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[SOLO] Dans le ventre de la bête
PDG Jurassic World Entreprise

Laura Masrani

Feuille de personnage
Stats:
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11Savoir-faire13
22Constitution11
33Tir9
44Adrénaline7

Inventaire:
Laura Masrani
Isla Nublar - 26 juillet 2019

« Banks, j’vous en prie, soyez raisonnable… On peut encore trouver une solution… » C’était un mensonge, rien de plus. Elle savait qu’il savait, en réalité. C’était une vaine tentative prononcée pour espérer le voir renoncer. Mais après tout ce qu’il venait de faire, comment pouvait-il renoncer ? Serrant le lien de plastique autour de ses poignets, arrachant une plainte gémissante à la jeune femme, il lui offrit sa réponse. Le regard de Laura retomba malgré elle sur la flaque de sang qui s’agrandissait sur le sol non loin d’elle. Elle avait beau ne pas porter Eric Green dans son cœur, il n’avait pas mérité une mort aussi minable. Ses yeux glissèrent alors vers Miller qui lui adressa un regard tristement désolé. Mitchell appuyait autant qu’il le pouvait sur le point d’impact de la balle, sur sa cuisse, désorienté, perdu. Un court instant, Laura eut le triste sentiment que c’était la dernière fois qu’elle les voyait. « On y va. » Armant son fusil d’assaut, il déverrouilla la porte, lançant Laura devant lui. Elle serait un bouclier, un moyen de dissuader quiconque de l’atteindre. Sa voie de sortie, il l’avait.

Laura marcha péniblement, accédant à l’escalier de service, les mains liées dans son dos ne lui permettant pas de s’équilibrer autant qu’elle le souhaitait. Il la poussait, l’empêchant de penser. Il ne leur fallut pas longtemps pour accéder au toit de l’innovation center. Banks l’avait saisie à la taille, la plaquant contre lui, le fusil contre son bras droit. « Pas de connerie. » Non. Elle ne jouait plus. La plaçant face à l’unique entrée qui menait à ce toit, ils attendirent quelques minutes, Banks pestant contre ce temps qui passait. Les snipers ne pouvaient trouver une ouverture. Elle était verrouillée contre lui, espérant voir une silhouette s’avancer dans l’encadrement de la porte. Mais personne ne se montra. Ni Julian. Ni Miller. « Banks… Vous avez gagné… Partez. Laissez-nous tous en paix… » Il lui intima de se taire, perdant patience. Si elle restait sur ce toit, qu’allait-il se passer ? N’allait-elle pas mourir ?

Le bruit familier des pales d’un hélicoptère se fit entendre, attirant le regard de l’Indienne qui leva les yeux au ciel. Ils avaient le champ libre. Ils pouvaient récupérer leur homme et quitter les lieux. Elle pourrait descendre, aider Miller et Mitchell à évacuer… « Ici Banks. J’ai un visuel sur vous. Demande d’évacuation immédiate. Terminé. » Le grésillement se fit entendre dans le talkie alors qu’ils se partageaient un autre canal. L’hélicoptère se rapprochait, provoquant une bourrasque folle, forçant Laura à fermer les yeux. Ce ne fut que lorsque l’engin atterrit qu’elle comprit. Son corps fut emmené en arrière, malgré ses protestations. Ils échangèrent quelques mots et les seuls qu’elle perçut furent ceux de son agent de terrain. « Non. On l’emmène. Ils abattront l’engin sinon. » Ses pieds quittèrent le sol alors qu’on soulevait son poids plume. Elle se débattit comme une lionne, cherchant à fuir, mais la poigne de ces hommes se fit plus forte. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, elle fut jetée au sol dans l’habitacle, comme une vulgaire cargaison, à plat ventre. Les portes se refermèrent et elle sentit l’avion décoller. « Non ! » Gesticulant tel un ver, elle tenta de se redresser, un poids l’empêchant de se mouvoir. Rapidement, on lui plaça un sac sur le visage l’empêchant de voir et de comprendre ce qui lui serait offert par ses sens.

