Avez-vous un passé commun avec Jurassic World ? Si oui, lequel ?
Aucun

Avez-vous conscience du danger encouru en signant un contrat avec nous ?
Absolument, j'en ai bien conscience. J'ai servi mon pays pendant quatre années et je ne compte pas la période Covid. La peur est une alliée, elle vous pousse à avancer et dans les pires moments, à vous surpasser. Je serais honorée d'être à votre service et au service de tous vos employés. Laissez moi vous aider.

Si vous étiez un dinosaure, lequel seriez-vous et pourquoi ?
J'ai bien peur de manquer d'originalité mais je serais un vélociraptor.

Pourquoi? Car ils incarnent la loyauté, ils chassent en équipe et sont d'une certaine façon, rancunier. N'ayez crainte, je suis ici pour sauver des vies.

Je suis née à Saint-Louis dans l'état du Missouri le 30 novembre de l'année 1992. Seconde enfant de la famille Doyle, je fis la joie de mes parents et d'un petit monstre de trois ans. Ma mère est une écrivaine à succès en recherche perpétuelle d'inspiration, une rêveuse dans l'âme. Quant à mon géniteur, magnat de l'immobilier, ses seules préoccupations sont l'argent et ses relations parmi l'élite. Sa famille, c'est secondaire, elle ne lui sert que de vitrine pour évoluer dans les hautes sphères.

Je ressens encore aujourd'hui mon petit cœur se briser un mardi matin, à moins de trois mois de mon neuvième anniversaire, lorsqu'un flash spécial interrompt mes dessins animés préférés. Le 11 septembre 2001 ne sera désormais plus une simple date. L'incident concernant une famille en vacances sur une ile, dont parle les journaux, n'était rien comparé aux images défilant devant mes yeux. Sans parler de l'incompréhension et de la tristesse qui n'avaient qu'une envie, me submerger.  

Avant de vous parler de ma période scolaire, il vous faut savoir une chose. Avoir un frère aîné, ça craint. En particulier quand ce dernier est aussi insupportable que mon géniteur. Cela l'arrangeait bien que notre père soit rarement présent, il pouvait ainsi faire tout ce qu'il désirait. Ma mère étant bien trop occupée à écrire son prochain livre pour s'occuper de ce garnement.

Garnement qui avait commencé à fumer et qui bien entendu, a voulu que j'essaie. La crise de toux qui s'en est suivie a alerté notre chère écrivaine qui m'a aussitôt conduite chez notre médecin généraliste. Qui a très vite compris ce qu'il s'était passé. Je fus punie pendant un mois entier. Je n'ai jamais eu l'intention de réessayer. Allez savoir comment ma mère n'a pas senti l'odeur de cigarette mais bref, elle devait sans doute réfléchir à son prochain paragraphe. N'y voyez en aucun cas des reproches. Dans cette famille, à mes yeux, c'est elle qui compte le plus. Je l'aime si fort.
Je n'en ai pas fini sur mon frère. Il va sans dire qu'il ramenait des amis à la maison et que je vous jure avoir entendu des bruits bizarres provenant de sa chambre. Notre père les a surpris un jour et au lieu de les disputer c'est moi qu'il est venu voir en disant de sa voix grondante que j'étais interdite désormais de rentrer dans sa chambre. Pfff, je vous jure, il n'était pas un cadeau et j'étais désormais privée de sa collection de dinosaures en plastique que j'aimais tout particulièrement sans savoir d'où cette attirance m'était venue. J'étais loin de m'imaginer qu'il ferait des études en économie et qu'il allait suivre les traces de notre père.


Je suis entrée à l'école intermédiaire (middle school) en 2003. Je n'ai pas franchement de bons souvenirs de cette période. J'avais des formes trop arrondies qui servaient de moqueries sans parler de l'appareil dentaire que j'ai dû me coltiner durant toute cette période, remplaçant mes "s" par des "z". Je vous laisse imaginer.
C'est également à cette période que j'apprends l'ouverture de Jurassic World et que je m'intéresse à tout cet univers, devenant accro à chaque actualité, photos  des dinosaures. En résumé, de tout ce qu'il se passait au sein de ce nouveau parc. Je rêve du jour où j'aurai la chance de le visiter par mes propres moyens.

