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| | Comportementaliste animalier
| L’épuisement se lisait, à la fois sur ses traits tirés et dans ses soupirs qu’elle poussait, encore et encore. C’avait été une longue journée, autant angoissante qu’excitante et la future mère sentait bien le poids des émotions retomber sur ses épaules maintenant que l’adrénaline la quittait. Ils avaient accosté plus tôt mais il avait fallu veiller à ce que tout se passe au mieux, à ce que les choses s’organisent sur place et tant que la relève n’avait pas été mise au fait des diverses décisions, elle avait voulu superviser autant que possible la partie liée à son secteur pour éviter que ceux qui se préoccupaient théoriquement de la sécurité n’oublient pas leur importance dans la bataille. Les microcératus resteraient sur place et ils ne pouvaient décemment pas demeurer dans une cage trappe pour le restant de leur séjour aussi, il avait fallu modeler des plans rapides, à l’ancienne, pour qu’un enclos leur soit envisagé et préparé, Leanne listant avec Neal l’ensemble des choses nécessaire au bien être des animaux. Quelles plantes leur introduire, quelle quantité d’eau, quel environnement, quelle hauteur de barrière et leur solidité… Certains maitres d’œuvre étant présents, ils purent s’associer avec une étonnante facilité, entre animaliers, sécurité et autres corps de métier, pour déterminer l’endroit le plus à même de servir d’accueil à leurs petits protégés. Et puis, la nuit était tombée et Leanne sentit la fatigue lui peser autant que les crampes dans son bas ventre commencèrent à l’inquiéter. Elle était tombée, mais ne se ménager pas non plus. Au pire… Quoi ? Elle perdait cet enfant ? Mais était-ce réellement le moment pour ce genre de questionnement ? Tu dois parler à Owen. Depuis sa chute, cette voix n’avait de cesse de lui rabâcher les choses et elle sut que, dès leurs retrouvailles, il allait lui falloir se montrer aussi honnête que d’ordinaire… Et vivre avec les conséquences de tout ça.
Elle reprit l’un des bateaux et le trajet lui sembla infiniment long, lasse et épuisée, ses yeux papillonnant de la fatigue de cette journée, uniquement maintenue éveillée par la peur au ventre d’avoir merdé, d’avoir mal agi. Pourquoi se sentait-elle si coupable ? Désirait-elle réellement cet enfant, finalement ? Regagnant les hangars, le bateau de transport finit par accoster au quai de fortune qui permettait la jonction entre le navire de guerre et les petits transporteurs et Leanne put enfin descendre dans ce qui serait encore leur maison maritime pour un certain temps. Il y aurait tant à faire… Remerciant hâtivement les divers acteurs de son bon retour, elle embarqua son matériel pour mieux remonter dans les étages supérieurs, regagnant le pont des dortoirs. Tout le monde dormait, la nuit étant déjà tombée depuis de nombreuses heures et le couvre-feu était en place. Soupirant à nouveau, Leanne se fraya un chemin jusqu’à la cabine qu’elle partageait avec son époux. Posant un instant la main sur la poignée, elle ferma les yeux, cherchant le meilleur moyen pour elle d’annoncer les choses… A moins que cela ne soit pas réellement utile. Tout dépendait de son état, de la situation actuelle de son corps et elle ne pourrait avoir ces réponses qu’en confessant son secret et en allant faire les tests nécessaires. Mais plutôt qu’un médecin, c’était auprès d’Owen qu’elle devait faire preuve de cette honnêteté.
Appuyant sur la poignée, elle poussa le battant, cillant pour mieux s’habituer à la luminosité de la cabine. Il était là, forcément. Quand bien même ses responsabilités et son propre devoir de suivre les choses de loin, il aurait tout fait pour être là à son retour. Machinalement, elle sourit, oubliant un instant la trouille qui la dévorait, lâchant son sac à dos sur le sol en grimaçant. « Bonjour, étranger. Ton aventurière préférée est de retour au bercail ! » Sale, épuisée, mais entière et bien vivante. | | | Responsable Animaliers
| La journée est passée relativement vite en réalité. Je me suis occupé de la mise en place de certaines choses pour la sécurité des animaux capturés sur l'île et je n'ai pas vu le temps passer. Ce qui est bien quand on est responsable des animaliers, c'est qu'on a tellement de choses à faire, à penser, à ordonner que le temps passe relativement vite et que les journées sont assez bien remplies. Bon, même si j'estime que je ne suis peut-être pas le mieux placé pour tenir ce rôle, je fais en sorte de le remplir correctement pour ne pas qu'on ait à me faire de reproches.
En attendant, une fois les dernières consignes données pour les micro attrapés, je retourne dans ma cabine histoire d'y prendre une bonne douche et de profiter d'un peu de calme et de tranquillité... Ouais, par contre s'il y a bien un truc que je n'aime pas en tant que responsable c'est qu'on vienne me solliciter toutes les minutes. Bref, de source sûre, je sais que Leanne est sur le chemin du retour et je me doute aussi qu'elle va être épuisée et probablement courbaturée alors je vais faire en sorte que la soirée se passe parfaitement bien pour elle.... j'ai même pris l'initiative de commander nos plateaux pour le dîner, histoire qu'on soit au calme et juste tous les deux.
Après une longue douche chaude, un rangement express mais suffisant de la cabine, je m'installe sur le lit, un livre à la main...