Voler en hélicoptère était déjà une épreuve pour elle. Pourtant, ce ne fut pas cela qui l’apeurait. Malgré le bruit des moteurs, elle l’entendit. « Désolé, Blake… Vraiment. On aurait pu éviter tout ça… Tu ne pourrais pas comprendre pourquoi, mais j’avais de bonnes raisons… Au cas où l’idée de lancer une attaque contre l’hélico te vienne… Sache que je ne suis pas tout seul, là-dedans. » S’approchant de Laura, il avait tendu l’engin vers elle, tirant légèrement sur ses liens pour lui arracher un sanglot. « Adieu, Blake. Adieu Jurassic World. » Elle n’en avait pas la moindre idée, mais ce fut à cet instant qu’il bazarda le talkie par l’une des fenêtres de l’hélico, provoquant sa chute finale, actionnant également les dernières charges de l’innovation center, le bruit de l'explosion arrachant un nouveau cri à la PDG. La panique s’était saisie de Laura qui ne tarda pas à sentir l’air lui manquer sous la toile. Se débattant, cherchant à retrouver un temps soit peu de liberté, elle entendit des voix, ne comprenant pas un traître mot de ce qu’elles pouvaient bien dire. Puis, une douleur vive se fit sentir dans son bras avant que la réalité ne s’écroule, ne laissant que le vide.

***

Des voix. Vaguement, elle discernait des voix. Il y avait un haussement de ton. Une dispute. Qui ? Elle ne parvenait pas à se concentrer suffisamment pour comprendre ce qu’ils pouvaient se dire, pour entendre leurs mots précis, mais elle devinait leur colère mutuelle. Cherchant à ouvrir les yeux, elle fit face à ce voile opaque qui contenait son visage, gémissant à nouveau, cherchant à reprendre le contrôle de ses mains. A sa grande stupéfaction, elle était désormais capable de bouger un peu ses bras, ceux-ci n’étant plus accrochés dans son dos. Mais c’était dur. Elle avait le sentiment d’avoir un étau autour de la tête et que son corps n’était plus qu’une enclume. Luttant contre la léthargie environnante, elle tenta de bouger, encore et encore, gémissant doucement.

Une détonation se fit entendre. Les paupières papillonnantes, elle tenta de remettre de l’ordre dans ses idées. Où ? Qui ? Quoi ? Ces questions n’avaient pas de réponse. Elle luttait, encore et encore, incapable de lâcher prise, désireuse de ne pas se laisser abattre. Elle devait combattre. Pour elle. Pour eux… Pour lui. A nouveau, une douleur aiguë se fit sentir dans son bras, lui arrachant une plainte, sa main opposée venant s’abattre sur un poignet ganté. On lui injectait quelque chose. Ce fut sa dernière pensée après quoi, elle sombra à nouveau.

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KoalaVolant
Jeu 6 Juil - 9:05
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Laura Masrani

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Laura Masrani
??? - ?? ?? 2019

Je suis en vie. La pensée prit place dans son cerveau avant même qu’elle n’essaie d’ouvrir les paupières. Son corps lui semblait terriblement endolori, chacun de ses muscles s’étant contracté avec force alors qu’elle avait bien tenté de se débattre. Quand ? Pourrait-elle seulement trouver cette information ? Gémissant, elle porta une main à sa tête, la migraine étant là. Sa bouche était affreusement sèche, le manque d’eau se faisant sentir alors qu’elle quittait peu à peu la torpeur médicamenteuse dans laquelle on l’avait forcée à plonger. Ouvrir les paupières était encore un effort trop difficile, tout comme tenter tout mouvement lui semblait source de douleurs inévitables. Elle était allongée sur le dos. Elle reposait sur quelque chose de relativement mou et confortable, sa tête étant surélevée. Un lit. Avait-elle rêvé tout cela ? N’avait-ce été qu’un ignoble cauchemar ? Julian. Son bras s’étendit à ses côtés, ne trouvant que le vide. Quand elle chercha à bouger l’autre, une douleur vive se fit sentir au niveau du pli de son coude. Une gêne. Quelque chose de dur était enfoncé dans son bras. Une aiguille. Cherchant à grommeler, elle força ses yeux à s’ouvrir. Papillonnant face à la luminosité ambiante, elle prit le temps nécessaire pour mieux s’acclimater à cet environnement après avoir passé ce qui lui semblait être une éternité dans l’obscurité de ce sommeil qui n’avait rien de naturel. Enfin, elle s’éveillait.

