oui, c’était mieux ainsi.
Le tapis commença à ralentir et il sut qu’il y était depuis bientôt une heure. Encore quelques minutes de bonheur, avant la chute.
Tandis qu’il terminait l'exercice par une session de marche pour reprendre son souffle, il attrapa sa gourde accrochée au montant de l’appareil. Il ne regarda même pas les données affichées par l’ordinateur de l’appareil. Calories, miles parcourus, qu’est-ce qu’il en avait à foutre ?

Il patienta encore un peu, attendit que son rythme cardiaque diminue. Il aurait souhaité qu’il s’arrête, tout simplement. Alors il n’aurait plus eu besoin de subir tout ça.
Les comprimés aidaient mais pas toujours. Parfois, des bribes de son passé revenaient avec violence, lui déchirant le cœur et l’esprit. Ces moments là étaient les pires et faisaient ressortir le pire de lui-même. Etat de stress post traumatique, trouble comportemental de Guerre, on avait mis des mots sur son état et on le soignait pour ça. Mais personne ne faisait rien pour son deuil, pas même lui alors qu’il était le seul au courant.

Il but une grande gorgée, referma la gourde qu’il garda en main. L’autre éteignit les écouteurs puis récupéra la petite serviette avec laquelle il s’essuya le visage trempé de sueur. Ses cheveux lui donnaient chaud, ils étaient trop longs et collaient à son front et sur sa nuque. Le moelleux de la serviette se heurta à sa barbe, elle aussi bien trop longue. Il s’en foutait. Rien n’avait d’importance désormais.
Sa vie se limiterait à ça : sport, cachets et thérapie de Marika.

Il la savait là, dans la pièce à côté. En tendant l’oreille, il perçut qu’elle regardait la télé. Il se résigna alors à y aller. Certains jours, comme aujourd’hui, il aurait préféré être seul. Mais elle refusait de le laisser seul, face à lui-même. Il devait de toute façon passer par là pour atteindre la salle de bain et se doucher. Ses vêtements étaient trempés de sueur. Il puait.

- Ça a été l’entraînement ? demanda-t-elle machinalement, sans détourner son regard de l’écran.
- Ouais, répondit-il sans vraiment y accorder d’importance.

Toujours la même question, toujours la même réponse.
Marika disait qu’il fallait des rituels pour réinstaurer la sécurité. Julian trouvait ça chiant et n’avait pas envie de faire d’effort. Il n’avait pas besoin de sécurité, putain non, rien que le mot lui hérissait les poils. Il voulait juste oublier. Elle le savait et ne lui en tenait pas rigueur. Elle comprenait, comme elle disait. Mais il fallait parler, évacuer autrement que par le physique. Il n’avait jamais été doué pour les mots, mais faute de sac de frappe, confisqué le temps de la thérapie, il avait essayé.

Il remplit sa gourde pour pouvoir la placer au frigo mais tandis qu’il tournait le dos à l’écran plat trônant de l’autre côté de la pièce, le son changea et il reconnut le jingle d’un flash info. Encore une personne disparue ? Un frisson se diffusa sur sa nuque. Lentement, il se retourna pour y faire face.
A travers la seule fenêtre ouverte sur le monde qu’il tolérait encore, elle apparut.

Laura.

En vie.

Il n’entendit pas les paroles des journalistes, pas plus qu’il ne douta un seul instant de la véracité de ce qu’il voyait de ses propres yeux. Cette fois-ci, ce n’était pas une hallucination, il en était convaincu. Tout devint cotonneux en dehors des battements de son coeur qui accélèrent instantanément, battant ses tempes avec une telle force qu’il se sentit presque physiquement frappé.

Les yeux écarquillés, le souffle éteint, il contemplait l’écran, parfaitement immobile, comme figé, statufié par le regard qu’elle lui lançait à travers la caméra. Regard qu’elle détourna vivement. Il n’était pas encore complètement fou, il savait bien qu’elle ne le regardait pas lui à proprement parler mais il eut subitement la sensation qu’ils étaient tous les deux seuls, face à face.