J'ai déjà lu quelques pages lorsque la porte de la cabine s'ouvre. Je tourne le visage vers l'encadrement, un sourire aux lèvres qui disparaît aussitôt que je l'aperçois, les traits tirées, crasseuse. Je pose le livre, me lève et m'approche d'elle. Qu'importe la crasse, la fatigue, je viens la prendre dans mes bras et la soulever légèrement du sol avant de refermer la porte d'un geste habile. J'enfouis mon visage dans son cou, inspire profondément et viens y déposer un baiser avant de la reposer délicatement au sol. Je passe une main sur son visage, repousse une mèche de ses cheveux blonds et esquisse un sourire.
- Désolé, je t'aurais bien fais couler un bain chaud mais malheureusement, la baignoire est absente...
Je dépose un baiser sur son front et recule légèrement avant de prendre ses mains dans les miennes.
- Mais je te propose un truc. Une bonne douche chaude, un massage et un dîner apporté directement ici... devant un petit film sur l'ordi si tu veux.
Je lâche ses mains et prends une profonde inspiration, avant de lui poser une question, le regard pétillant et curieux.
- C'était comment ? | | | Comportementaliste animalier
| Elle aurait aimé pouvoir se sentir chez elle. Elle aurait aimé qu’ne ouvrant cette porte, le sentiment d’avoir un chez soi soit plus grande. Ce n’était qu’une chambre impersonnelle et de taille réduite à bord d’un navire trop grand, entouré de centaines d’autres congénères. Un clapier à lapins sur l’eau. Fort heureusement, dans ce tableau assombri par le décor, la lumière tombait doucement sur l’homme qui se trouvait là, sur sa seule moitié désormais. Il était un phare dans cette nuit tombée depuis de longues heures déjà. Elle l’observa se lever pour mieux s’approcher d’elle. Son état se voyait sur la peau de son visage, couvert de poussière collée par la sueur et les embruns et séchée depuis des heures. Mais Owen n’était pas du genre à s’arrêter à cela. Aurait-elle été couverte de bouse de triceratops qu’il aurait probablement agi de même.
Avec douceur, il vint étreindre son corps, Leanne retenant une grimace tant l’ensemble de ses muscles semblait endoloris, ses pieds quittant alors le sol tandis que ses propres bras se raccrochèrent à sa nuque. Ainsi, ils étaient désormais seuls dans un cocon métallique, profitant uniquement de la présence de l’autre contre son être. L’étreinte dura plusieurs secondes et Leanne ferma un instant les yeux, profitant de cette douceur, de ce souffle chaud contre son cou et de ce baiser qu’il vit lui offrir avant de la reposer délicatement. Lasse, elle aurait volontiers laissé son corps tout entier s’étaler à même le sol tant il lui semblait puiser dans ses dernières forces. Pourquoi Diable était-elle fatiguée à ce point… ? Ah… Oui. C’était évident, en réalité.
Dans ses gestes délicats, il vint repousser une mèche aussi blonde que poisseuse, dégageant ses traits alors qu’elle le regardait de ses grands yeux d’un bleu azur profond. Désolé, je t’aurais bien fait couler un bain chaud mais malheureusement, la baignoire est absente. Elle ricana légèrement. « Ton poste de Responsable aurait au moins pu permettre à négocier ça… » Masrani devait bien avoir une baignoire, elle, non ? Fermant brièvement les yeux face à son nouveau baiser, elle laissa les mains d’Owen glisser le long de ses bras pour mieux se refermer sur ses doigts. Mais je te propose un truc. Une bonne douche chaude, un massage et un dîner apporté directement ici… devant un petit film sur l’ordi, si tu veux. Elle sourit de plus belle, séduite par toutes ces idées. « A la seule condition que tu m’accompagnes dans chacune de ces étapes, notamment la première… » Les douches étaient étroites et promettaient bien de faire de cet instant un peau à peau forcé mais n’était-ce pas là le but de la manœuvre ? « Quant au film… Je risque de m’endormir devant, je te le dis tout de suite… » Elle laissa échapper un rire trahissant cette fatigue qui l’habitait, soupirant doucement avant de mieux se laisser aller sur une chaise quand il relâcha ses mains.
C’était comment ? Evidemment, il ne pouvait pas ne pas lui poser cette question. C’était d’ailleurs certainement ce qui le tenait éveillé, plus que le retour de son épouse. S’affairant à défaire ses lacets solidement noués, elle masqua son sourire. « Oh, tu sais bien… Des fougères à en vomir, du piétinage dans la poussière et quelques lézards mutants plus grand que la norme… La routine quoi. » Evidemment, elle n’en pesait pas un mot mais attendit un instant avant de relever la tête en riant. « C’était encore mieux que dans mes souvenirs… C’était… Bordel, j’avais oublié ce sentiment de se savoir en danger permanent, de devoir guetter au-dessus de son épaule et de celles de ces abrutis de la sécu… J’ai hâte que tu y retournes pour voir… » Ses yeux brillaient d’excitation. Toute la journée, elle avait dû contrôler toutes ces émotions et son enfant intérieur pouvait enfin s’exprimer librement. « Et les microcératus ! Il y a quatre ans, on ne savait même pas s’ils étaient encore dans les espèces en vie et là… » Mais qu’avait subi l’île pour que tant de choses soient si changées ? | | | Responsable Animaliers
| La sentir contre moi, pouvoir la serrer dans mes bras même si elle est crasseuse et pleine de boue etc, je m'en fous. Je fais tout de même attention de ne pas lui faire mal. Je prends une profonde inspiration et m'imprègne de son parfum avant de m'écarter pour la laisser respirer. A sa réponse quant au fait que je n'ai pas de bain à lui proposer, je ne peux pas m'empêcher de rire.
- Ouais, il aurait pu mais avec le passif qu'il a, pas dit qu'on aurait accédé à sa demande.