Son regard quitta alors le plafond lumineux pour mieux détailler la pièce. Une chambre. Spartiate. Mais une chambre tout de même. Tout était blanc, immaculé et semblait flambant neuf. Un hôpital ? Pourquoi donc personne ne venait s’enquérir de son bien-être, alors ? Avec peine, elle se redressa légèrement, son bras gauche la tiraillant à nouveau. Posant le regard sur celui-ci, elle repéra l’aiguille, fixée par un sparadrap, reliée à un tube au contenu transparent. Suivant celui-ci, elle arriva à une poché, ne sachant que très peu ce que cela impliquait. Prenait-on soin d’elle ? Était-elle en sécurité ? Banks… Et alors, le cauchemar revint par bribes à sa mémoire. La mort de Green. L’innovation center. L’hélicoptère. L’explosion. De la main opposée, elle tira vivement sur l’aiguille, l’arrachant à son bras en lâchant un petit cri. L’hémorragie n’était pas très importante mais elle avisa une compresse sur sa table de nuit pour mieux la presser contre le minuscule trou qui se trouvait dans son bras. Fronçant les sourcils, Laura fit à nouveau le tour de la pièce du regard. Des meubles, oui. Mais es étagères vides.

Forçant sur ses jambes, elle se dirigea vers l’armoire, l’ouvrant pour mieux y découvrir des vêtements, tous identiques, tous noirs. Baissant le regard, elle constata avec horreur qu’on l’avait d’ores et déjà changée. Et possiblement lavée. Frissonnant de dégoût à cette idée, elle essaya de se concentrer sur le moment présent. Pense, Laura. Sois méthodique. Soupirant longuement, elle chercha à stabiliser son équilibre. Son regard se posa alors sur la poche qui avait été reliée à elle. NaCl. Elle n’était ni chimiste, ni biologiste. Mais elle savait que le chlorure de Sodium était du sel. Une solution des plus simple, lui permettant de rester hydratée. Son ventre gargouilla alors qu’elle songeait à la faim et à la soif. Alors, elle releva le regard, trouvant ce petit globe de plastique dans lequel clignotait une petite lumière rouge. Adressant un regard sombre à la caméra, elle tituba jusqu’à la porte, l’ouvrant sans aucun mal alors qu’elle s’attendait à trouver une résistance.

Un grand espace s’offrait à elle. Un canapé. Une table basse. Et rien de plus. Elle avait le sentiment d’être dans l’un de ces lofts qui servaient de modèle aux futurs propriétaires pour mieux investir, comme une plaquette que l’on découvre. Tournant la tête, elle avisa la table et les chaises pour déjeuner. Et rien d’autre. Il n’y avait que ces meubles, pas le moindre accessoire, pas la moindre source de divertissement. Derrière cette table, une cuisine. Machinalement, assoiffée, elle se dirigea vers l’évier, tourna le robinet, prête à plonger sa tête sous le filet d’eau. Mais rien n’en sorti. Pestant, elle ouvrit le frigo, s’attendant à un même résultat mais, oh, surprise ! Une bouteille d’eau était là, ainsi qu’un plat préparé emballé dans un plateau repas. Laissant échapper une plainte trahissant son soulagement, elle s’empara de la bouteille pour en boire une grande partie du contenu. Haletant, manquant de s’étrangler, elle attrapa le plateau repas. Elle ouvrit les tiroir, machinalement, espérant trouver des couverts mais aucun ustensile n’était présent. Alors, elle mangea avec ses doigts. Elle ignorait ce que c’était. Elle s’en foutait. Elle crevait de faim. Mangeant hâtivement, elle sentait son corps se réveiller davantage et la lucidité lui revenir. Il fait jour alors… Bon Dieu Laura, les fenêtres ! Se redressant, essuyant ses doigts sur son legging, elle s’avança vers l’un des voilages pour tirer dessus… Et découvrir un écran opaque qui se trouvait devant une source de lumière artificielle. Elle s’exécuta, encore et encore, cherchant la faille, cherchant l’espace extérieur. Mais aucune de ces fenêtres n’en était vraiment une. Un premier cri de rage lui échappa, son poing frappant l’un de ces leurres avec agacement.