Il eut le temps de voir la douleur, la détresse et tout ce qu’elle ne disait pas dans ses iris. Il eut l’impression de prendre un uppercut en plein estomac et la bile remonta dans sa gorge, acidifiant sa salive et brûlant ses muqueuses lorsqu’il déglutit.
Elle avait maigri. Et cette simple pensée le ramena des années en arrière, dans son bureau surplombant le parc tandis qu’il essayait de la faire manger comme pour l’aider à surmonter l’attaque de terroristes qu’ils avaient vécus tous les deux.

En une fraction de seconde, son cerveau lui afficha les moments partagés et heureux comme pour verser du sel sur sa plaie béante. Putain il n’avait pas demandé ça. Son sourire, l’odeur de ses cheveux, la façon dont sa peau hâlée brillait au soleil, le goût de ses lèvres, tout lui revenait comme si c’était hier. Et puis les souvenirs enflèrent, plus nombreux, plus vifs et plus tranchants, déclenchant une véritable tempête mentale et émotionnelle, noyant les substances chimiques des cachets. Les blessures, le sang, les larmes, faisant ressurgir tout ce qu’il tentait d’enfouir depuis trois ans.
Il recula d’un pas, les jambes tremblantes. La gourde tomba sur le sol, déversant l’eau partout, le bruit attirant l’attention de Marika.

- Ju ? Tout va bien ?

Il ne répondit pas, il ne l’entendit même pas. Un nouveau pas en arrière lui fit rencontrer le plan de travail de la cuisine dans lequel il se cogna les reins et auquel il essaya de se rattraper. Ses jambes ne le portaient plus et tout son être tremblait alors il se laissa glisser sur le sol. Là, il chercha à reprendre son souffle mais la brûlure dans sa gorge lui signala qu’il n’y était pas encore et qu’il allait souffrir un peu. Depuis combien de temps ne respirait-il plus ?

Marika se précipita auprès de lui et il ignora sa présence. Les larmes se mirent à couler sans qu'il s'y attende, ses épaules s'affaissèrent avant que les sanglots ne le secouent brutalement dans ce dur retour à la réalité.

Elle était en vie.

Malgré toutes ses erreurs et tous ses échecs à lui, Laura avait survécu. Le soulagement était à la hauteur de sa culpabilité qui lentement l’attira un peu plus dans les profondeurs nauséabondes de son être.
Il remonta ses genoux contre sa poitrine puis posa sa tête dessus toujours secoué par cette crise de larmes incontrôlable.

Il n’avait pas pu la sauver. Pire, il l’avait abandonnée en abandonnant les recherches. Il l’avait condamnée à mort.
Jamais il ne se le pardonnerait. Jamais.

Les doigts de Marika caressèrent ses cheveux et il osa un regard vers elle, un regard rougit par la peine et par la colère, gonflé par les larmes. Elle lui sourit et lui tendit un nouveau comprimé.

- Respire. Inspire, Expire. Tu veux en parler ?

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Les monstres et les fantômes existent.
Ils vivent à l'intérieur de nous et parfois... ils gagnent
Ven 7 Juil - 21:07
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Les yeux clos, Julian essayait de se vider l’esprit sous la douche. L’eau brûlante coulait sur son dos dévalant sa peau nue en un jet vif. Il secoua sa tête pour débarrasser ses cheveux du trop plein et posa son front contre le carrelage qui lui faisait face.
Ses yeux piquaient encore de sa crise de larmes qu’il ne comprenait toujours pas. Il n’avait presque jamais pleuré, du moins il ne se souvenait pas de quand remontait la dernière fois alors autant dire que ce devait être loin.
Dès qu’il pensait à Laura et qu’il revoyait son image à la télévision, sa gorge se nouait et il se sentait vulnérable et fébrile. Il ravala de nouvelles larmes menaçantes et tapa doucement du poing contre le mur.
Pas trop fort pour ne pas que Marika l’entende.

Combien de temps le comprimé allait-il mettre pour faire son effet ?
Il soupira en songeant que peu importait, cela serait bien trop long.

Lorsque Marika s’était accroupie à ses côtés et qu’elle avait proposé d’en parler, il était resté muet puis avait fini par secouer la tête. Enfin il s’était relevé, vacillant, avait agrippé le comprimé entre ses doigts encore tremblant et l’avait avalé à sec avant de rejoindre la salle de bain.