En 2006, je suis entrée au lycée (high school)  où l'infirmière, en voyant mes excellentes notes et en découvrant le métier vers lequel je me destinais, s'est portée garante de mon apprentissage et m'a permis de le développer durant mes heures creuses. J'étais étroitement surveillée. Elle vérifiait mes notes afin que ces dernières  ne soient que des observations sur les cas traités et non sur les personnes examinées. Pour le reste, elle avait décidé de me faire confiance et elle ne l'a jamais regretté. Les cas se ressemblaient, mais je n'ai jamais ressenti une quelconque monotonie. L'obésité, les cas de diabète, les douleurs menstruelles et bien d'autres. Etre là pour les adolescents et adolescentes de mon âge et pouvoir leur offrir une oreille attentive qui ne les jugerait d'aucune façon. Une motivation au quotidien. J'étais utile et en toute franchise, les portes des meilleures soirées s'étaient ouvertes pour moi et moi seule. Je parle bien évidemment des soirées étudiantes. Toutefois, ce n'était pas les seules soirées auxquelles ma présence était requise.
Car oui, ma présence était obligatoire lors des soirées mondaines auxquelles mes parents étaient invités. Un territoire de chasse pour mon frère et ses amis, dignes héritiers de grandes familles. Ils étaient prêts à tout pour obtenir une danse de ces petites princesses coincées  dont leur seul but dans la vie était de vous rabaisser.

Sur mon temps libre j'ai débuté la course à pied. Cette discipline a été un réel échappatoire afin de conserver ma santé mentale et éliminer ces soirées mondaines de mon esprit.  A tel point que ma chère maman m'a inscrite dans un club d'athlétisme au grand désespoir de son mari. Comprenez-le voyons, il n'y a que le golf qui soit digne de la famille Doyle. Quel con sérieusement! Quatre ans plus tard, j'ai couru mon premier semi-marathon et l'année d'après mon premier marathon. Cela va de soi que mon physique a fondu comme une flèche. Mes rondeurs étaient de l'histoire ancienne. D'autres s'étaient développées et ce n'était plus des moqueries qui atteignaient mes oreilles quand elles étaient citées!

Continuons mon parcours scolaire. En 2010 me voici à l'université pour les quatre prochaines années. Quatre ans pour obtenir mon BSN (Bachelor of Science degree in Nursing) et découvrir les plaisirs qui s'offraient à moi. Avec modération, cela va de soi. Je n'ai jamais rien demandé à mon père pour mes études. J'eus la chance que ma mère fasse la médiatrice entre nous une nouvelle fois. Comme pour mon inscription au club d'athlétisme.


Vous pensiez comme mon géniteur que j'allais me diriger vers un hôpital après avoir obtenu ce précieux diplôme?

Et bien, vous aviez tort.

Lui, qui a une si mauvaise opinion de l'armée et des dépenses qu'elle engendre pour les Etats-Unis, continuer à m'opposer à cet abruti était d'une évidence certaine. C'est donc à ce moment précis que je me présente à l'une des séances de recrutement de notre si belle armée. S'en suit dix semaines d'entraînement basique où s'enchaînera un examen de sélection. Mon résultat étant supérieur à 110, ce qui était le but recherché, j'eus la chance de pouvoir être acceptée dans la formation des médecins de combat. Cette formation aura une durée de seize semaines. Elle comprend l'EMT (Emergency Medical Technician) qui prépare à la validation obligatoire du diplôme civil et Whiskey qui est la partie militaire de la formation centrée autour de la prise en charge des blessés dans un environnement de combat.

Un an plus tard je fus déployée en Irak. Nous étions donc en 2015. Une année horrible pour tous les fans de Jurassic World. Ainsi que trois autres années à me ressasser si ma présence n'aurait pas pu être plus utile lors de l'incident d'Isla Nublar. Loin de moi de penser que j'aurais fait la différence face à une telle catastrophe, mais je suis certaine que cela aurait pu soulager ma conscience.  Je me dis que j'aurais été capable de sauver ne serait-ce qu'une vie. Et une vie supplémentaire de sauvée pour une personne qui ressent le besoin d'aider les gens, de les soigner, de prendre soin d'eux vaut tout l'or du monde. Mon père, si il en avait eu les capacités et le désir, l'aurait fait pour les caméras. Pas moi.


Je décide de quitter l'armée en 2019 car ma mère m'informe qu'elle a été diagnostiquée positive au cancer du sein. Je me devais d'être présente, au moins pour le commencement, je ne pouvais compter sur son mari, ni sur son fils. A raison, croyez moi.  A mon retour dans ma ville natale, je me suis mise en recherche d'un poste d'infirmière urgentiste au Saint-Louis Général Hospital. Un poste qui me mettra en première ligne de la plus grande crise sanitaire du XXI ème siècle. Qui me poussera dans des retranchements que même l'armée n'est pas arrivée à atteindre.

Février 2022, l'épuisement est total. Entre le stress et la charge de travail causés par le Covid-19 sans oublier ce satané cancer qui n'est pas encore déclaré en rémission, je subis un burn-out aussi fulgurant qu'une avalanche, ce qui me pousse à démissionner.


Une année plus tard, cela faisait trois mois que j'étais revenue à mon plein potentiel. Une épreuve qui se termine et qui s'accompagne d'une bonne nouvelle. Laura est retrouvée en vie et annonce son désir de relancer Jurassic World.  Je fus dans l'incapacité d'être présente lors du premier recrutement, mais je me suis tenue informée des suivants.

J'atterris sur le Renaissance mi-juillet 2023 pour cette nouvelle aventure.