Un nouveau baiser échangé, une nouvelle étreinte et je lui fais un rapide résumé de la suite du programme. La lueur dans mon regard change du tout au tout alors qu'elle me demande de l'accompagner dans toutes les étapes de ce programme mais surtout pour la douche.
- Vos désirs sont des ordres Mme Grady.
Je serre sa main doucement dans la mienne et hausse les épaules lorsqu'elle fait savoir qu'elle est si fatiguée, qu'un film risque de la faire dormir.
- Pas de film alors ! ça m'va aussi !
Puis très vite, je ne tiens plus et je suis obligé de lui demander comment c'était, là-bas, sur l'île. Je vois son regard s'illuminer de cette façon que j'aime tellement chez elle et je peux clairement voir la lueur qui vient éclairer son visage aux traits fatigués. Les premiers mots, la première réponse ne m'apportent pas vraiment satisfaction mais rapidement, après un éclat de rire, elle répond sérieusement et sa réponse ne fait qu'accentuer l'impatience que je ressens depuis que je suis sur maudit rafiot.
Doucement, alors qu'elle parle, je l'aide à retirer ses affaires, marquant de temps en temps des pauses pour l'écouter avec plus de soins et avant qu'elle ne se retrouve complètement nue, je viens déposer un baiser sur sa joue et file faire couler une douche bien chaude. En revenant dans la chambre, je retirer mon tee-shirt et défait la ceinture de mon pantalon.
- Et les Galli ? Ils étaient plus que prévu non ?
Sans attendre de réponse, je l'entraîne vers la douche et une fois devant, dégrafe son soutien gorge avant de déposer un baiser au creux de son cou. | | | Comportementaliste animalier
| Home is where you belong. Cette phrase paraissait bien creuse et pourtant, maintenant qu’elle se trouvait dans ses bras, elle en comprenait l’entièreté du sens et le soulagement l’aida à délasser ses muscles fatigués. La taquinerie reprit sa place entre les deux amants et les sourires complices égayaient tout cela. Elle aurait pu, elle se serait laissé tomber dans ce lit avec lui pour ne se réveiller que le lendemain. Mais elle devait empester après une journée passée dans l’humidité chaude de la jungle et la douche ne lui ferait pas de mal, bien au contraire. Elle ne souhaitait que sentir l’eau chaude tomber sur son corps et reposer ses muscles. Et manger. Bordel, comme elle avait faim, elle qui avait brûlé bien des calories dans la tension permanente de ces instants de recherche. Elle aurait pu avaler un éléphant, pour sûr…
Vos désirs sont des ordres, madame Grady. Elle sourit de plus belle tandis qu’il éliminait déjà le film de son merveilleux programme. Aurait-elle pu rêver meilleur époux qu’un homme aussi attentif à elle et à ses désirs ? Leanne était de celles qui s’estimait chanceuse d’avoir pu tomber sur son Owen et si elle pouvait bien souhaiter quelque chose à quelqu’un, ce serait qu’ils trouvent un compagnon de route avec les mêmes qualités que celles qu’il avait. Et aussi ses charmants défauts.
Evidemment, il ne tarda pas à aborder le véritable sujet de cette journée, s’extasiant de ces redécouvertes qui avaient été celles des membres de la mission envoyée sur l’île, vécues en différé par ceux qui se trouvaient fort probablement dans la salle de contrôle au moment de l’accostage. Egale à elle-même, elle le taquina avant de laisser les étoiles briller dans ses yeux, celle d’une passionnée qui vivait depuis maintenant de trop nombreuses années à travers ce métier de comportementaliste animalier spécialisé dans les spécimens sauriens. Et les Galli ? Ils étaient plus que prévu, non ? Elle hocha la tête de gauche à droite. « Je ne les ai pas vu vraiment, c’est difficile à dire. Mais Neal n’a pas eu l’air surpris et je lui fais confiance. C’était juste surprenant de les voir là. Pas autant que les Microcératus, certes, qu’on pensait même ne jamais revoir mais revoir ces bébés… C’est un soulagement profond, oui. » Dévêtue grâce à l’aide de son mari, elle chercha à observer ses propres courbures, cherchant déjà la trace d’ecchymoses potentielles sur sa peau laiteuse. Demain, elle sentirait le poids de l’effort sur son corps, c’était certain. Owen, se déshabilla à son tour, sous le regard amusé de son épouse qui trouvait le contraste entre les gestes et les mots franchement amusant.
L’entraînant à sa suite vers la microscopique cabine de douche, il acheva d’enlever ses sous-vêtements en glissant ses lèvres dans son cou. « Je dis oui à la douche, mais je suis vraiment épuisée pour le reste, Owen… » Et puis, d’ici peu, elle risquait bien de casser l’ambiance comme il le faut… Resongeant à cela et au tracas intérieur que l’annonce à faire créait, elle se mordit la lèvre inférieure. Se glissant dans la cabine de douche, elle attendit qu’Owen ne se faxe contre elle, parvenant à fermer la porte envers et contre tout avant de lancer l’eau chaude. | | | Responsable Animaliers
| Tout en questionnant Leanne sur la présence des Galli lors de sa mission, je m'applique à la déshabiller, doucement, pour qu'elle puisse se glisser sous la douche chaude, en ma compagnie. Bon, ok, niveau romantisme, on repassera, mais je suis impatient de savoir, impatient d'avoir son avis parce que je bouillonne intérieurement d'impatience et que je n'ai qu'une seule envie, fouler le sol de cette île.