Il savait qu’il allait devoir l’affronter en sortant de là et clairement, il essayait de gagner du temps.
Marika savait déjà beaucoup de choses concernant Jurrassic World, sauf le plus important. C’est elle qui l’avait refoulé à l’armée lorsqu’il avait tenté de s’enroler à nouveau. Trop instable, pas fiable sur le terrain, trop dangereux pour tout le monde. Elle avait mis ça sur le compte de ce qu’il lui avait raconté. Tout, sauf le deuil qu’il avait gardé secret tout comme sa liaison avec Laura.

La liste était déjà bien assez longue dans ce qu’elle avait trouvé.
Mais elle le soignait depuis des années. Comment ne s’était-elle pas lassée ?
Certains jours il la haïssait, juste parce qu’elle s’était accrochée à lui qui ne méritait rien.
Et d’autres, il avait le sentiment qu’elle était la seule qui le comprenait et qu’il ne pouvait pas vivre sans elle ni sans ses médicaments.

“Les médicaments influent sur tes émotions, c’est normal, ne t’inquiète pas.”
Toujours rassurante, toujours dans la compréhension, par moment ça le rendait dingue. Il avait envie de hurler mais rien ne sortait.

Il se doucha, repoussa ses pensées qui persistaient à s’envoler vers Laura. Allait-elle bien ? Où était-elle désormais ? Le parc avait été fermé. Que ferait-elle ? Pouvait-on juste ressusciter ?
Il ne savait pas. Son corps trembla encore mais il lui sembla de plus en plus calme. Il n’avait plus la nausée. Il n’avait plus envie de pleurer.

Il sortit de la douche et se sécha, enfila des vêtements propres. Un bermuda gris et un t-shirt blanc qui feraient bien l’affaire pour cette journée.

Marika l’attendait au niveau de la cuisine, deux tasses fumaient devant elle. Elle le regarda lorsqu’il apparut dans la pièce et un sourire étira ses lèvres fines. Il connaissait ce regard, il connaissait ce sourire. C’est ainsi qu’elle le regardait à chaque fois qu’il déraillait, mélange de tendresse et de pitié. Il se haïssait quand il remarquait ce regard là.
Il détourna les yeux et vint s’asseoir sur le haut tabouret devant le plan de travail.

- Je suppose que ça a dû être un choc pour toi, commença-t-elle. Voir Laura Masrani a dû te renvoyer là-bas l’espace d’un instant. C’est fou qu’on l’ait retrouvée après tout ce temps.

Pour toute réponse, il but une gorgée de thé.

- Julian…parle moi.
- Je ne sais pas quoi te dire, soupira-t-il.
- Tu pourrais commencer par me dire ce qui te passe par la tête ?

Tu m’emmerdes. Voilà.

- C’est comme tu as dit. Un choc de repenser à tout ça, dit-il à la place. Mais je n’ai pas envie d’en parler.

A son tour, elle but puis reporta son attention sur la télévision éteinte désormais.
- Je me demande bien où elle était et ce qui lui est arrivé, murmura-t-elle.
Lui aussi aurait bien aimé.
- On peut éviter de parler de Laura ? Masrani. Ajouta-t-il un peu tard.

Marika plissa légèrement les yeux.
- Très bien, concéda-t-elle.

Mais il sut qu’il avait merdé.

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Lun 10 Juil - 18:13
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Julian fit remuer ses doigts et grimaça sous l’effet de la douleur. Il contempla les dégâts, rien de si terrible au final. Il avait connu pire. Sur sa nuque, la sueur mouillait encore le col de son t-shirt et la base de ses cheveux. Il offrit son visage au ciel en une inspiration salvatrice.


Frapper ce putain de sac ne lui avait jamais fait autant de bien. Il avait trouvé une salle plusieurs heures auparavant, s’y était faufilé en invoquant venir faire un test matériel avant de s’inscrire. Au début, le gérant de la salle lui avait fiché la paix mais au bout d’un moment, il avait remarqué que Julian ne portait pas de gant. Tout au plus, il avait enroulé des bandes autour de ses mains et de ses phalanges. Le geste avait eu quelque chose de réconfortant, comme un vieil ami qu’on retrouve après des années d'absence.