Reste lucide. Levant la tête, elle repéra les caméras. Achevant sa visite, elle découvrit une salle de bain avec une douche fonctionnelle et de quoi gérer le minimum de son hygiène. Finalement, après avoir tourné un long moment dans ce vide immaculé, elle se laissa tomber dans le canapé. Quel jour était-on ? Quelle heure était-il ? Où était-elle ? Ces questions demeuraient sans réponse. « Si vous voulez me torturer… Mettez moi au moins une putain de télé que je puisse voir ce que vous avez fait ! » Repoussant la table basse du pied, elle renversa celle-ci dans un fracas certain. Elle pourrait réduire en pièce chacun de ces meubles mais à quoi bon ? Son énergie, elle devait la garder pour mieux élaborer une manière de sortir. « Passage en mode : Nuit. Veuillez regagner votre chambre et fermer la porte. » Sursautant face à la voix robotique, elle observa la lumière se tamiser autour d’elle. L’éclairage baissa peu à peu, laissant la pénombre s’installer, lui permettant tout de même de se repérer. Elle resta un instant immobile, guettant les alentours. « Veuillez regagner votre chambre et fermer la porte. Identique à la première fois, la voix s’éleva à nouveau, Laura regardant en l’air, se levant finalement du canapé pour mieux fixer l’une des caméras. « Sinon, quoi ? » « Veuillez regagner votre chambre et fermer votre porte. » « Ecoute moi bien, Banks ou qui que ce soit, je n’ai pas l’intention de t’ob… » Sa voix alors, fut couverte par une sirène stridente qui sonna dans l’ensemble de l’habitacle. Plaquant ses mains sur ses oreilles, Laura compris rapidement que si elle n’obéissait pas, on allait la briser avec ce genre de stratagèmes… Et elle n’était pas entraînée à gérer longtemps ce genre de problèmes.

D’un pas vif, se guidant de ses mains contre les meubles et n’omettant pas d’attraper sa bouteille d’eau, elle finit par rejoindre sa chambre, claquant la porte derrière elle. Instantanément, la sirène s’arrêta et le son familier du verrouillage de la porte se fit entendre. Comme pour vérifier son hypothèse, elle tenta de basculer la poignée, sans succès. Elle était enfermée. Elle avait du mal à comprendre le but de tout ceci. Serrant sa bouteille d’eau contre elle, elle s’assit sur le lit. Elle pensait, beaucoup. Elle pria, aussi, intérieurement, pour la survie de tous ces gens qu’elle connaissait. Pour Julian. Ils ne pouvaient pas être morts. Ecoutant autant que possible ce qu’il se passait de l’autre côté de la cloison, elle finit par sombrer dans un sommeil sans rêve.

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KoalaVolant
Lun 10 Juil - 0:03
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Laura Masrani

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Laura Masrani
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Les journées se ressemblaient. L’ennui était croissant. Dès le lendemain de cette première nuit passée dans un demi-sommeil, Laura avait pu constater qu’on ne la laisserait pas mourir de faim. Chaque jour, elle pouvait trouver plusieurs plateau repas dans le frigo, des viennoiseries sur le bar ou de l’eau à sa disposition. Sa captivité s’apparentait à celle d’une princesse désespérée dans son château, attendant naïvement que quelqu’un vienne l’en sortir. Elle s’était bercée de ce mensonge, des jours durant – si tant est que ce qu’on lui exposait en termes de jour et de nuit était à la bonne échelle. Laura ruminait, n'ayant que ses pensées pour compagnie. Elle tentait de les dompter, tant bien que mal. Ce qu’elle mangeait n’était pas très varié mais elle reconnaissait l’effort nutritionnel qui était fait. Son comportement jouait grandement sur son existence. Dès lors qu’elle contredisait la voix robotique qui instaurait les règles, elle se retrouvait forcée de se rationner sur les repas quotidiens pendant plusieurs jours. Son bon comportement méritait, au contraire, quelques récompenses. On avait même su lui faire mener un jour une part d’un gâteau absolument délicieux. Célébrait-elle quelque chose ? Son anniversaire ? Celui de sa captivité ? Non, ça ne pouvait pas durer si longtemps… Elle avait bien tenté de compter le nombre de nuits passées, perdant le fil au-delà des soixante-dix. Le temps n’avait plus le moindre sens et dans sa solitude, elle nourrissait les silences par sa propre voix, parlant à qui voulait bien l’écouter. Avant de parler à ce qui semblait être des fantômes tous droits sortis de son esprit. La première fois qu’elle avait dessiné la silhouette de son père et celle de Julian dans ce décor, elle pensa qu’on l’avait droguée. Mais les hallucinations se reproduisaient, encore et encore. Et elles étaient une source de motivation nouvelle.