Mes mains glissent sur ses épaules pour finir de retirer son soutien gorge, caressant au passage sa peau et finissant par venir déposer un baiser dans son cou... Sa réaction ne se fait pas tarder et à vrai dire, je me sens un peu con quand je l'entends me dire qu'elle est d'accord pour la douche mais que pour le reste, elle est vraiment épuisée.
Je fronce les sourcils quelques secondes, essayant de ne pas me braquer puisque ce baiser n'avait, pour une fois, aucune arrière pensée.
- Ok. Pas de soucis.
Silencieux, je la regarde se glisser dans la petite cabine de douche et lorsqu'elle est en place, je viens m'y glisser à mon tour. La porte refermée derrière moi, l'eau chaude vient nous couleur sur la peau.
Hésitant, ne sachant pas trop comment je dois agir, j'hésite quelques secondes avant de venir lui frotter délicatement le dos. Le silence s'est installé dans la cabine de douche et je préfère ne pas faire de commentaires. Je me contente seulement de l'aider à se laver tout en me lavant moi aussi et une fois que c'est chose faite, je sors le premier, m'enroule une serviette autour de la taille et rejoins le côté chambre. Rapidement, je me sèche et enfile un boxer puis un tee-shirt propre.
Sans rien dire, assis sur le bord du lit, je fixe le coin douche où l'eau coule encore.
- Tu es sûre que tout va bien ?
Alors, allez savoir pourquoi mais des fois, il y a des questions qu'il ne vaut mieux pas poser et je pense que celle-ci en fait partie... | | | Comportementaliste animalier
| Ok, pas de soucis. Quelque chose dans sa voix la laissa penser qu’il y avait peut être un souci, en vérité. Était-il déçu de ce retour de mission ? Pourtant, il savait ce que c’était, non ? La lassitude dans le corps, la poussière qui se collait partout à cause de l’humidité perpétuelle… Pouvait-il la blâmer de se montrer aussi peu encline à trop d’attentions, à trop de tendresse qui aurait probablement invité le couple à s’étreindre avec chaleur ? Elle n’était pas de celles qui refusait souvent un câlin emporté, bien au contraire, se montrant au moins aussi souvent que lui entreprenante sur le sujet. Mais là, il y avait bien trop de choses dans sa tête qui venaient s’entrechoquer. Le plaisir coupable d’avoir été sur cette île alors que ses secrets auraient dû l’en empêcher. Des secrets qui, une fois révélés, risquaient bien de tout changer…
Mais malgré l’étrange silence qui prit place entre eux, il vint se joindre à elle dans l’habitacle restreint, leurs corps se trouvant l’un et l’autre naturellement, l’eau glissant sur eux, permettant à Leanne de pousser un soupir de soulagement. Alors, les mains d’Owen vinrent trouver son dos, la massant doucement alors qu’il usait de savon pour mieux la décrasser. Shampouinant ses cheveux, elle se retourna également pour lui rendre la pareille, essayant de lui sourire mais sentant d’ores et déjà la tempête qui s’annonçait face à la révélation de bien des choses. Pouvait-elle encore reculer ? Elle avait envie de se lover contre lui, de lui dire à quel point elle l’aimait mais, obnubilée par le reste de ses idées, elle demeura machinale dans ses mouvements et Owen, certainement capable de percevoir le trouble et n’appréciant que trop peu les silences, finit par s’échapper de la cabine, Leanne l’observant faire en sentant la boule dans son ventre prendre plus de place encore. Et merde. Il n’était pas idiot et jamais elle ne l’aurait considéré comme tel. Poursuivant sa douche, elle soupira à plusieurs reprises, essayant de clarifier son esprit, passant sa tête blonde sous le jet d’eau chaude à plusieurs reprises.
Tu es sûre que tout va bien ? Elle ferma les yeux un instant et, dans un dernier soupir, répondit en fermant l’arrivée d’eau dans un geste franc. Est-ce que les mots suffiraient ? Rien n’était moins sûr. Non, il lui faudrait le regarder, il lui faudrait peut-être l’encourager à la toucher. Ouvrant la cabine, elle ne répondit pas immédiatement, attrapant une serviette avec laquelle elle s’épongea rapidement les cheveux avant de s’enrouler autant qu’elle le pouvait dedans. Et alors, elle se retourna vers lui, le toisant un instant dans ce même silence dont elle était responsable. Comment devait-elle procéder ? Y avait-il encore une bonne manière de faire ? Aurait-elle gardé ce foutu test de grossesse, elle aurait certainement pu lui coller sous les yeux pour qu’il puisse en tirer lui-même les bonnes conclusions mais dans l’idée même que cet espoir puisse être néfaste pour eux, elle avait préféré enterrer les preuves, jetant l’objet dans la poubelle de l’hôtel avant de monter à bord. « Owen, je… Il faut qu’on parle de quelque chose… » Merde, elle avait vraiment lâché le fameux il faut qu’on parle ? Désireuse de ne pas l’inquiéter plus que de raison, elle s’avança vers lui se plantant face à lui qui demeurait assis. Avec tendresse, elle vint jouer avec une mèche humide de ses cheveux, le mouvement de ses doigts permettant pour elle de dissimuler d’une certaine manière son anxiété grandissante. « Je veux que tu me promettes quelque chose, avant. » Humectant ses lèvres, elle prit une grande inspiration. « Je te demande de ne pas m’en vouloir et… De me laisser le temps de t’expliquer pourquoi je ne t’ai rien dit avant… » Et merde, ils y étaient. Là, maintenant, leur vie risquait de changer… A moins que sa chute passée et les risques inconsidérés qu’elle avait pris ne viennent tout gâcher, les privant de ce bonheur auquel ils avaient pourtant si longtemps aspiré… | | | Responsable Animaliers
| Assis sur le bord du lit j'attends... Qu'est-ce que j'attends ? ben je ne sais pas vraiment... J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai demandé à Leanne si elle est sûre que tout va bien parce qu'on ne va pas se mentir, depuis qu'elle a remis les pieds ici, elle est différente... pas dans le mauvais côté de la chose hein mais elle n'aurait jamais dis non à session film au lit ou encore même à une soirée câline. Alors ouais, dans le doute, je préfère clairement lui demande ce qu'il se passe parce que sinon, je me connais et ça va me bouffer donc, autant être fixé rapidement non ?