Suite à quoi, il avait frappé, encore et encore, jusqu’à s'essouffler, jusqu’à ce que le sang commence à traverser le tissu serré, jusqu’à ce qu’on lui demande de partir après l’avoir traité de taré.

Il avait obéi non sans un sourire narquois et avait quitté la salle, épuisé et l’esprit à peine plus vide qu’à son arrivée. Toutes ses pensées étaient focalisées sur Laura. Ses retrouvailles aussi étranges que déroutantes et qui se soldaient par un nouvel échec.
Peut-être aurait-il dû la prendre dans ses bras et la garder ? Peut-être aurait-il dû l'embrasser ? Peut-être aurait-il dû s'excuser ? Peut-être devait-il juste laisser tomber ? Il n’avait aucune réponse à toutes ces questions et n’aurait plus l’occasion de les avoir. Quelque chose lui disait qu’il ne la reverrait jamais. Cette idée lui avait alourdi le cœur comme s’il s’était instantanément glacé.

Il avait regardé le téléphone, il avait espéré qu’elle lui envoie un message mais rien n’était venu. Et de son côté, il était trop en colère et bien trop blessé pour tenter de la rappeler.
Leur couple avait été enterré quatre ans en arrière, la commémoration du jour le confirmait. Il devait s’y faire.
Mais c’était dur. Tellement dur qu’il ne se consolait qu’avec l’idée qu’au moins, elle n’était pas morte et trouverait le bonheur dans les bras d’un autre, là-bas sur son parc maudit.
La jalousie l’avait alors pincé avec violence et il s’était retenu de se frapper pour faire passer l’idée. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manquait.
Il venait juste de perdre Laura, encore une fois, encore par sa faute.

Las, complètement abattu, transpirant et sale, il s’était traîné jusque chez lui avec l’idée de prendre une douche puis de rester allongé dans son lit, le reste de la journée. Toute énergie le fuyait, repoussée par son mental en ruine.

Il avait ouvert la porte de son appartement, déposé son téléphone et ses clés sur la console à côté et refermé la porte.
Là, il avait aperçu Marika qui lui tournait le dos, installée sur le canapé, le visage tourné vers la fenêtre.
Il ne s’était pas attendu à la trouver là. Elle avait des rendez-vous aujourd’hui. Quelle heure était-il ? Il avait perdu la notion du temps.


- Tu es déjà rentré ? demanda-t-il.


Elle ne répondit pas mais il perçut ses épaules se contracter.
Il s’avança lentement, se souvenant de la manière dont il l’avait traitée dans le parc, se souvenant qu’elle avait vu Laura et qu’il lui avait promis des explications. L’heure avait sonné semblait-il.
Il ne savait pas par quoi commencer. Que devait-il justifier en premier ?

- Ça dure depuis combien de temps ?

Heureusement pour lui, elle avait ouvert le bal.
- De quoi ? demanda-t-il, se tenant toujours debout à une petite distance.
- Laura Masrani et toi. Depuis combien de temps ? Qu’est-ce que vous êtes exactement l’un pour l’autre ?

Il soupira et détourna le regard, gêné.

- J’ai été son instructeur.
Elle se retourna vivement dans sa direction et par réflexe, il fit de même. Son visage était baigné de larmes et ses yeux lançaient des éclairs. Il se sentit pitoyable.
- Te fous pas de moi ! Lança-t-elle.

Elle se leva et lui fit face, attendant une réponse de son regard brillant de colère.
- Je…j’ai été son instructeur et..

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, elle lui assena une violente gifle qui résonna dans l’appartement et qui lui brûla la joue. Le picotement persista un bon moment bien après le geste. Il ne broncha pas, coupable de ce nouveau manquement. Son regard la défiait même de recommencer.
Elle le poussa, avec le plat des deux mains:

- J’ai vu la façon dont tu la regardes et j’ai repensé à toutes les fois où Laura était mentionnée quelque part, à ton attitude alors. A tous tes mensonges…depuis bientôt quatre ans.


Sa voix s’étrangla et elle tapa du poing sur son torse, une première fois, puis deux.
- Ce matin j’ai cru qu’elle était simplement l’autre femme, parce que j’étais déjà là. Mais après y avoir bien réfléchi, j’ai compris qu’en réalité…c’est moi l’autre. Je suis l’autre femme.
- Marika…
- Ose me dire le contraire ??!