Julian avait toujours été un moteur dans son existence, la poussant dans ses retranchements. La poussant à survivre. Il l’avait entraîné et cette voix qui résonnait dans sa tête s’inspirait des dires qu’il avait pu lui offrir. Crée des repères temporels. Compte. Essaie de comprendre leur fonctionnement. S’ils peuvent entrer, tu peux sortir. Son père approuvait ses dires, et c’était presque sidérant de voir ces deux là la soutenir mutuellement et s’en féliciter. Alors Laura avait joué les enfants dociles pour mieux comprendre le système qui l’entourait.

Ils intervenaient dès lors qu’elle avait les yeux fermés, son pouls baissant suffisamment pour indiquer être en train de dormir. Elle avait entendu les bruits, le rangement. Combien de personnes ? Jamais de dialogue. Une seule ? Deux, peut être ? Ce serait fort étonnant. Sa porte se verrouillé par un mécanisme commandé qui venait pousser le verrou dans son encoche. Laura le savait : Si elle souhaitait envisager une sortie, alors elle devrait trouver une façon de le bloquer. Retournant les meubles dans ses instants de colère, elle avait repéré une charnière métallique, fine, mais suffisante pour empêcher le mécanisme de se faire. Elle avait alors cherché un moyen de la récupérer, sans attirer les soupçons. Il lui fallait déjà un outil pour dévisser la chose. Aucun stylo, pas le moindre couteau… Son ongle doublé d’un fragment de plastique récupéré sur l’un des plateau repas firent l’affaire. La jeune femme s’était montrée patiente, œuvrant des jours durant. Et finalement, l’heure était venue. Glissant la charnière en position hâtivement, en franchissant le seuil de la porte, elle fit mine de se mettre au lit. Et elle attendit.

Elle manqua de s’endormir, quand, enfin, le bruit significatif rappelant la présence d’un individu se fit entendre. Elle n’aurait pas beaucoup de temps. Prenant une profonde inspiration, elle sauta hors du lit, se précipitant sur la porte en priant pour que son idée ait fonctionné. Enclenchant la poignée, elle tira sur l’ouverture et se retrouva face à face avec une femme d’un certain âge qui l’observa de ses yeux ronds. Sa peau était hâlée, rappelant le Costa Rica… Ou le Mexique. Elle baragouina quelques mots en espagnol. Elle sembla dépassée par ce qui se déroulait autant qu’effrayée. Mais Laura, elle, ne vit que cette porte grande ouverte qui lui tendait les bras. Poussant sans ménagement aucun la femme, elle bondit pour mieux s’enfuir. Refermant la porte derrière elle, le souffle court, elle entama sa course dans de longs couloirs clairs. De larges baies vitrées apparurent alors dans son champ de vision. Le soleil rougeoyant s’abaissait ou se levait, à l’horizon. Soufflant un instant, admirant cette beauté, elle se remit en marche quand une alarme se fit entendre. Sortir. Elle sauterait d’une fenêtre, s’il le fallait. Laura courut, certaine alors de voir son avenir se profiler devant elle. On parlerait de son retour. Elle pourrait conter son histoire… Et elle s’assurerait de savoir si Julian était toujours là.

Finalement, une porte incendie fut son salut. L’ouvrant, elle se retrouva sur l’escalier de service qu’elle descendit, quatre à quatre. Pieds nus, elle foula finalement l’herbe parsemant le sol ocre de ce lieu inconnu. On allait la traquer. Elle ne devait pas s’arrêter. Vive de cette liberté retrouvée, elle galopa autant qu’elle le pouvait, ne se retournant que pour mieux regarder ce bâtiment qui fut sa prison. Un sourire sur les lèvres, elle pensa un instant avoir remporté cette bataille et la guerre. Mais à son poignet, un bip sournois lui annonça qu’elle ne faisait que commencer un autre jeu. Il y eut deux tonalités. Puis, vint la décharge, fulgurante, paralysante. Laura hurla, tant à cause de la surprise que sous l’effet de la contraction de son corps tout entier. D’un bloc, son corps s’écrasa au sol, le choc électrique se poursuivant, la poussant à convulser. Et quand enfin tout fut fini, elle sombra dans les méandres sombres de l’inconscience.