Bon ok, c'est le genre de question qu'on ne doit pas toujours poser aux femmes mais là, faut que je sache... et la réponse ne se fait pas vraiment attendre. L'eau est arrêtée depuis quelques minutes puis je finis par entendre un "Owen faut qu'on parle". Be, merde alors, si je m'attendais à ça. Je passe une main dans mes cheveux et prends une profonde inspiration essayant de ne pas laisser parler pour ne pas regretter.
Finalement, Leanne sort de la petite douche, s'avance vers moi, enroulée dans sa serviette. Merde, elle ne m'aurait pas balancé ça en pleine poire, je crois que je lui aurais tout fait sauter... mais là, ce n'est pas du tout le moment. Je ne dis rien alors qu'elle s'avance encore pour venir jouer avec une mèche de mes cheveux. Que je lui promette une chose ? Vraiment ? Respire Owen, souffle allez !
Ne pas lui en vouloir ? Lui laisser m'expliquer avant ? Mais merde ?! C'est qui ce mec que je lui casse la gueule ! Bordel ! Je fronce les sourcils et la fixe droit dans les yeux, le visage crispé.
- Il se passe quoi ? tu m'fais flipper là.
Bordel de merde je jure que je vais retrouver ce connard et que je vais lui faire bouffer ses dents par le nez ! | | | Comportementaliste animalier
| Ne serait-il pas plus simple de juste cracher le morceau ? De jeter l’information de but en blanc en priant simplement qu’il ne lui en veuille pas trop ? Leanne hésitait tant sur la manière de faire qu’elle perdait l’assurance presque décapante qui la définissait habituellement, se transfigurant en une autre femme que celle qu’Owen avait pourtant épousé pour son franc parler et son honnêteté à toute épreuve. Elle avait envie de se gifler tant elle s’en voulait, tant ces secrets avaient fini par faire d’elle une menteuse éhontée même si cela restait par omission.
Il se passe quoi ? Tu m’fais flipper là. Se mordant la lèvre inférieure, elle put lire dans son regard que mille pensées courraient son esprit et qu’elles n’étaient pas dotées des meilleures intentions. Et l’inconfort de son époux relevait bien de sa responsabilité et ce fut presque naturellement qu’elle finit par venir s’asseoir à ses côtés, ses doigts venant doucement se loger entre les siens dans une étreinte douce et tendre, comme pour mieux le rassurer, comme pour mieux tenter de lui montrer le positif de cette situation. Mais l’était-ce vraiment, positif ? Elle risquait de perdre son travail. Elle risquait de créer un éloignement certain entre eux car il y avait bien trop peu de chance pour que Masrani accepte une femme enceinte sur son navire, à moins qu’Owen ne renonce à l’idée même de travailler encore pour Jurassic World avec de telles circonstances… Mais elle le priverait d’une part de lui-même. Fermant les paupières, elle tenta de ne plus réfléchir, de ne plus anticiper le champ de possibilités qui s’offrait à elle et, dans un soupir, elle rouvrit les paupières pour poser sur lui son regard azuré. « Je suis… Enceinte, Owen. » Ce fut comme si les mots lui avaient brûlé les lèvres. Comme si, soudainement, de l’avoir dit à voix haute, elle réalisait tout autant le poids de ses paroles, de sa situation. Fut-ce les hormones qui poussèrent les larmes jusqu’au bord de ses paupières, la blonde se refusant de les lâcher, son regard humide essayant de lire la réaction de son mari face à cette idée même que leur rêve se réalise… Et vienne en briser un autre. Là, à cet instant, elle se sentait affreusement vulnérable et passa en revu ces deux derniers mois et ce silence lourd qu’elle avait dû maintenir. | | | Responsable Animaliers
| J'ai l'air d'un con, clairement. Assis sur le bord du lit, je fixe Leanne ne sachant pas trop quoi penser de cette situation qui ne me met pas vraiment à l'aise. C'est con mais depuis quelques temps, je sentais bien que quelque chose n'allait pas, elle n'était pas comme avant... Je déglutis, je ne fais pas le fier. J'ai les mains moites, le coeur qui s'emballe et plus je regarde Leanne, plus je me prépare à me recevoir une bombe en pleine poire. Je passe une main dans mes cheveux encore mouillés alors que l'autre main est occupée par celle de Leanne dont les doigts viennent se mêler aux miens.
Assise prés de moi, l'air livide, les yeux fermés... Encore le mal de mer ? Je suis paumé, vraiment, ça se voit sur mon visage et je suis à deux doigts, moi aussi, de gerber dans la poubelle. Finalement, au bout d'un temps interminable, Leanne ouvre de nouveau les yeux et vient les poser sur moi. Je la fixe sans rien dire alors que ses lèvres s'entrouvrent pour laisser échapper quelques mots. "Je suis enceinte"
Je la fixe, comme un con... le temps que mon cerveau assimile l'information et la digère. Enceinte ? Merde ?! Quoi ?! D'un bond, je me lève du lit et commence à faire les cent pas dans cette petite chambre avant de finalement me tourner vers Leanne pour venir me mettre à genoux devant elle. Je prends ses mains dans les siennes.