Elle le poussa à nouveau, c’était un supplice de la voir dans cet état, un supplice d’être responsable de ça. Il attrapa ses poignets entre ses doigts pour qu’elle arrête de le frapper ainsi.
Il déglutit et planta son regard dans le sien. Elle voulait des réponses, il n’avait plus le choix.

- J’ai été son instructeur, reprit-il calmement. Et avec le temps et les événements, on…a noué une relation plus intime c’est vrai.

Elle ricana de nervosité puis libéra ses mains de son emprise.

- Pourquoi tu ne veux pas assumer bordel ! S’emporta-t-elle. Pourquoi tu persistes à le cacher ?

Elle se mit à faire les cents pas, à marcher de long en large dans l'espace qu'ils partageaient depuis un bon moment.

- Bientôt trois ans que je suis ta thérapeute, que je te traite pour des troubles psychiques post traumatiques liés à tes faits d’armes, j’ai cru à un moment que tu étais borderline, extrêmement violent ou dépressif et même suicidaire. Trois années que j’essaye de comprendre pourquoi je n’y arrive pas et voilà qu’aujourd’hui, je découvre que je ne traite pas le bon problème. Tout ton dossier est foireux parce que dès le début, tu n’as pas dit la vérité. J’élabore des diagnostics sur du vent, sur des mensonges. Est-ce que tu as simplement idée de comment je me sens ? De ce que je ressens depuis des années en pensant que je ne suis pas une bonne praticienne ? Toutes les remises en questions que j’ai pu avoir sur mon boulot alors que tu sais la part qu’il représente dans ma vie ? Est-ce qu’une seule fois, tu t’es posé la question ?

Non, il ne s’était jamais posé la question. Parce qu’il était égoïste, parce qu’il n’avait pensé qu’à se protéger lui.
À aucun moment, il n’avait pu songer que Marika pourrait souffrir de ses problèmes à lui.
Et aujourd’hui, il se tenait face à elle, pétri de honte, conscient de tout ce qu’elle lui annonçait alors et il n’avait pourtant aucun regret.

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Dim 19 Nov - 21:05
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Julian Blake
Un peu moins de 4 ans en arrière....

- J’ai les résultats de vos tests et je suis au regret de vous informer que nous ne pouvons donner suite Monsieur Blake.
Il regarda, peu aimable, la jeune femme blonde qui lui donnait tranquillement les résultats de son test d’aptitude mentale pour s’engager dans l’armée de terre australienne.
Une des plus petites armées du monde, avec peu de moyens et ils trouvaient des raisons de refuser des volontaires, vraiment ? Elle n’y était pour rien pourtant, il ne put s’empêcher de réagir.

- Sans déconner. Vous avez le luxe de refuser des personnes ? Putain, je suis là, je me propose, vous pouvez m’envoyer n’importe où, même sur les pires missions de Guerre ou d’assistance. J’ai les compétences, j’ai l’expérience, qu’est-ce que vous voulez de plus ?

Sans hésiter, elle planta son regard dans le sien, pas impressionnée pour un sou et posa ses deux mains à plat sur le plateau du bureau.

- Écoutez Monsieur Blake, je comprends votre désarroi, cependant, si on fait passer des tests psychologiques, vous vous doutez bien qu’il y a une vraie raison derrière et que ce n’est pas un caprice de l’état-major.

Clairement, elle était entrain de dire qu’il n’était pas apte mentalement. Comment pouvait-il l’être ? Putain, il venait de perdre son boulot et l’amour de sa vie en moins de deux mois. Une fois sur le terrain, il savait pourtant qu’il n’y penserait plus, qu’il serait concentré sur la mission, quelle qu’elle soit. Il fallait qu’elle lui laisse une chance.

- S’il vous plaît, demanda-t-il, vous ne pouvez pas faire un effort ?
Elle se leva à son tour.
- Non, je suis désolée, c’est contraire au règlement.

Une nouvelle pulsion de colère l’anima et il balaya tout le dessus du bureau de la psy qui lui faisait face. Le contenu tomba sur le sol avec fracas.
- Ca aussi c’est contraire au règlement je suppose ?

