Le membre 'Laura Masrani' a effectué l'action suivante : Dé de Jurassic World

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#1 'Dé : Compétences' :


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#2 'Dé : Compétences' :

Laura émit un petit gémissement plaintif emprisonné par son bras. On aurait dit un animal blessé et acculé. Julian ne voulait pas faire ça, il n'avait pas souhaité se retrouver dans cette situation. Ce contact qui brûlait sa peau, ce besoin grandissant, il voulait que tout s'arrête.
Cependant, la présence des deux agents ne lui permettait pas de juste demander à Laura d'arrêter maintenant.
Que cherchait-elle à faire ? Le provoquer ? Lui prouver quelque chose ?
Depuis que ce combat avait débuté, la seule chose qu'il avait réussie à montrer était qu'il était faible et peu préparé. Les seuls combats qu'il avait menés ces dernières années avaient été contre lui-même et s'étaient conclus par deux séjours : un à l'hôpital et l'autre en cellule de dégrisement.
Aujourd'hui on demandait au Julian d'il y a quatre ans de donner une démonstration de combat au corps à corps, sauf qu'il n'en était plus capable sans prendre le risque de sérieusement blesser Laura.
Après avoir enduré les coups, il l'avait bloquée ainsi juste pour montrer qu'il avait encore la force d'agir.
Il n'avait pas pensé cependant, aux conséquences de cette proximité, ni même à la tension grandissante entre eux.
A travers son bras, il pouvait sentir les pulsations du cœur de Laura qui s'accéléraient et gagnait en profondeur. Elle gesticulait, du moins elle essayait et c'était tout à son honneur. Toutefois, la prise de Julian était assurément bonne et il en faudrait plus que cela à Laura pour se libérer.

Restant entièrement concentré sur elle, oubliant les deux autres, il perçut sa respiration se faire plus courte à mesure que les battements de son cœur s'intensifiaient.
Laura paniquait. A quels mauvais souvenirs était-il entrain de la ramener ?
A moins que ce ne soit simplement son contact qui la mettait dans un tel état.
Encore une fois, il était le problème et à présent qu'elle était enfermée dans ce jeu de combat, elle devait le regretter.

En une fraction de seconde, il se souvint de la photo qu'l avait vu, alors qu'elle était avec cet autre homme. Elle tenait son bras et il avait porté une main dans son dos, pourtant Laura riait aux éclats, elle ne paniquait pas.
Julian comprit alors qu'il devait se résigner. Un instant, il envisagea même de repartir à Londres tout de suite pour ne plus lui imposer sa présence mais il se ravisa tout aussi vite. Il lui devait cette escapade à la volière.
Il ferma les yeux un instant, comme si cela pouvait l'aider à définitivement renoncer à elle et fut rappelé à la réalité par le son de sa voix.

Lâche...moi. Le vouvoiement avait disparu, comme un cri du cœur aussi tendu que l'atmosphère. Tel qu'il l'avait envisagé, elle ne voulait plus qu'il la touche. La douleur qu'il ressentit alors lui donna envie de vomir et il sur qu'il était vaincu. Son cœur et tout son être l'étaient. Alors qu'il commençait à peine à desserrer son emprise, obéissant sans compromis à son ordre,elle lui écrasa les orteils dans un rugissement désespéré.
Il la relâcha instantanément en poussant un cri rauque et douloureux. Tandis qu'il reculait vers les cordes, le visage souffreteux plus par sa découverte que par l'attaque en elle-même.
Les deux agents se retrouvèrent dans son champ de vision.

- Ça suffit ! Clama-t-il. On arrête là.

Posant la pointe de son pied meurtri sur le sol, il le pressa doucement pour aider à la circulation du sang, retenant quelques grimaces. Il n'osait pas regarder Laura, pas après ça, pas après avoir compris qu'elle aurait préféré qu'il ne revienne pas du tout.
Il avait agi de manière égoïste en revenant pour elle, en songeant qu'il pouvait encore faire quelque chose pour l'aider à réaliser son rêve et que naturellement, cela arrangerait les choses entre eux. Avec du temps, beaucoup de temps. Il avait espéré qu'elle lui pardonerait ses échecs.

- On t'avait dit, une vraie lionne ! Lança la femme qui le regardait toujours, un large sourire sur les lèvres.
Son collègue le regardait également et il croisa ses yeux dans lesquels il lut un soupçon de pitié et de déception. Ils n'avaient pas senti la détresse de Laura et ils ignoraient tout d'eux. Julian savait que ce combat était fictif, il savait qu'il aurait tout fait pour l'éviter et pour se battre, pourtant, ce jugement le vexa profondément.

- Je comprends mieux pourquoi vous avez changé de responsable sécurité mademoiselle Masrani, ajouta le type avec un sourire goguenard.

Ce n'était certainement qu'une mauvaise plaisanterie, qu'une réflexion maladroite mais Julian la prit comme une insulte. Et l'espace d'une seconde, il eut envie de lui coller son poing dans la gueule.
A la place il eut un petit rire jaune avec un léger hochement de tête. Ouais, il avait compris. Sa place n'était peut-être plus ici finalement et il devait certainement s'attendre à ce que d'autres lui fassent se genre de remarque. Il le savait avant même de poser un pied ici, pourtant, le prendre de plein fouet écorchait à vif son ego et sa confiance en lui qui était déjà bien basse.