- Putain Leanne !
Mon regard brille, j'ai un sourire niais sur le visage. On l'avait tellement désiré, on l'avait tellement attendu et on avait même finit par arrêter d'espérer en voyant que ça n'arrivait pas... mais ça avait fonctionné... Leanne portait un bout de nous deux et ça n'avait pas de prix.
Mais très vite, mon sourire s'efface alors que l'image de Leanne épuisée, abîmée de partout me revient en tête. Je fronce les sourcils et me lève pour me remettre debout.
- Attend... tu le sais depuis quand ? | | | Comportementaliste animalier
| Et se fit entendre le silence, aussi assourdissant que mille cris. Le souffle de la mère en devenir s’était tu, forcée à l’apnée tant l’anxiété la dévorait, son cœur seul venant résonner jusque dans ses tempes, gagnant en vélocité à la suite de cette annonce aussi intense que solennelle. Le regard porté sur Owen, elle chercha à lire les émotions qui étaient les siennes, l’inquiétude se lisant malgré tout sur les traits de la blonde qui n’avait fait qu’appréhender l’instant. Et qui l’appréhendait toujours.
Dans cet œil rond qu’il lui adressa, elle lut la surprise qu’elle avait longuement espéré et qui ne serait qu’annonciatrice d’autres émois. Mais lesquels ? Qui se montrerait derrière cette surprise évidente ? Serait-ce la joie, intense, inégalée ? Ou bien la colère, celle qui ferait compréhension de la trahison que la blonde avait orchestré à l’encontre même de sa moitié ? Elle ne dit mot, se contentant de le toiser, de chercher à trouver des réponses dans les gestes et dans le silence. Owen relâcha ses doigts, se levant dans la toute petite pièce pour faire les cent pas sur une longue bien trop réduite pour être véritablement en train de cogiter. Inquiète, elle le regarda pourtant faire, ne sachant que dire ou que faire. Lui en voulait-il déjà ? Était-il intérieurement en train de la maudire pour l’égoïsme qui avait été le sien ?
Et finalement, dans un mouvement qui la poussa à prendre une profonde inspiration, il s’en retourna vers elle, se laissant aller à terre pour mieux venir se saisir des mains de son épouse qui se trouvaient sur l’éponge de sa serviette qu’elle portait pour seul vêtement. Putain Leanne ! La joie. Visible, éclatante dans ce moment parfait alors qu’il comprenait, lui aussi, les enjeux de cette annonce. Ensemble, ils allaient devenir parents. Ensemble, ils avaient fabriqué une vie. Elle aussi le comprit alors que son regard tombait sur le sourire béat de l’homme qui partagerait sa vie jusqu’à ce que la mort les sépare. Je suis enceinte. Les mots résonnaient autant en elle qu’ils pouvaient le faire en lui et les larmes vinrent border ses yeux clairs, la conscience venant s’imposer à elle. Cette volonté de porter à nouveau la vie avait été si grande en elle, durant longtemps et la frustration d’en être incapable si profonde qu’enfin, elle mesurait son soulagement… Et les prises de risque inutiles dont elle ne s’était pas passée.
Passant une main sur la joue d’Owen pour mieux la caresser avec tendresse, elle soupira doucement d’un soulagement non dissimulé. Au moins, l’idée même de fonder une famille ne l’avait pas quitté en si peu de temps et il ne voyait que le positif de tout cela. Enfin, jusqu’à cet instant car, le suivant, sa mine se fronça et de nouveau, il se releva, Leanne le suivant du regard pour mieux tenter de comprendre. Attends… Tu le sais depuis quand ? Ah. Et voilà l’instant cruel où elle espérait le voir réagir avec le recul nécessaire et pas uniquement en estimant qu’elle avait passé son cœur au shaker par plaisir égoïste. « Je… Je l’ai su le jour où nous avons embarqué. » Soit deux mois plus tôt, environ. Deux mois de cachotteries et de silence, deux mois passés à tenter d’oublier sa condition pour mieux faire de leur carrière une priorité sur ce qui aurait dû l’être en réalité. Déglutissant fortement, elle se leva à son tour, entamant un pas vers lui. « Je… Owen, je ne voulais pas que tu remettes en question tout le reste juste pour ça. Je ne voulais pas que tu aies à choisir alors je l’ai fait pour toi, d’une certaine manière. » | | | Responsable Animaliers
| Debout devant le lit, je fixe Leanne sans rien dire, essayant de ne pas paraître trop impatient d'avoir sa réponse... Parce que oui, je sens qu'il y a quelque chose qu'elle ne me dit pas. Cette grossesse, on en a tellement rêvé tous les deux et l'air qu'elle affiche sur son visage me fait vite comprendre que quelque chose ne va pas. Alors j'ai peut-être l'air d'un connard mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il me manque quelques données dans l'équation.
Finalement, Leanne répond à ma question et j'aurais préféré me tromper sur mon ressenti. Je prends une profonde inspiration, détourne le regard quelques secondes et reste silencieux, accusant le coup... Je garde mon calme, je me modère, je me tempère pour ne pas finir par exploser mais quand elle me dit qu'elle ne voulait pas que je choisisse et que tout ça, elle l'a fait pour moi, je pète littéralement un plomb.
Je tourne finalement mon visage vers elle, la mâchoire tendue et serrée et réfléchis à comment dire les choses sans faire du mal.
- Que j'ai à choisir ?
Alors ça, c'est la meilleure. Je prends ma tête entre mes mains, inspire profondément avant de poursuivre.