Il afficha un sourire insolent et se dirigea vers la sortie. Que l’armée Australienne aille au diable. Il trouverait autre chose, une mission humanitaire ou autre qui serait bien moins regardant.
- Monsieur Blake ?

Stoppant ses pas, il se retourna et haussa un sourcil en la regardant. Allait-elle lui demander de ranger ? Ou bien appeler la sécurité ? Rien de tout ça.
Elle s’approcha et glissa une carte dans la poche de sa chemise.
- Si vous décidez de vous faire soigner, appelez moi.
- Allez vous faire foutre.

Et il sortit sans un regard en arrière.


*******************

Sa tête lui tournait affreusement et lorsqu’il parvint à ouvrir les yeux, le plafond se mit à virevolter. Il referma vivement les paupières en grimaçant. Bizarrement, il ne ressentait aucune douleur mais il avait du mal à bouger. Son visage lui semblait lourd sans parler de son corps tout entier comme si une gangue de plomb le recouvrait.

Il se sentait mal, une envie de vomir terrifiante qui lui retournait l’estomac et l’acidité de la bile qui remontait dans sa gorge, lui fit rouvrir les yeux à la recherche d’un verre d’eau. On aurait cru à une mauvaise gueule de bois, puissance mille.
Quelqu’un lui tendit un verre et il essaya de l’attraper. Il remarqua ses mains abîmées, couvertes d’égratignures et d'ecchymoses. Surpris, il s’attarda sur ces détails trop flous pour être exploités. Alors, il se demanda qui lui avait tendu le verre d’eau, une femme visiblement d’après le peu qu’il voyait. Une infirmière ?
Il reconnaissait l’atmosphère de l'hôpital et l’odeur. Elle l’aida à boire et comme elle s’était rapprochée, il l’observa mieux. C’était la psy de l’armée.
- J’y crois pas, qu’est-ce que vous foutez ici ?
Sa voix lui sembla grotesque, comme un croassement sorti d’outre tombe.
- Je m’en vais si vous préférez, bon courage pour boire votre verre, vu votre état.

Il se renfrogna et posa ses lèvres sur le bord du verre. L’eau lui fit un bien fou, il se rallongea et ferma les yeux. Pourquoi était-ce si dur de bouger ?
- Vous vous sentez comment ?
- Mal, grogna-t-il

Elle sourit et se dirigea vers la tablette qui était fixée sur son lit.
- C’est ce qui arrive en général lorsque l’on participe à une bagarre générale et qu’on se fait trouer la peau et rouer de coups par six personnes.
- Ah.

Il se souvenait vaguement d’avoir bu et d’avoir cherché la merde après ça. Son sang bouillonnant le poussait à le faire, se battre et surtout, se faire battre. Il n’avait plus de raison de vivre de toute façon. Pour autant, il n’était pas assez courageux pour en finir une bonne fois pour toute, alors il poussait les autres à lui faire ce cadeau.
- Mais ça n'explique pas pourquoi vous êtes ici.
- En effet, l'hôpital m’a appelé. En fait lorsque l’ambulance vous a ramené, vous n’aviez rien sur vous, en dehors d’une carte bleue, d’un trousseau de clés et de ma carte. La police attend votre déposition une fois que vous aurez récupérer vos papiers.
- Et alors, vous allez me faire la morale ? Me dire que ce n’est pas bien de se battre ?

Elle vint s’asseoir sur le rebord du lit.
- L’effet de la morphine va se dissiper. Vous allez douiller. Deux côtes cassées, arcade fendue, épaule démise, et une plaie ouverte dans le ventre, sans parler des nombreuses ecchymoses. Si vous n’aviez pas 3g d’alcool dans le sang, je pense que vous vous en seriez rendu compte avant. Monsieur Blake, j’ignore ce que vous cherchez, mais je doute que quelqu’un avec votre expérience de soldat se laisse si facilement casser la gueule. J’aurais presque tendance à croire que vous l’avez fait exprès.

Son regard en disait long et il détourna le sien.
- Foutez moi la paix et sortez d’ici.
Elle se leva et avant de quitter la pièce lui lança :
- Vous avez toujours ma carte.

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Jeu 22 Fév - 14:16
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