Il descendit du ring, récupéra ses affaires et ignorant toujours Laura se dirigea vers les sanitaires.
Dès que la porte se referma derrière lui, il jeta son sac, retira son t-shirt qu'il garda en boule dans sa main et se regarda dans le miroir qui lui faisait face. S'appuyant sur le rebord d'un des lavabos
sur lequel il avait jeté son dévolu, les pupilles de celui qu'il avait face à lui ne reflétaient que la douleur et la peine.
Il devait respirer profondément, essayer de se calmer mais déjà, ses poings se serraient et de frustration autant que de douleur, il cogna un coup dans le mur à côté.

Une cage. Elle était prisonnière dans une cage. Celle-ci était peut-être faite de chair et d’os, l’étreinte se resserrant sur elle eut le même effet que cette noirceur qui l’avait privé d’un de ses sens. L’oppression grandissait en elle, la réalité venant se superposer à la terreur d’un souvenir qu’elle tentait tant bien que mal de refouler. Mais qui était trop grand pour elle. La panique vint la faire trembler toute entière alors même qu’elle lui commandait et l’implorait de la lâcher. Elle manquait d’air. Elle devait sortir de là, coûte que coûte. Alors l’animal en elle avait parlé, hurlant, frappant de son talon avec plus de force qu’elle ne l’aurait fait si elle avait eu mesure de ce qui se passait. Pourtant, son geste lui valut la liberté et se fut avec une hâte incontrôlée qu’elle se précipita vers l’autre extrémité du ring, se raccrochant aux cordages dans son élan. L’air vint dans ses poumons avec force tandis qu’elle remontait à tâtons vers le premier pilier qui maintenait les élastiques. Et elle prit appui sur lui, comme un noyé se raccroche à une bouée de sauvetage. De l’air… Il lui fallait respirer, encore et encore. Elle avait le sentiment de devoir fuir, de devoir courir jusqu’à ce que le ciel apparaisse dans son champ de vision. Miller n’était pas là. Damian non plus. La crise ne saurait être gérée par un tiers cette fois-ci.

Ça suffit ! On arrête là. Il avait grondé, lui tirant un nouveau frisson d’angoisse et de terreur. Était-il en colère ? Lui en voulait-il pour ce coup bas qu’elle venait de lui faire ? Pourrait-il seulement comprendre ? Pourquoi serait-il différent des autres ? Tendue comme un arc, elle essayait de délasser ses muscles, un à un, de les détendre en les agitant comme elle le pouvait. On t’avait dit, une vraie lionne. Ils ne voyaient pas le trouble qui la dévorait. Ils ne mesuraient pas comme cette bestialité n’était pas un élément de sa nature mais une réponse traumatique à une situation donnée. Ils s’en félicitaient et s’en était presque écœurant. Les larmes, doucement, roulèrent sur ses joues alors que le contrecoup de tout ceci s’amorçait, les tremblements venant secouer sa carcasse fragile, bien qu’imperceptibles pour eux. Miller serait là… Il aurait probablement déjà fait évacuer la salle, s’inquiétant du mal qu’elle pourrait se faire autant que celui qu’elle pourrait inconsciemment faire aux autres. Lui était armé contre cela. Ils étaient trois à connaître les mots justes pour désamorcer la crise et aucun de ces trois hommes n’étaient là.

Je comprends mieux pourquoi vous avez changé de responsable sécurité, mademoiselle Masrani. Etonnamment, ces mots là eurent le même effet. La critique était facile. Trop facile. Et sournoise. Un instant, elle craint que Julian ne s’en prenne à cet imbécile et ce fut la raison première de son volte-face, ses joues essuyées à la va-vite. Mais Julian ne frappa pas. Au contraire. Il prit la fuite. Serrant ses propres poings, elle fit quelques pas vers lui, le suivant à retardement pour… Quoi ? Tenter de le retenir ? Défendre son honneur elle-même en frappant volontiers cet abruti ? Elle n’avait aucune légitimité à faire cela. Elle n’était plus rien pour lui. Marika. La blonde était là, fantôme lui rappelant que sa place n’était plus à ses côtés et ce fut en sursautant qu’elle regarda la porte claquer. Elle ne tremblait plus. Elle respirait profondément. La colère avait pris possession d’elle plus que la peur et ce fut avec lenteur qu’elle avait tourné son regard sombre vers la silhouette masculine de l’agent de sécurité. « Votre nom. » Evidemment, elle aurait pu le rechercher dans la base de données mais c’était une perte de temps qu’elle ne voulait s’octroyer. L’homme sembla doucement surpris, haussant les sourcils avant de le lui donner. « Hudson, mademoiselle. » Laura prit une profonde inspiration et, quand sa voix se fit entendre, elle se fit doucement plus grave, proche d’un grondement assourdissant. « Eh bien, agent Hudson… Si la camaraderie et son esprit sont encouragés au sein de cette entreprise, les réflexions douteuses remettant en cause le professionnalisme de vos collègues ne sont nullement les bienvenues. Si je devais apprendre que ce genre de comportement se reproduit, je prendrais la peine de vous coller moi-même dans l’hélicoptère qui vous ramènera à terre. Me suis-je bien fait comprendre ? » Les deux agents demeurèrent silencieux et l’homme finit par hocher la tête. Laura plissa une dernière fois les yeux avant de quitter le ring à son tour, s’emparant à la hâte de ses affaires. Elle en référerait à Miller car il était intolérable pour elle que quiconque n’en vienne à remettre en cause les capacités des uns et des autres. Et surtout pas celles de Julian Blake. Momentanément, elle songea à tenter de le retrouver pour lui parler. Mais à quoi bon ? Elle ne lui devait rien et la réciproque était vraie. Pour autant, désormais, elle était capable de se rappeler de sa présence et chercher à capter sa présence dans les salles communes.