*****

Gémissant, elle battit des cils, se retrouvant dans une obscurité parfaite. Ses doigts se refermèrent sur un tissu, lui signalant qu’elle n’était donc plus dans la poussière rougeoyante. Se tordant de cette douleur passée, Laura émergeait, incapable de voir. L’instant dura, sans qu’elle ne puisse comprendre combien de temps. Son corps tétanisé peinait à récupérer. Soudain, une lumière vive s’alluma, la poussant à clore ses paupières. « Trente minutes avant extinction. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que cela pouvait bien vouloir dire. Mais elle put constater qu’elle n’était plus dans cette chambre qu’elle regrettait déjà. Allongée sur un lit, elle était recluse dans une pièce sans fenêtre, sans le moindre interstice. Une pièce sans rien d’autre que ce lit et un plateau posé au sol avec une bouteille d’eau. Elle se traîna jusqu’à celle-ci, désireuse de faire passer les crampes lancinantes provoquées par ce choc électrique. Son bracelet était toujours là, lui. Elle avait échoué. Lamentablement. Et les règles du jeu venaient de changer. Elle considéra le petit espace qu’ils avaient pris la peine de mettre en place pour son hygiène. Un lavabo et une cuvette. Elle n’aurait droit à rien d’autre que cela. Au bout de trente minutes, la lumière s’effaça, laissant Laura dans le noir. A tâtons, elle avait regagné son lit. Elle avait froid. Ce ne fut que le lendemain qu’elle compris que ces trente précieuses minutes seraient les seules qu’on lui offrirait pour manger son unique repas du jour. Trente minutes pour vivre dans une journée de ténèbres.

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Mer 19 Juil - 0:05
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Laura Masrani

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Le silence. Il était pesant, lourd, calme perçu après une tempête incompréhensible. Combien de temps s’était écoulé ? Depuis combien d’heures n’étaient-ils pas entrés dans cette pièce qu’ils s’obstinaient à garder sombre ? Tremblante sur son matelas, Laura sentait la faim la couper en deux. Ils allaient la tuer. Ils allaient l’oublier et la laisser crever de faim et de soif dans ce vide profond qui l’entourait. Gémissant, le manque d’eau asséchant ses lèvres, elle songea à cette vie volée et gâchée qu’était la sienne, une énième larme glissant le long de sa joue, s’écrasant contre le tissu déjà humide.

Le visage fantomatique de celui qui était venu la hanter à plus d’une reprise se présenta à nouveau à elle. Julian… Il semblait lui sourire, venant effleurer sa peau du bout de ses doigts, un frisson la secouant de plus belle dans son délire famélique. « Ne pars... Pas… » Et pourtant, comme à chaque fois, son ombre s’était évaporée, remplacée par la pénombre occulte, par cette nuit sans fin. Sa voix était rauque, méconnaissable. Je vais mourir. Elle avait beau avoir songé bien des fois à sa fin, elle n’était soudainement plus prête à l’affronter. Elle avait pourtant lâché l’affaire durant cette étrange détention, abandonnant son combat, réclamant cette mort qu’on lui refusait. Elle avait tenté de mettre un terme à son existence par elle-même, ses gestes imprécis et fatigués lui empêchant de le faire véritablement, trop vite rattrapés par eux. Les vêtements sombres qu’elle portait ne lui tenaient plus suffisamment chaud et elle avait le sentiment que ce serait le froid qui, finalement, dans une grande et douloureuse étreinte, l’emporterait.

Pourquoi ne venaient-ils pas admirer leur œuvre ? Au fond de ce bunker, elle les avait pourtant entendus s’agiter. Ça avait couru, ça s’était empressé. Elle avait cru percevoir une panique. A moins qu’elle ne l’ait imaginée ? A moins qu’elle n’ait été un rêve éveillé de plus ? A travers la porte épaisse, elle avait entendu les pas pressés, les ordres donnés d’un ton autoritaire sans les comprendre… Tout était flou, tout s’entremêlait sous son crâne, migraine infernale qui s’accentuait à mesure que les heures passaient. Des minutes. Des heures. Des jours. Des semaines… Des mois. Elle avait perdu le compte. Combien de temps ?

A demi consciente, elle voguait entre la réalité et ces hallucinations provoquées par sa condition. Tantôt, elle errait dans la nuit. A d’autres moments, il était là, se penchant sur elle, posant ses lèvres sur son front pour mieux y déposer un baiser. « Je.. Je t’aime… » Un souffle las. Combien de fois l’avait-elle répété ? Combien d’instants comme celui-ci avaient été rêvés ? Elle posait sa main sur cette joue inexistante, caressant le souvenir s’effaçant de l’homme qui lui donnait encore envie de rester en vie. Mais l’était-il, lui ? Pour lui. Toutes ces années, sa volonté propre s’était tue pour mieux être remplacée par cela, par cette volonté de rester pour lui, et rien que pour lui. Julian était un spectre omniprésent dans son environnement alors même que le peu de raison qu’elle possédait encore lui soufflait l’horrible réalité.