- Choisir entre mon enfant et cette putain d'île maudite ? t'es sérieuse ?
Je réalise que ce n'est pas le fait qu'elle me l'ai caché depuis tout ce temps qui me fout en rogne. Ce qui me fout en rogne c'est qu'elle ait pu penser que je fasse le choix du travail plutôt que de voir ce rêve se réaliser enfin.
- T'es partie sur cette île en sachant que tu étais enceinte ? T'as vu dans quel état tu es rentrée ?! Et s'il t'était arrivé quelque chose ? Si tu l'avais perdu tu aurais fais quoi ? Tu m'aurais tout cacher ou tu aurais eu le cran de m'en parler ? Merde Leanne ! Tu me penses si con que ça ou quoi ?! | | | Comportementaliste animalier
| Il n’y avait pas de bonne manière de rattraper son erreur et à mesure qu’elle prononçait les mots, Leanne se rendait compte à quel point tout ce qu’elle avait supposé et tout ce qu’elle avait pu décider était un tas de conneries dont il allait pouvoir se servir pour mieux la haïr. Que j’ai à choisir ? Evidemment, du point de vue de la blonde, elle avait endossé le mauvais rôle, celui de la prise des responsabilités pour mieux alléger les épaules de son mari et lui éviter des regrets. Seulement, à l’époque, songer constamment que cette grossesse n’irait nullement à terme dès ses débuts l’avaient aidée à prendre cette décision. Aujourd’hui, la vie semblait installée en elle et elle avait joué à la roulette russe pour mieux vivre sa propre existence égoïstement.
Choisir entre mon enfant et cette putain d’île maudite ? T’es sérieuse ? « Une île maudite sur laquelle tu espères retrouver Blue, Owen, qui est au moins aussi importante à tes yeux que notre famille. Alors oui, je suis sérieuse et à choisir, je referai le même choix. » Elle soupira doucement, essayant de tempérer sa propre colère qui réchauffait ses veines. Elle n’était pas en droit de s’énerver, contrairement à lui, mais elle aurait aimé qu’il puisse comprendre, tout simplement, pourquoi elle l’avait fait. Pour lui et pour sa conscience.
T’es partie sur cette île en sachant que tu étais enceinte. Oui. Bon. De cela, il pouvait lui en vouloir et à raison. Se mordant la lèvre inférieure, elle l’écouta, tâchant de rester calme, de ne pas laisser sa spontanéité tout gâcher. T’as vu dans quel état tu es rentrée ?Il dramatisait l’ensemble de la situation car, globalement, elle était revenue en un seul morceau et c’était bien le principal. Et s’il t’était arrivé quelque chose ? Si tu l’avais perdu, tu aurais fait quoi ? Tu m’aurais tout caché ou tu aurais eu le cran de m’en parler ? Merde Leanne ! Tu me penses si con que ça ou quoi ? Fronçant les sourcils, elle se releva à son tour, maintenant la serviette qui recouvrait son corps, lui donnant au moins aussi peu de crédibilité que son mari. « Jamais je ne te prendrais pour un con, Owen ! Mais si demain, Blake ou un autre de nos collègues t’avais lâché dans un SMS de merde que Blue était devant eux, on sait tous les deux que t’aurais juste voulu sauter dans le premier hélicoptère pour débarquer ! » Allait-il lui soutenir le contraire ? Allait-il décemment lui dire que non, il se serait contenté d’une vie merdique derrière un bureau à attendre les ordres d’un patron chiant pour mieux vivre leur rêve de famille ? Probablement pas.
« J’ai fait attention, aujourd’hui, plus que ces deux derniers mois. Eh oui, j’y suis allée alors que je savais mais quelle différence ça fait ? Ça fait des mois qu’on essaie et que ça marche pas, pourquoi ça aurait marché cette fois plus qu’une autre, hein ? Je préférais ne pas me faire d’illusion plutôt que de nous imposer l’horreur d’une fausse couche. Et oui, j’aurais probablement gardé tout ça pour moi parce que c’est ce que font les femmes, Owen. Peut-être parce que je sais comme ça compte pour toi et que je veux pas te voir souffrir à cause de ça… » Evidemment, sa voix était montée à mesure qu’elle avait parlé, achevant son monologue dans un cri venu du cœur. A moitié essoufflée, elle le regardait, les yeux bordés de larmes. Foutues hormones… « Je sais que c’était con, mais je pouvais pas me contenter de rester sur la touche alors que c’était… Ma seule possibilité de faire mon travail. Parce que non, je compte pas retourner sur Isla Nublar pour les prochains mois et on sait tous les deux que je risque de me faire renvoyer sur le continent pour avoir embarqué un passager clandestin. » | | | Responsable Animaliers
| Cette discussion commence à prendre une tournure qui ne me plaît pas du tout. Debout, je la fixe alors qu'elle me fait part de son point de vue et de tout ce qu'elle pense de tout ça. Plus elle parle, plus je me demande si elle se paie ma tronche ou pas. Je ne sais pas quoi dire parce que franchement, ses mots ne me plaisent pas et j'ai peur que si j'ouvre la bouche, je pourrais dire des choses que je vais regretter. A choisir, elle le referait ? Merde mais on marche sur la tête ou quoi ? Je me passe une main sur le visage et laisse échapper un soupir qui en dit long sur mon état d'énervement. Je me mets à faire les cent pas dans cette cabine beaucoup trop petite d'un coup. Il faut que je me calme...
Finalement, Leanne finit par mettre LE sujet sur le tapis. Blue... Voilà le soucis, voilà pourquoi elle ne m'a rien dit... persuadée que ça n'aurait rien changé. Je m'arrête de marcher et me tourne vers elle pour la fixer droit dans les yeux.