Boum. Elle trembla au même rythme que cette porte que l’on venait de frapper d’un premier coup. L’avait-elle rêvé, ce bruit ? Était-il également le fruit de son imagination ? Boum. Sa carcasse sursauta, un frisson dévalant son échine. Que se passait-il ? Un tremblement de terre ? Elle allait donc croupir sous ce tas de béton pour la fin de son existence ? Boum. Les gonds cédèrent alors qu’une odeur de poudre fit son entrée dans la pièce. Cillant, elle fut forcée de fermer les yeux, la puissance de leurs lampes se faisant aveuglante. « Contact ! Equipe Beta, on a un visuel. » Tendant une main devant elle pour tenter de se préserver de cette agression, plissant les yeux pour mieux essayer de voir, elle sentit qu’on s’approchait. Ses quelques forces la poussèrent à se redresser, plaquant son dos contre le mur, animal sauvage et blessé qui tentait de mieux se soustraire à tout ceci. « Bordel… Ce… C’est elle. Je répète, contact positif. On l’a. » Un silence presque religieux accueillit cette déclaration. Ils la dévisagèrent, tous, réalisant que cette silhouette qui bataillait contre les faisceaux lumineux était une morte qu’ils venaient de ramener à la vie. Un son métallique retentit, une voix se faisant entendre. « J’arrive. » Et il n’avait pas fallu plus d’une poignée de secondes pour qu’il s’exécute.

L’agent Miller pénétra la pièce, dévisageant à son tour cette silhouette recroquevillée, tapie sur son matelas blanc. Il eut un temps d’arrêt, accusant le coup. Portant la main à son oreillette, exerçant une pression dessus, ce fut d’une voix marquée par l’émotion qu’il prononça quelques mots. « Damian… Vous aviez raison. » Damian. Un autre fantôme. Un passé qui semblait ne plus exister. Qui était Damian ? Le sourire charmeur de l’ami d’enfance lui sauta à la figure, provoquant quelques plaintes de la part de Laura. Miller s’avança vers elle, avec une lenteur toute mesurée, ôtant son casque alors qu’on lui recommandait de ne pas le faire. « Mademoiselle Masrani… Laura… C’est terminé. » La voix était une machination de son esprit, trop chaleureuse pour correspondre à celle du garde du corps. D’un ordre, il fit écarter les faisceaux de lumière, trop puissants, trop violents. « C’est terminé, Laura. » Avec douceur, il s’accroupit près du lit, permettant à la jeune femme de jauger ce qu’elle voyait. Cillant, l’observant avec attention, elle finit par tendre une main tremblante vers cette apparition irréaliste. Pourtant, quand elle rencontra la main gantée de l’homme de terrain, elle expira l’air qu’elle retenait depuis qu’ils étaient entrés. « Mi… Miller… ? » Ce furent ses premiers mots, l’épuisement, le soulagement et la libération achevant son éveil. Alors, elle glissa le long du mur, se rallongeant. On réclama une équipe médicale d’urgence tandis que la main de Miller ne lâchait plus la sienne. S’il était là, alors… Alors… « Ju… Julian… »

*****

Elle n’avait pas plongé dans l’inconscient. Elle avait entendu chacune de leur parole. Il faut la perfuser. Déshydratation. Regardez, son bras. Appelez l’équipe de déminage, au cas où. Poupée épuisée, Laura s’était faire, même quand ils lui avaient bandé les yeux. Le soleil. Elle pourrait finir aveugle, on ne sait pas depuis combien de temps… Oui, combien de temps… ? Dans la pénombre, elle avait deviné les traits d’un homme qu’elle avait côtoyé nuit et jour durant des mois. Pourquoi lui semblaient-ils tant changés ? Hôpital le plus proche. Non. New-York. Damian Wiesner. On l’avait menée à un aéroport. Coupez les lumières. Fermez les stores, n’en laissez qu’un ou deux ouverts, loin d’elle. On vérifiait ses constantes régulièrement. Elle ne sut ce qui la marqua le plus. L’air, si pur, si agréable à sentir entrer en elle. Les sons de ce monde civilisé dans laquelle elle plongeait violemment, l’angoisse montant à mesure que les moteurs se succédaient. Ces voix, les mots qui s’échangeaient quand elle n’avait fait face qu’à l’écho de sa propre parole depuis tout ce temps.

Elle ne parvint à s’ancrer dans cette nouvelle réalité que dans l’avion. Ce fut comme si elle se réveillait à nouveau. Comme une renaissance. Se redressant péniblement, elle sentit la pression de l’aiguille plantée dans sa main. Restez allongée. Elle entendait cette voix. Cette voix étrangement familière quoique toute autant étrangère. Miller était là. Il… Était-il en train de s’agacer ? Maugréant contre d’autres personnes, elle parvint à capter quelques informations. Ces putains de vautours. Qui les a prévenus ? Bordel, il nous faut une voix de sortie. Le temps n’avait plus de sens. L’instant d’avant, il semblait loin quand, tout à coup, il était là, près d’elle. « Laura ? Je suis désolé… les journalistes… Ils nous attendent sur le tarmac. » Et que voulait-il qu’elle fasse ? Je vais la porter. Pas de civière. Préparez une couverture. Ils ne doivent pas la voir. « Non… » Le silence accueillit son souffle. Soudain, ce fut comme s’ils étaient tous à son écoute. « Je… Marcher… » Elle n’avait plus l’énergie de faire des phrases complètes. Mais elle ferait cet effort. Elle se mettrait sur ses deux jambes et elle pousserait avec toute sa force de détermination pour mieux montrer au monde qu’elle n’était pas un corps sans vie que l’on portait sans peine.

L’avion atterrit. Les conversations se poursuivaient alors qu’à l’extérieur, la rumeur se répandait comme une traînée de poudre, grossissant la foule. Ils voulaient tous une preuve. Ils voulaient tous s’assurer que l’information pouvait être vraie. Que verrait-on ? Une boite, ou bien l’héritière présumée morte ? La nuit était tombée et les gros spots lumineux avaient été coupés, afin de respecter au mieux les consignes médicalisées reçues. Ils s’inquiétaient de sa vision et de sa tolérance au jour. On ne la changea pas, Laura conservant ce T-shirt noir et ce pantalon trop ample pour elle de la même couleur. Ses pieds étaient nus. On lui proposa des chaussures qu’elle refusa, non pas pour sembler plus réaliste, mais parce qu’elle craignait ne plus parvenir à marcher avec ces poids aux pieds. Et alors, la porte s’ouvrit. Miller ouvrit la voie et Laura le suivit, encadrée par deux hommes. Il y eut des exclamations, des cris. Il y eut des applaudissements et des pleurs. On n’en revenait pas. Peinant à descendre les marches, rattrapée par les hommes qui la soutenaient, elle osa un regard vers la nuée de flashs qui criaient son prénom. Il ne dura qu’un instant, trop vite baissée, aveuglée et apeurée par la cohue. Elle marcha vers l’ambulance qu’on avait affrété sur le tarmac. « LAURA ! » Ce cri là était plus fort que les autres. Celui-là était marqué par l’émotion. Relevant péniblement les yeux, elle capta la silhouette qui accourait vers elle. Il courait, oui, malgré son costume ajusté et ses mocassins brillants. Ses mèches brunes semblaient n’avoir pas changé quand son visage était doucement différent. Damian. Le jeune homme passa devant Miller qui tenta mollement de calmer sa course, son corps venant à la rencontre de celui de l’héritière, l’étreignant avec force. C’était lui. C’était son odeur. C’était la tendresse de son étreinte amicale. Machinalement, elle avait passé un bras au-dessus de son épaule pour l’accueillir contre elle. « Damian… » Il n’était jamais apparu dans ses nébuleuses pensés. Il n’avait jamais été le fruit de son imagination. Il n’était pas là-bas, lui. Alors, elle comprit. Elle était en vie. Elle était bien là. Et lui aussi. Les larmes roulèrent sur ses joues alors qu’elle plongeait le visage contre sa chemise. Elle avait survécu à l’enfer et aujourd’hui, elle était revenue. Se redressant, guidée jusqu'à l'ambulance dans laquelle on l'engouffra, elle laissa ses yeux tomber sur tous les autres acteurs de cette scène, cherchant à croiser le regard d'un autre personnage principal, en vain.

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This is my LegacySo, are you gonna die today, or make it out alive ? You gonna conquer the monsters in your head and then you'll fly. Fly, Phoenix, fly.
KoalaVolant
Jeu 20 Juil - 14:34
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