- C'est pas la question Leanne et tu le sais ! Elle est de ma famille ouais mais toi... TOI ! T'ES MA PUTAIN DE PRIORITE MERDE !
Et pour laisser parler ma colère, je viens donner un coup de poing dans le bureau. Bon, je n'aurais pas du parce que merde ça fait mal mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Leanne reprend la parole, elle parle encore et encore et plus elle parle, plus j'ai la sensation qu'elle n'a pas très bien compris ce que voulaient dire nos voeux de mariage.
- Pour le meilleur et pour le pire Leanne, ça te parle ?! A deux ! On s'est juré de tout traverser à deux !
Je vais m'assoir une nouvelle fois sur le bord du lit, détourne le regard pour ne pas croiser le sien. A cet instant précis, j'ai la sensation d'avoir été trahie par la personne qui compte le plus pour moi et bordel qu'est-ce que ça fait mal !
Elle est là, devant moi, les larmes aux yeux et je fais tout ce que je peux pour ne pas la regarder parce que je sais que si je le fais, je vais craquer... sauf que là, je veux qu'elle comprenne qu'elle est allée trop loin en agissant de la sorte. D'un geste rapide de la main, je viens essuyer les larmes dans mes yeux et renifle.
- Va voir quelqu'un. Va te faire contrôler. Je marque une pause et me lève en direction de la porte. - Assure toi que notre bébé va bien. Je me dirige vers la porte et pose la main sur la poignée. - Repose toi. Moi je vais prendre l'air. | | | Comportementaliste animalier
| C’est pas la question Leanne, et tu le sais ! Elle est de ma famille, ouais, mais toi… TOI ! T’ES MA PUTAIN DE PRIORITE MERDE. Elle frissonna devant son énervement, sursautant presque car si les colères d’Owen ne lui étaient pas inconnues, elle n’en avait jamais été la cible. Alors elle se mordit la lèvre, franchement coupable de ces décisions discutables qui avait amené à cette situation. Elle aurait aimé pouvoir soupirer, pouvoir lui dire qu’il abusait en tous points mais la vérité était toute autre. En revanche, elle réalisait qu’elle avait bien sous-estimé sa propre place dans le cœur d’Owen. Pour elle, quand bien même elle était importante, elle passerait toujours après le miracle de génétique qu’était Blue. Et elle ne s’était jamais autant trompée de sa vie.
Pour le meilleur et pour le pire, Leanne, ça te parle ?! A deux ! On s’est juré de tout traverser à deux ! Elle soupira, ne sachant plus quoi dire, entièrement accablée par l’ensemble de l’instant. La nouvelle était supposée être bonne et parce qu’elle l’avait si longtemps gardé pour elle, il lui semblait qu’Owen en oubliait l’essentiel même de cette situation. Ils allaient devenir parents. Comment expliqueraient-ils seulement à leur enfant que son existence a commencé dans le mensonge et la rancœur ? Il s’était rassis sur le lit et elle n’osait s’approcher de lui, demeurant là, les bras croisés sur la serviette qui enroulait son corps. Le silence tomba dans la pièce, accusant le coup de ces déclarations graves. Et puis…Va voir quelqu’un. Va te faire contrôler. Elle prit une grande inspiration, avant de hocher la tête, acquiesçant. Peut-être que ce conflit était inutile car c’était déjà trop tard. Ou peut être que ce test initial, même, était erroné. Les faux-positifs, c’était possible, non ?
Owen se leva, vêtu de son T-Shirt et de son boxer. Assure-toi que notre bébé va bien. « Owen… » Mais qu’aurait-elle pu dire pour qu’il lui revienne ? Repose-toi. Moi je vais prendre l’air. A regrets, elle le regarda faire et ne s’opposa nullement à son départ. Ce ne fut que lorsqu’elle se retrouva seule dans la cabine qu’elle comprit comme elle s’en voulait. Et comme c’était douloureux. Sa fierté l’empêchait de céder à ses sentiments et pourtant… Pourtant elle avait envie de se laisser tomber sur le sol, de se liquéfier, et de pleurer à chaudes larmes car elle avait le sentiment que cette fissure qu’elle venait de former ne se refermerait jamais. « Putain, mais t’es vraiment conne, ma pauvre… » Abandonnant le combat face à sa lassitude, elle se laissa tomber contre le lit, s’étalant sur ce dernier dans sa serviette humide. Plus rien n’avait vraiment d’importance, finalement. Machinalement, sa main vint se glisser jusqu’à ce ventre qui, elle le savait, ne tarderait plus à se montrer. C’était une seconde grossesse et le corps ne se rappelait que trop bien de tout cela, même dix ans plus tard. « Je suis désolée… » A qui s’adressaient ces mots ? A l’enfant dans son sein ? A Owen qui n’était plus là ? A elle-même ? Elle pouvait être désolée pour tout ceci, à dire vrai et savait que son repentir serait long. Mais Owen avait raison sur un point : Elle devait s’assurer qu’en dépit de ses croyances relatives quant à la survie de l’enfant, il se portait bien. Elle n’avait pas même fait une prise de sang pour vérifier ses taux. Avait-elle des carences ? Avec ce qu’elle ingurgitait à bord, digne des meilleurs entraînements sportifs, il y avait peu de chance… Mais sa santé allait devoir devenir une priorité. Dans un soupira agacé, elle finit par se redresser, s’habillant à la va-vite de son pyjama avant de se demander si elle devait aller chercher son repas par elle-même, pour le coup… | | |
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